Artiste/Groupe:

Death

CD:

Human

Date de sortie:

1991

Label:

Style:

Death Metal

Chroniqueur:

Orion

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Peut-on parler de Death Metal sans évoquer le groupe qui en fut à l'origine. A tel point que l'on a donné à ce style musical le nom du groupe. Ce n’est pas si fréquent, ça…
Death, donc, qui en tant que pionnier se devait d'avoir une longueur d'avance sur la horde de combos dont les vocations naissaient un peu partout dans le monde.
Et en cette année 1991, on a l’impression que tous les groupes de Death Metal se sont surpassés pour livrer leur meilleur album. Atheist, Pestilence, Morbid Angel, Entombed, Grave... Death se devait donc de livrer un album impeccable.
 
Après trois disques tout à fait recommandables et devenus des références du genre, le groupe fait peau neuve. Chuck Schuldiner (guitare, vocaux), qui reste le seul maître à bord, engage une nouvelle équipe. Et pas n'importe laquelle. A la basse, nous retrouvons Steve DiGiorgio (de Sadus) ; à la guitare, Paul Masvidal et à la batterie, Sean Reinert, tout deux issus de l'excellent groupe Cynic (une formation complètement explosée à l'époque puisque leur bassiste, Tony Choy, a été débauché par Atheist puis par Pestilence cette même année).
Bref, des musiciens extrêmement compétents oeuvrant dans le Techno Death. La volonté de Chuck ? Faire de Human un opus techniquement parfait. Mission accomplie.

Avec cet album, Death entame un virage. Déjà au niveau des textes, Schuldiner délaisse les thèmes gore des débuts du groupe pour d'autres plus philosophiques (un changement toutefois déjà amorcé lors du précédent album, Spiritual Healing).
Au niveau musical, et grâce à l’équipe mentionnée plus haut, le Death Metal du groupe est devenu plus complexe. La brutalité, si elle est toujours de mise, est portée par des rythmiques plus décousues, plus alambiquées et s’accompagne d’un apport de mélodies conséquent.
Autre changement important : à partir de cet album, Death n’est plus tout à fait un groupe à part entière mais bien le projet de Chuck Schuldiner accompagné de divers musiciens. Le line-up va en effet énormément évoluer à partir de Human, rares seront les musiciens qui accompagneront Chuck sur deux albums consécutifs.
Human est un album très direct (trente-quatre minutes), le plus court de la discographie du groupe. Son seul défaut, s’il faut en trouver un. Mais les huit titres qui le composent (pas un ne dépasse quatre minutes trente) sont d’une intensité phénoménale. Comme je l’ai précisé plus haut, les albums précédents étaient déjà d’un sacré niveau. Là, c’est le cran au dessus. La rythmique est en béton armé. Nous avons droit à des breaks monstrueux (Suicide Machine, Together As One), des solos inspirés, des harmonies bienvenues (Secret Face), des guitares aux accents mélodiques (l’intro de Lack Of Comprehension). Mais toute cette technique est bien mise au profit de la composition, il ne s'agit en aucun cas d'un étalage de savoir-faire, défaut que d'autres groupes de Death Metal ne sauront éviter. Cerise sur le gâteau, l’instrumental Cosmic Sea. Un morceau absolument dément aux sonorités futuristes et doté d’un solo de basse magique signé DiGiorgio.

Human est un album qui, comme pas mal d’albums de Death, a eu une influence importante sur le mouvement musical. Il est en outre l’album du groupe qui s’est le plus vendu à ce jour.
Death était le contraire d’un groupe statique, arc-bouté sur son statut de leader et ne cherchant pas à innover à chaque album. Human en est la parfaite démonstration. Les albums suivants (notamment Individual Thought Patterns et Symbolic) montreront encore cette volonté de ne jamais stagner. Un grand groupe, trop tôt disparu.

 

Tracklist de Human :

01. Flattening of Emotions
02. Suicide Machine
03. Together as One
04. Secret Face
05. Lack of Comprehension
06. See Through Dreams
07. Cosmic Sea
(Instrumental)
08. Vacant Planets