Dead City Ruins est un petit groupe de hard rock australien, pas encore très connu par chez nous, mais que certains d'entre vous ont peut-être vu en concert lorsqu'il a décroché la première partie de la tournée d'Ugly Kid Joe et Skid Row il y a un peu plus de quatre ans. Personnellement, c'est ainsi que j'ai fait la connaissance de ces messieurs, un soir du moins de novembre 2013 au Forum de Vauréal. Un très bon souvenir. Et voilà que, quelques années plus tard, je vois débarquer le troisième album de ce combo fraichement signé chez AFM Records. Il y a eu une bonne pause entre l'album précédent (sans titre) et ce Never Say Die mais la recette est sensiblement la même : du bon vieux hard/heavy rock aux influences 70s et 80s servi avec des riffs épais et efficaces. Mais attention, ceux qui s'attendaient à ce que l'association hard rock + Australie donne encore quelques chose de très proche d'AC/DC (à l'instar d'un Airbourne) se rendront compte qu'il n'en est absolument rien. Tant mieux. Cela voudrait-il dire que Dead City Ruins a une identité forte, bien à lui ? Pas vraiment non plus. C'est sans doute le petit reproche que l'on pourra adresser à ce sympathique quintet.

Quand je dis la recette n'a pas changé, c'est vrai à un détail près. Le propos de Dead City Ruins a gagné en concision. La dernière fois, on avait neuf compos pour cinquante-deux minutes de musique... cette fois-ci, même nombre de chansons mais la durée n'excède pas les trente-deux minutes. Dans ces conditions, difficile de trouver que Never Say Die traîne en longueur. A part cela, dès Devil Man qui ouvre le bal, on se prend un bon riff old-school avec un son chaleureux et pas trop propre. C'est gras, ça grésille, c'est plutôt bien fait... un petit passage qui s'emballe et rappelle du vieux Black Sabbath (rien qu'avec le titre de l'album, on pouvait s'y attendre), deux gueulantes aiguës suivie d'un rire et hop, l'affaire est pliée. D'un titre à l'autre, le groupe varie les ambiances, on n'a pas un copier/coller du même morceau et c'est appréciable. On retrouve tout de même souvent des intonations Osbourniennes dans le chant de Jake Wiffen (difficile pour le vocaliste de cacher qu'il est fan d'Ozzy). 

Diverses influences se font sentir selon les compos et l'on passe d'ambiances heavy à d'autres plus rock ou bluesy. Dirty Water (très bon riff) ou Raise Your Hands ne dépareilleraient pas sur un album des bûcherons de Monster Truck. On pensera aussi parfois à d'autres groupes dont l'amour pour les bonnes vieilles recettes du passé, dans un genre proche, ne sont pas un secret (The Answer ou Black Stone Cherry par exemple)... même si le style de Dead City Ruins a quelque chose d'un peu plus lourd et poisseux. Une certaine forme de légèreté n'est toutefois pas exclue, le couplet planant bien bluesy de Rust And Ruin en est la preuve et c'est une belle réussite. Après être passé par une We Are One, plus heavy et bien entraînante, ou une Destroyer très groovy, les Australiens proposent une plage plus longue et posée intitulée Lake Of Fire. Au bout de quatre minutes assez calmes, un petit changement intervient et le rock reprend ses droits pour que l'album s'achève sur une rythmique bien balancée. Sympa. 

Avec Never Say Die, Dead City Ruins balance donc un heavy rock accessible et efficace à défaut d'être particulièrement brillant ou surprenant. Très agréable, varié et concis, ce disque s'écoute avec plaisir et devrait se révéler encore plus convaincant sur scène... endroit où les Australiens ont déjà démontré toute leur aisance par le passé. Si vous êtes à la recherche d'un bon rock énergique et vintage qui ne réinvente rien mais se déguste tranquillement avec l'arrivée du printemps, ce troisième album des Australiens pourrait bien faire l'affaire. Si vous avez soif d'inédit et de modernité, vous serez bien avisés d'aller voir ailleurs. 

Tracklist de Never Say Die :

01. Devil Man
02. Bones 
03. Dirty Water
04. Rust And Ruin
05. The River Song
06. We Are One
07. Destroyer
08. Raise Your Hands
09. Lake Of Fire