Darkspace

Artiste/Groupe

Darkspace

CD

Darkspace III I

Date de sortie

Octobre 2014

Label

Avantgarde Music

Style

Black Metal atmosphérique et spatial

Chroniqueur

Mythos

Note Mythos

16/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

C H R O N I Q U E

Des sons étranges retentissent dans le lointain, sombres industries dans les confins les plus reculés de la galaxie. Puis une mélodie, susurrante d’abord, mais de plus en plus forte, répétitive, saccadée. Elle s’arrête, pour reprendre de plus belle, à présent accompagnée d’une voix malfaisante et puissante. Les guitares s’accélèrent, forment un imbroglio sans queue ni tête. Le tout forme un chaos, vide, oppressant, mais orchestré à la perfection.

Darkspace connaît la recette, son savoir s’est déjà éculé sur trois albums de grandes qualités. Ce nouvel opus, sobrement intitulé III I, pourrait en toute logique être considéré comme un addendum au précédent. C’est donc aussi sans surprise qu’il se trouve être plus court, mais non moins intense que le III. Au lieu des sept pistes traditionnelles, on est face à trois longues chansons (comme sur le II en fait). Mais comme c’est souvent le cas avec Darkspace, le temps est toujours trop court. Constat certes paradoxal mais pourtant véridique. S’il y a bien un groupe qui peut se la jouer « masterpiece » Monolithique -en dehors de la sphère Doom funéraire- c’est bien Darkspace. Deux formations de haut niveau qui partagent d’ailleurs cette passion commune pour l’espace et le « spatial », dans cet univers froid, anxieux et sans concessions où résonnent de sombres mélodies métalliques.

Rien d’étonnant non plus du côté de la qualité de ce III I. Darkspace enfonce un peu plus le clou, faisant de son addendum une référence à part entière dans sa discographie. Car si les fans de la première heure seront loin d’être surpris, les plus jeunes d’entre nous sauront apprécier ce III I comme une porte d’entrée dans l’univers « concentrationnaire » des Suisses de Darkspace. L’album est en effet plus accessible que les précédents, moins violent et plus court, déjà, mais peut-être aussi plus atmosphérique. Dark 4.19 est par exemple une piste entièrement instrumentale, très travaillée, aux relents planants et sons électroniques profonds.  

Enfin, Dark 4.20 conclut l’album comme il a commencé. L’univers industriel post-apocalyptique résonne en arrière-plan, on entend des voix, lointaines, puis les guitares stridentes entament la marche funèbre. C’est rapide, mélodique, puissant et sans fioritures. Une envolée spatiale des plus réussies.

Les maîtres des arcanes noirs de la galaxie ont encore frappé un grand coup. III I n’est selon moi pas à considérer comme un album à part entière, mais plutôt comme un "ajout" au précédent. Et à ce titre, on doit le juger comme un supplément -mais non fondamentalement indispensable- d’une discographie déjà maintes fois primée. Ce nouvel opus n’est donc pas un coup de cœur ni une surprise en tant que tels, mais bien une sorte de petit plaisir qui ne se refuse pas (comment refuser du Darkspace ?).

L’alchimie spatiale opère toujours aussi bien, c’est sombre, planant, puissant et maléfique. Si la galaxie désolée décrite par Darkspace peut paraître déprimante et inhospitalière, elle est en fait un recoin où vos plus sombres pensées et vos plus noirs espoirs peuvent s’épanouir en toute liberté, pour finir finalement avalés par le tourbillon métallique de l’infernale spirale Darkspacienne…
  

Tracklist de Darkspace III I :

01. Dark 4.18
02. Dark 4.19
03. Dark 4.20

Venez donc discuter de cette chronique, sur notre forum !