C H R O N I Q U E

Par ici la bonne claque ! Mesdames et messieurs, venez donc ! N'ayez pas peur de vous faire du bien en essayant cet excellent groupe italien qu'est DGM. Pourquoi donc ce quintet ultra-doué n'a t-il jamais bénéficié de la même lumière que certains de ses compatriotes tels que Rhapsody, Vision Divine, Labÿrinth, Eldritch ou Secret Sphere (toute petite lumière pour la plupart d'entre eux, je vous l'accorde) ? C'est tout bonnement inexpliquable et terriblement injuste tant ce groupe est aujourd'hui, de toute évidence, le plus compétent pour défendre les belles couleurs de son pays sur la scène Metal Prog. Pourquoi dis-je "de toute évidence"? Parce que, ces dernières années, j'ai eu la chance de savourer des albums comme Dreamland (2001), Misplaced (2004) ou Different Shapes (2007) et que, par conséquent, je sais. De l'excellence toute en progression, voilà de quoi il s'agit... et le nouvel arrivage intitulé Frame s'inscrit parfaitement dans cette belle lignée.

La bonne nouvelle c'est que, malgré le départ de l'excellent chanteur Titta Tani, ces messieurs n'ont rien perdu de leurs attraits. Le remplacant se nomme Mark Basile et il s'acquitte fort bien d'une tâche vraiment pas aisée. Dès le premier titre, l'excellent Hereafter, on est rassuré. Le bonhomme chante très bien et possède une belle voix... Maintenant que cette petite appréhension est derrière nous, que nous propose ce (déjà) septième album? Et bien toujours un metal progressif conjuguant avec bonheur et intelligence speederies décoiffantes, mélodies accrocheuses, claviers aériens et ambiances propices au voyage, tout cela avec, bien entendu, une maitrise instrumentale absolument redoutable. La musique de DGM s'adresse aux fans de formations comme Dream Theater ou Symphony X et n'oublie pas que dans l'appellation Metal Progressif, il y a le mot "metal". C'est entrainant, puissant, accrocheur, beau et ne se limite clairement pas à une simple et stérile démonstration technique qui finirait par vous arracher de terribles mais compréhensibles baillements d'ennui.

Comment vous convaincre? Allez jeter une oreille sur quelques compositions, vous comprendrez. Ce disque est superbement bien produit, le son est énorme, les musiciens font un travail époustouflant... Comment résister au furieusement heavy Enhancement dont l'intro est jouissive comme du bon vieux thrash ? Comment ne pas succomber aux influences jazzy du terrible Not In Need qui rappelle un peu l'esprit de 6:00 de Dream Theater ? Comment se détourner d'une belle ballade comme Fading and Falling (la seule sur le disque) ou ne pas taper des pieds sur les accélérations des puissantes Rest in Peace ou Brand New Blood ? Enfin, peut-on raisonnablement ne pas se laisser embarquer par l'intro instrumentale Trapped enchainée à l'épique mid-tempo Away dont le riff et l'ambiance rappellent un peu l'univers musical de Kamelot ? Je ne crois pas, non. Soit, tout cela est bien dense et ne se veut pas forcément un modèle de subtilité ou d'originalité, mais le savoir-faire, le panache et l'efficacité l'emportent haut la main.

Là où beaucoup de formations Prog échouent, DGM triomphe. Grâce à un sens de la composition qui mèle avec un talent rare la mélodie, le feeling, des influences variées, les tempos enlevés et une technique imparable, ces fiers italiens nous embarquent avec facilité... et pour notre plus grand plaisir. Pourtant, j'en ai écouté de cette musique-là, et j'ai été déçu par certaines de mes idoles... je commençais même à m'éloigner de ce style, pensant que je ne retrouverai plus l'émotion jadis provoquée par des Images and Words, Awake (Dream Theater pour les non-initiés) ou The Divine Wings of Tragedy (Symphony X). Et bien, je suis ravi de voyager et de me régaler à nouveau avec ce genre de disque. J'espère que je ne serai pas le seul et que DGM rencontrera enfin le succès qui devrait être le sien depuis quelques années maintenant. Rejoignez-moi... et ensemble combattons l'injustice !

P.S. : je précise qu'aucun des membres du groupe ne fait partie de ma famille et que je ne travaille pas pour leur label... je dis ça car l'enthousiasme suscite parfois la méfiance.