J'avais bien accroché à Apocalyze, le troisième album des Japs de Crossfaith, et lorsque j'ai pu les voir en live au Hellfest 2015, j'ai été complètement conquis. L'énergie live de ces mecs est impressionnante. Profitons donc de la sortie de Xeno pour vous parler à nouveau d'eux. Pour ceux qui liraient cette chronique sans savoir de qui je parle, il faut savoir que Crossfaith est un groupe infusant son metalcore avec de nombreux emprunts à la scène électro, au sens large. Leurs premiers méfaits jusqu'à Apocalyze étaient très axés metalcore avec quelques arpèges électroniques de-ci de-là. Puis les éléments synthétiques se sont faits de plus en plus présents, pour en arriver aujourd'hui à Xeno.

Ce n'est pas Intro qui viendra me démentir avec des sonorités typiques de la "big room", l'un des sous-genres les plus stupides de la musique électronique. Supersaw mielleuse, claps entendus et réentendus, un petit sidechain des familles sur les basses. C'est bien conventionnel, mais ça va, c'est court.

Heureusement, Xeno vient rétablir l'équilibre avec un gros riff d'introduction et un refrain extra-catchy. Les arpèges électroniques accompagnent une guitare massive et un chant limite hurlé. Le morceau est équilibré et agréable à l'écoute, avec un pont pas dégueu. L'outro conclut le morceau sur une apogée relativement intéressante. 

Pour ne pas me répéter, je ne vais pas vous faire le détail des quinze titres en comptant les  trois bonus (!), je n'en ai malheureusement pas le courage. En effet, si Apocalyze avait bien accroché mon oreille, il possédait déjà quelques éléments qui me faisaient tiquer, amplifiés sur cet album.

Déjà, il est bien trop long : cinquante-quatre minutes de riffs qui se ressemblent énormément coupés par des refrains mielleux voire gnian gnian, tout cela épicé à la sauce "arpèges + wub wub". De plus les morceaux sont assez pauvres, tournant souvent autour de quelques petits riffs et d'un refrain bien trop présent. Non, malgré la forme, Crossfaith n'a sur le fond plus rien d'original.

Bon, je crache dans la soupe, mais malgré tout, j'avoue que leur musique sautillante et sucrée sait me chatouiller l'oreille de temps en temps et tout n'est pas à jeter. Déjà parce que malgré tout, les mélodies et riffs sont pour la plupart bien sentis (bien qu'usés jusqu'à la moelle), et qu'en plus de cela, j'ai de l'affection pour certaines sonorités électroniques mêlées à leurs riffs hardcore. 

Cela ne m'empêche pas de honnir des morceaux pour pleureuses tels que Tears Fall ou encore des riffs électroniques en legato comme on peut les entendre sur Wildfire (non mais sérieusement, c'est quoi ça ? on se croirait à la foire du trône…).

En soit, cet album me déçoit, il y avait tellement de potentialités à envisager, tellement moyen d'en faire un projet ambitieux repoussant les limites des genres. Mais je ne suis pas spécialement surpris, c'était pressenti sur Apocalyze, c'est maintenant confirmé : Crossfaith pioche dans le médiocre de deux genres différents pour donner l'impression de s'élever. Ce n'est pourtant qu'un mélange de médiocrité.

Tracklist de Xeno :

01. System
02. Xeno
03. Raise Your Voice
04. Devil's Party
05. Ghost In The Mirror (ft. Caleb Shomo from Beartooth)
06. Dystopia
07. Wildfire (ft. Benji Webbe from Skindred)
08. Tears Fall
9. Paint It Black
10. Vanguard
11. Calm The Storm
12. Astral Heaven
13. Madness *
14. Dance With The Enemy *
15. S.O.S *

* Bonus