Artiste/Groupe:

Crimson Moonlight

CD:

Divine Darkness

Date de sortie:

Février 2016

Label:

Endtime Productions

Style:

Unblack

Chroniqueur:

Orion

Note:

14/20

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- L'Unblack, c'est quoi ?
- Voilà une question intéressante pour commencer cette chronique, merci de l'avoir posée... L'Unblack, mon petit, c'est le pendant chrétien du Black Metal.
- Mais le Black Metal, c'est pas justement, par définition, anti-chrétien ?
- Ah, très bien, je vois que tu suis, toi... Oui, le Black Metal est un mouvement musical plutôt nihiliste, anti-chrétien (et en règle générale, anti-religieux). Tout est parti du groupe australien Horde qui a sorti un unique album en 1994, groupe dont les membres sont restés longtemps mystérieux car les menaces de mort venant de la petite communauté du Black Metal ont plu quand ils ont découvert les lyrics de l'album, qui étaient une réaction aux paroles ouvertement anti-chrétiennes communément établies dans ce milieu musical. Il faut dire qu'à l'époque, il y avait une sacrée bande d’allumés chez les Black-metalleux, qui se prenaient à mon avis un peu trop au sérieux.
Mais depuis, l'eau a coulé sous les ponts, d'autres groupes se sont lancés sur les traces de Horde en proposant ce Black Metal chrétien, rebaptisé Unblack ("un", préfixe anglais signifiant le contraire, est donc l'opposé du Black, précision pour les non-anglophones). Dont ce Crimson Moonlight, groupe suédois fondé en 1997.

L'histoire du groupe qui nous intéresse ici est particulière. Crimson Moonlight ne devait à l'origine sortir qu'une démo et donner un concert unique avant de se dissoudre. Mais les membres ne se séparèrent pas. Ce sont deux EP qui suivirent, dont un live, et deux albums longue durée, en 2003 et 2004. En 2007, un nouvel EP voit le jour puis plus rien jusqu'en 2014 avec la sortie d'un single, The Suffering. Titre que l'on retrouve sur ce nouvel album du groupe, Divine Darkness. Le groupe est aujourd’hui composé de Pilgrim Bestiarus XII aux vocaux (un pape ?), Gustav Elowson à la batterie, Per Sunberg à la guitare, à la basse et aux synthés et Johan Wold Ylenstrand, en charge également de la guitare et de la basse.

Bon, en dehors des thèmes de l'album qui, vous l'avez compris, sont à l'opposé de ceux dont on a l’habitude en écoutant du Black, au niveau musical, Crimson Moonlight nous livre un Black Metal tout ce qu’il y a de plus académique. Les titres sont (très) rapides (The Dogma Of Chalcedon, The Suffering, I Am Tribulation, Kingdom Of The Wolf, In Silence In Chains), le chant est hyper agressif, ça manque même un peu de variation par moments, avec des titres de cinq ou six minutes pied au plancher. Heureusement, on a quelques aérations comme le break de Divine Darkness, un peu plus lourd et avec un peu d’acoustique ; aussi avec ce petit piano qui arrive après le cataclysme en fin du titre The Suffering, le début de Dusk avec son chant incantatoire et surtout le morceau Voistinu Voskrese, très sombre mais moins intense, placé à peu près en milieu d’album, qui crée une belle respiration.
C’est féroce, sombre, raw… de ce côté-là, le Unblack n’a rien à envier au Black.

Divine Darkness ne va pas révolutionner le Black ni même l’Unblack, mais c’est un album honnête. Si vous n’avez pas peur de sauver votre âme déjà bien attaquée par des heures d’écoute de Black Metal impie, Divine Darkness vous attend pour vous offrir votre rédemption. Il n’est peut-être pas trop tard, pensez-y !


Tracklist de Divine Darkness :

01. The Dogma of Chalcedon     
02. The Suffering     
03. Divine Darkness     
04. I Am Tribulation     
05. Voistinu Voskrese     
06. Kingdom of the Wolf     
07. Dusk
08. In Silence, in Chains