Artiste/Groupe:

Crimson Moon

CD:

Oneironaut

Date de sortie:

Janvier 2017

Label:

W.T.C.Productions

Style:

Black Atmosphérique et Mélodique

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

15.5/20

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Ayant découvert la musique du groupe (le nom m'était déjà connu) avec cet album, je dois admettre que ça m'a pris un peu de temps pour l'appréhender correctement. En effet, la carrière du groupe de Scorpios Androctonus (membre actuel d'Acherontas, ancien de Melechesh et Demoncy) est très longue, puisque ce dernier a démarré le projet en 1994. Nonobstant cette longévité, Crimson Moon n'a pas la notoriété d'autres projets USBM tels Judas Iscariot, Profanatica ou Black Funeral, tous montés dans les années 90.

Il faut dire que le gars n'est pas très prolifique (un album tous les dix ans, avec pas grand-chose à se mettre sous la dent dans l'intervalle...) et qu'il se disperse facilement dans d'autres projets.
Les deux premiers albums, respectivement sortis en 1996 et 2005, étaient très typés black sympho norvégien, avec des mélodies et arrangements très travaillés aux dépens d'une section rythmique gérée par boîte à rythme, façon Limbonic Art. Musicalement intéressant, mais très original.

Oneironaut change un peu la donne, le symphonique étant toujours présent mais de manière moins marquée qu'auparavant. Je ne suis pas certain qu'il y ait encore une boîte à rythme, ou alors elle est mieux programmée.
Oneironaut est un album on ne peut plus ambitieux, de la vraie musique pour musiciens. Déjà, la durée moyenne des morceaux, certes plombée par celle du dernier titre, atteint presque les dix minutes. Difficile, donc, de se faire une opinion de l'album après une ou deux écoutes.
Rien que le premier morceau mérite un paragraphe pour lui tout seul, tant il y a de riffs différents, de changements de rythmiques et de dynamiques. On a à la fois du mélodique, de l'atmosphérique, du symphonique, du folklorique combinés dans cette pièce de neuf minutes.

Ce que j'ai particulièrement apprécié sur cet album en comparaison des deux autres, c'est que le riffing est bien mis en avant et très inspiré. Les parties de clavier servent essentiellement pour les passages en mid tempo, plus atmosphériques, souvent assortis d'un chant clair (pas terrible, mais bon...). Crimson Moon a donc gardé ses influences sympho des débuts mais semble s'être affirmé davantage avec une accroche riffique qui lui est propre. La basse est également plus audible et ajoute encore à la complexité mélodique des plans de guitare.

Je ne vais pas me lancer dans une description détaillée de chaque morceau, ce serait laborieux pour moi et indigeste pour le lectorat. Retenons juste qu'il y a de la matière, que chaque morceau contient son lot de riffs marquants et que l'ensemble, certes très copieux, s'avère néanmoins relativement digeste.
Juste un mot sur le morceau titre, qui est le plus singulier, pas seulement de par sa durée (vingt minutes). C'est un titre divisé en deux parties très distinctes : la première est construite sur le même modèle que les autres morceaux, alternant parties blastées avec riffing bien en avant et accalmies atmosphériques avec claviers et chant clair ; la deuxième moitié est acoustique avec de nombreux instruments à corde différents et des percus, avec juste un court passage bourrin pour lâcher un petit solo de bon aloi, façon heavy metal.

Oneironaut est un album qui fourmille d'idées, mais qui ne perd finalement jamais le fil, avec des riffs qui tiennent la route et ce qu'il faut d'originalité pour sortir aisément du lot. Le meilleur du projet, sans conteste.

 

Tracklist d'Oneironaut :

01. Gossamer Of Arachne
02. Molding Of A Spell
03. Seeker Of The 7th Gate
04. Weaver Of The Web
05. Urilian Worm
06. Oneironaut