Artiste/Groupe:

Comess

CD:

Botched & Flailed

Date de sortie:

Juin 2018

Label:

Indépendant/Distrokid

Style:

Hardcore

Chroniqueur:

JeanMichHell

Note:

15/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Comme vous le savez, nous avons tous dans la rédaction nos petits faibles, nos préférences à nous (comme disait le poète), celles qui nous font vibrer nos cœurs de rockeurs (comme disait ce même poète…). Il est courant que nous ne soyons pas d’accord sur tel ou tel artiste, ou tel album… De toute façon les goûts et les couleurs, on sait ce que c’est !

Bref, tout ça pour vous dire que l’ami Azagtoth m’a soufflé au creux de l’oreille (le coquin !) qu’il avait entendu parler d’un groupe de hardcore bien lourd et agressif qui lui avait tapé dans les oreilles, et que ça devrait me parler, enfin normalement… Je ne vous cacherai pas mon scepticisme face à cette affirmation puisque je n’écoute pas de groupe chilien agoraphobe qui enregistre au fond d’une grotte, avec une table de mixage de 1984, leur black metal nihiliste.

Et j’ai eu bien, bien tort, parce que non seulement Comess mérite amplement le coup d’oreille et ce Botched & Flailed, pour un premier album, est proche du coup de maître !

Comess est un groupe qui s'est formé fin 2016, originaire de Louisville dans le Kentucky, et qui a décidé de ne pas rendre hommage au père fondateur du banjo. Le quatuor, composé de Dustin au chant, de Shaun à la guitare, Steve à la basse et Tim à la batterie, a plutôt tendance à créer une musique directe, chaotique, avec de nombreux changements de rythme et d’atmosphère. Le nom Comess est un mot défini comme une situation confuse ou bruyante, et je dois vous avouer que ces messieurs ont réussi à déterminer leur musique en un seul et unique mot.

L’album commence avec Vorkuta qui nous envoie un premier riff tortueux suivi d’un bon punk-hardcore, D-beat mais en plus gras, plus poisseux. La saturation des guitares est à son paroxysme et le jeu de batterie vient rajouter à l’aspect chape de plomb de leur musique. Une demi-pause en fin de morceau en blast et un dernier riff tout en «dans ta face», le tout condensé en deux minutes, ça commence lourd et fort !

Le second morceau, Pit Dweller, ralentit sévèrement le tempo et rajoute encore plus au côté étouffant de la musique du groupe. On enchaîne les passages intenses (mais si, quand on laisse sonner un accord et que la batterie continue son bonhomme de chemin) et ce titre me donne la sensation de me retrouver chez nos voisins helvètes de Knut. Le headbanging passe en mode automatique et les cervicales en prennent un sacré coup. Deuxième titre totalement différent mais encore fort intéressant.

Le groupe a vraiment réussi à piocher dans chaque influence du hardcore, les anciens comme les nouveaux, il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le groupe cite, entre autres, Converge ou Botch dans leurs influences. Et c’est ce qui transpire de leur manière de composer. Je me suis dis à chaque titre que c'était, un passage, un riff, représentatif d'une période du hardcore depuis le début des années 80. On passe du speed, au mathcore, aux plans plus classiques du coreux, sans oublier le côté très rugueux qui fait la spécificité du genre. La voix y est d’ailleurs pour beaucoup, elle transpire la rage et la hargne, les paroles confortent cet aspect « Allez tous vous faire f****** ».

Le vrai gros bémol de cet album est, à mon sens, le mixage qui ne permet pas de distinguer avec finesse l’apport de chacun. C’est certainement volontaire et le groupe souhaite donner un côté monolithique à sa musique par ce biais-là, mais je trouve que ça ne rend pas hommage au travail de chacun. C’est mon principal regret. 

Au moment de conclure, je suis dans l’obligation de remercier l’ami Azag, sans qui je serais très certainement passé à côté d’un groupe remarquable qui a son identité propre malgré la sensation de synthèse du genre. Si vous êtes un tant soit peu sensible à tout ce qui se finit en –core, vous devriez trouver de l’intérêt à cette galette.

Tracklist de Botched & Flailed :

01. Vorkuta
02. Pit Dweller
03. Bitten
04. Toothskin
05. Disact
06. Stygian
07. Decrepit
08. Doomsaint
09. Serpenticost
10. Deracinate
11. Second Death

Venez donc discuter de cette chronique sur notre forum !