Artiste/Groupe:

Cohol

CD:

Rigen

Date de sortie:

Mai 2015

Label:

Osmose Productions

Style:

Black Metal

Chroniqueur:

Pelo-pelo

Note:

13/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Waouh, le pochette ! L'image dégage une ambiance digne d'un film d'horreur. L'immensité du paysage est aussi terrifiante que sa sauvagerie exotique. On n'est même pas sûr de bien distinguer les trois silhouettes. C'est ainsi que Cohol, trio Japonais de black metal originaire de Tokyo, présente son dernier album. Créé en 2000, le groupe assemble Kenta Ogura à la batterie, Itaru Sayashi à la guitare et Hiromasa Saitou à la basse. Ces deux derniers se partagent le chant strident. Le groupe n'en est pas à son premier essai car il a déjà signé deux démos, un album très joliment appelé 空洞 (si vous voyez ce que ça veut dire...) en 2010 et un split datant d'il y a deux ans. Je n'ai pas eu le temps d'explorer toutes ces créations mais seulement furtivement quelques titres. Retenez que Cohol mérite bien son étiquette post-black avec de sacrées influences death et un caractère défoulant qui, à défaut d'être original, s'avère fort agréable.

L'intro de Rigen, appelée Frozen, est tout aussi réussie que la pochette, en totale fusion avec le visuel. L'atmosphère est humide, mélancolique et amère. La mélodie est envoûtante et les arrangements sont bien foutus. Je m'attends au meilleur jusqu'à ce que Infrastructure démarre... Et là, j'ai peur pour de bon et pas dans le bon sens. Le son de guitare est à gerber, la grosse caisse est noyée dans le mix et le riff manque cruellement d'originalité. Je me dis que je suis encore tombé sur un énième album de black mal écrit et mal enregistré. Et pourtant, je me trompe ! Parce qu'à partir du moment où la caisse claire entre en jeu, elle rééquilibre le mixage et nous permet de mieux profiter de la chanson, qui ne s'avère pas si mauvaise finalement.

L'impression de ce premier titre est confirmée par les suivants : sur ce nouvel album, Cohol se concentre sur les ambiances plutôt que sur la violence des riffs. Les influences death sont bien moins prononcées, rendant l'ensemble plus black qu'auparavant. Le caractère défouloir a disparu pour ne garder que sa racine oppressante. Ainsi, on se rend compte rapidement que les plages atmosphériques, comme l'interlude de Infrastructure ou l'intro de Depressive, sont beaucoup plus pertinentes que les riffs purement black. Un titre comme Chaos Ruler, sans aucun moment calme, sonne donc un peu pâle comparé aux autres. Dans mes coups de coeur, je conseille le titre Funeral March, particulièrement réussi avec ses mélodies tristes. Dans mes coups de gueule, je signale l'intro de Endless Ember qui fait pleurer tant l'effet est raté.

Cohol change donc légèrement de recette avec cet album. S'ils ont gagné en profondeur avec leurs touches atmosphériques bien dosées, je suis évidemment un peu déçu que leur énergie se soit dissipée au moment où elle deviendrait cruciale. Et puisque l'univers de Cohol semble particulièrement s'y prêter, je m'en vais remater The Ring, un sacré bijou de la culture japonaise ! Ecoutez du black, buvez de la bière et portez-vous bien.

 


 

Tracklist de Rigen :

01. Frozen
02. Infrastructure
03. Chaos Ruler
04. Depressive
05. Funeral March
06. Endless Ember
07. Arche Pathogen
08. The End of Accute Face