Partagée entre la Pologne et l’Allemagne, l’entité Chthonic Cult (CC) accouche directement d’un premier album, sans démo, EP ou split préalable. Sorti fin 2015 via Necroshrine en format CD, Iron Bonehead livre les versions K7 et vinyle en ce début d’année.

Quatre titres et il s’agit pourtant bien d’un longue durée, les morceaux durant en moyenne presque douze minutes.

Pour une raison que j’ai du mal à expliquer, ce disque m’a d’emblée interpellé. Ce qui paraît étrange, dès lors que rien sur le papier ne semble distinguer CC de la masse : on a droit à un death blackisant et doomique, avec une dominante trémolo dans les riffs somme toute très convenus, une production conventionnelle avec son quota de réverb’, un vocaliste sans grand caractère, des plans éculés au possible, tout cela produisant une musique très épurée.

Simplement, je trouve que le groupe tient ses promesses sur la durée. On a vite fait de s’ennuyer sur un morceau de treize minutes. Avec eux, ce n’est pas le cas.
L’exemple du premier titre est édifiant : pied au plancher sur sa première partie, il alterne les riffs de tueur sans fléchir, avant de calmer un peu le jeu sur un mid en son clair avant de revenir à la charge sur la fin. CC varie habilement son propos, tout en fluidité et en gardant la même intensité quel que soit le ton ou l’ambiance.
Le second morceau démarre sur une tendance death metal avec un riff vicieux à la Immolation, avant de ralentir le tempo et de laisser parler la seule basse, pour un final plus blackisant.
Asunder! est sans doute le morceau où la longueur se fait le plus sentir, à cause de la seconde moitié du titre qui tourne un peu en rond en l’absence d’accélération, malgré un solo de guitare sobre et bien exécuté.

J’ai pour une fois opté pour une description des morceaux (car il y en a peu), même si ce n’est sans doute pas la meilleure des manières de vous convaincre qu’il s’agit là d’un excellent disque. Tout est question de ressenti ici, m’est avis. Certains trouveront sans doute que c’est bien fait, mais sans accroche particulière. Moi, j’ai adoré. CC n’affiche pas encore de personnalité criante, on n'en est pas encore au niveau d'un Desolate Shrine, mais le talent bel et bien là.

Tracklist d’I Am The Scourge Of Eternity :

01. As The Void Beckons
02. The Abyss Triumphant
03. Asunder!
04. I Am The Scourge Of Eternity