Carcass

Artiste/Groupe

Carcass

CD

Heartwork

Date de sortie

1993

Label

Style

Death Metal

Chroniqueur

Orion

Site Officiel Artiste

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C H R O N I Q U E

Je veux vous parler d'un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaitre...
Vingt ans ! C'est l'âge de cet album emblématique du Death Metal. Emblématique car il a lancé pas mal de vocations…
Alors cette chronique s'adresse à toi, le jeune. Tu es fan de Mélodeath, tu adores des groupes comme Dark Tranquillity, Arsis, Arch Enemy ? Eh bien laisse-moi te présenter leur aîné à tous : Carcass.

Carcass est né en 1985 et a tout d’abord officié dans le Grind le plus vicieux, sous la forme d'un trio comprenant Jeff Walker (basse et chant), Bill Steer (guitare et chant) et Ken Owen (batterie et chant). Puis, avec l'arrivée d’un second guitariste, Michael Amott (actuel Arch Enemy et Spiritual Beggars), le groupe a développé de plus en plus les harmonies à deux guitares et naturellement, les mélodies s’en sont trouvées enrichies.
C’est donc dans cette nouvelle optique musicale que sort Heartwork en 1993. Un album qui va décevoir une partie des fans de la première heure qui ne retrouvent plus beaucoup de traces du groupe de Grind qu’ils ont aimé, mais qui va aussi ouvrir les portes de l’univers du groupe sur tout un nouveau public qui n’est pas hostile à trouver quelques mélodies dans le Death Metal. Public dont je fais partie et donc, cette chronique n’est pas celle d’un fan déçu de la nouvelle direction musicale de Carcass, bien au contraire. Ce groupe qui était un peu synonyme pour moi de musique quasi inaudible m'a non seulement fait réviser mon jugement mais m'a aussi, par la même occasion, asséné une baffe dont je garde la trace à l’heure où j’écris ces lignes.

Dès le premier titre, Buried Dreams, on constate que Carcass a effectivement changé, le tempo s’est notablement ralenti. Et c’est au moment des solos que l’on sent tout de suite cette nouvelle orientation mélodique. Les vocaux hargneux de Walker, peut-être moins brutaux que ceux utilisés dans le Death en général mais au moins tout aussi agressifs, viennent quand même nous faire comprendre qu’on n’est pas ici chez des enfants de chœur. Mais avec un nom de groupe pareil, personne n’en doutait. A propos des vocaux, sur Heartwork, le chant n’est plus partagé entre Steer, Owen et Walker. C’est uniquement ce dernier qui s'en charge (ceci étant dit, les deux autres n’intervenaient de toute manière plus beaucoup – voire plus du tout pour Owen – depuis l’album précédent).
Ce premier morceau est toutefois un peu trompeur car la suite est plus méchante. Carnal Forge arrache carrément, même si le morceau est encore aéré par des solos plus mélodieux. Puis vient No Love Lost, plus lourd mais qui décoiffe comme il faut aussi. Sur le titre éponyme, Walker chante presque (et je dis bien presque) une ligne mélodique. Et encore une fois, Amott et Steer balancent un savoir-faire qu’ils nous avaient bien caché jusque là. Tout l’intérêt de cet album est là : derrière des rythmiques bien ancrées dans le Death Metal, voire le Grind (on en trouve encore quelques bribes sur Carnal Forge par exemple), on a des chorus de guitares influencés par le Heavy Metal de groupes comme Iron Maiden ou Judas Priest. Nous avons là deux guitaristes qui nous offrent des riffs et des solos avec beaucoup de feeling (Embodiement, Death Certificate), où ils n’essayent pas forcément de jouer le plus de notes possibles à la minute. Ce n’est pas un hasard si ces deux guitaristes, après leur départ de Carcass, iront fonder l’un Spiritual Beggars et l’autre Firebird, des groupes aux influences seventies prononcées. Qu’on retrouve sur des titres comme Embodiement ou Death Certificate la patte que l’on retrouvera plus tard chez Arch Enemy n’a évidemment rien d’étonnant dans la mesure où c’est Amott qui a principalement composé ces morceaux.
La production de Colin Richardson a aussi son importance. Le son de cet album est monstrueux. La batterie est merveilleusement bien mixée, on déguste jusqu’au moindre son de cymbale. Seul bémol, la basse est un peu perdue dans le mix, comme souvent dans le Death ou le Thrash Metal.

Voix d’écorché, riffs énormes, solos fluides, rythmiques atomisantes. Tous les ingrédients repris par la suite par les groupes de Death scandinaves sont là. Après avoir contribué à grandement influencer le mouvement Grind, Carcass se retrouve être l'influence majeure d'un autre courant : Le Death Metal mélodique qui va principalement se développer en Scandinavie grâce à des groupes comme Dark Tranquillity, At The Gates, In Flames ou Soilwork.


Tracklist de Heartwork :

01. Buried Dreams
02. Carnal Forge    
03. No Love Lost
04. Heartwork
05. Embodiment
06. This Mortal Coil
07. Arbeit Macht Fleisch
08. Blind Bleeding the Blind
09. Doctrinal Expletives
10. Death Certificate

 

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