Artiste/Groupe:

Cannabis Corpse

CD:

Left Hand Pass

Date de sortie:

Septembre 2017

Label:

Season Of Mist

Style:

Death Metal

Chroniqueur:

hourkach

Note:

15/20

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Amateurs de nature et de médecine douce, essayez de vous concentrer deux minutes car cette chronique pourrait réactiver vos neurones. Trois ans après l'hommage rendu aux Canadiens de Gorguts (From Wisdom To Hate), Cannabis Corpse sort à nouveau de sa plantation avec un nouvel album intitulé Left Hand Pass. En découvrant ce titre au parfum Entombien, je suis déjà certain de la qualité de la récolte 2017 car ce nouvel album regorge encore de jeux de mots enfumés dédiés à différentes légendes du Death comme Suffocation, Monstrosity ou bien sûr Cannibal Corpse. C'est toujours aussi bête et puéril mais j'avoue que la recette me fait toujours autant sourire et me donne envie de m'affaler sur mon canap' pour savourer cette nouvelle production...

Passé le côté humoristique de la pochette et des différents titres, les premières boufféees musicales de Left Hand Pass ne me font pas rire et viennent, au contraire, me couper la respiration. L'intro acoustique me laisse à peine le temps d'allumer mon splif lorsque les frères Hall débarquent dans un fracas de blasts et de double pédale. Le son est gras, les changements de rythmes incessants et la voix de Phil gutturale à souhait. Les botanistes me défoncent même la tête en balançant un solo de gratte totalement inattendu en milieu de chanson, quel pied !
Après avoir goûté à cette première weed, je pense sincèrement que la partie de fumette risque d'être plus mouvementée que prévu. Qu'à cela ne tienne, mon cerveau en a vu d'autres et je décide de poursuivre mon trip en rallumant immédiatement ma mèche. La claque est instantanée car le taux de THC des deux prochains titres me scotche encore les dents sur le parquet. In Dank Purity et Final Exhalation sont un véritable hymne au headbanging et me font souvent penser au rouleau compresseur Cannibal Corpse. A l'image de leurs maîtres, l'impact de ces deux nouveaux titres est une nouvelle fois renforcé par les multiples variations de cadence et par le jeu de gratte du sieur Landphil. Je commence sans doute à être stone mais cela ne m'empêche pas de conserver une certaine lucidité en soulignant la qualité de ces trois premières inhalations.
Après une intro angoissante faite de hurlements de sirènes et de cris désespérés, Cannabis Corpse poursuit son oeuvre de destruction cérébrale avec un nouveau méfait intitulé Cronic Breed. Les Ricains durcissent le ton et proposent ici un titre bien plus violent que les précédents agrémenté de nombreux blasts et de roulements de caisse claire de HallHammer. Ne vous y trompez pas, Cronic Breed n'est pas un morceau de bourrin sans intérêt car Cannabis Corpse réussit à hausser son niveau de jeu en renforçant la puissance de ses riffs et en multipliant les soli envoûtants. Mon Dieu, je suis tellement surpris par la qualité de l'herbe proposée que j'en commence à perdre mes moyens face aux vociférations rocailleuses du chanteur. Putain, je sens le bad trip arriver à grandes enjambées... J'avais raison de m'inquiéter car Cannabis Corpse n'en reste pas là et vient enfoncer le clou avec un nouveau coup, In Battle There Is No Pot. De la première à la dernière note, Phil et ses acolytes viennent briser ma nuque avec une chanson au rythme lent et pesant. N'espérez aucune accélération durant ces trois minutes car In Battle There Is No Pot s'adresse aux adeptes du headbanging sauvage et sans concession. Après cet "interlude" raffiné, les fleuristes deviennent à nouveau incontrôlables sous l'effet de la drogue et enchaînent trois compos bien plus rapides que la précédente. Les breaks et ralentissements sont toujours de mise (surtout dans le titre Effigy Of The Forgetful) mais Cannabis Corpse insiste beaucoup plus sur les accélérations soudaines et les blasts endiablés de HallHammer. Honnêtement, ces morceaux ne révolutionnent rien mais me donnent toujours autant envie de me déchirer la tête et de continuer la bringue.
Je ne croyais pas si bien dire car Cannabis Corpse passe aux choses sérieuses en débutant son avant dernier titre par le bruit d'un mec tirant sur une douille. Moi qui suis déjà totalement stone, l'arrivée d'un bang sur la table risque simplement de m'achever. Malheureusement, le durcissement de la soirée m'est bel et bien fatal car j'avoue que les deux derniers titres manquent de variations et ne parviennent plus à me sortir de mon état léthargique. Attention, je ne suis pas en train de dire que l'herbe est devenue soudainement mauvaise mais je trouve que les dernières chansons appliquent un peu trop la même recette ce qui devient pesant au bout d'une telle cadence de fumette.

C'est donc avec les yeux rouges et le rictus bloqué que j'achève l'écoute de cette nouvelle moisson de Cannabis Corpse. Même si Left Hand Pass souffre un peu de redondances, le groupe maîtrise parfaitement son sujet avec des chansons courtes (en moyenne trois minutes trente) mais efficaces et beaucoup plus techniques que dans le passé. Il est loin le temps où Cannabis Corpse n'était qu'un groupe parodique sans intérêt et totalement délirant. L'humour et l'amour du shit sont toujours de mise mais la qualité de la production est désormais indiscutable, car les planteurs de Virginie ont mûri et prouvent que l'on peut faire pousser de belles choses avec de la bonne beuh !

Tracklist de Left Hand Pass :

01. The 420th Crusade
02. In Dank Purity
03. Final Exhalation
04. Chronic Breed
05. In Battle There Is No Pot
06. Grass Obliteration
07. Left Hand Pass
08. Effigy Of The Forgetful
09. Papyrus Containing the Spell to Protect Its Possessor Against Attacks from He who Is in the Bong Water
10. The Fiends that come to Steal the Weed of the Deceased