Artiste/Groupe:

Candlemass

CD:

Nightfall

Date de sortie:

1987

Label:

Style:

Doom lyrique

Chroniqueur:

Orion

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Nightfall est le second album de Candlemass et c’est un album important pour le groupe suédois puisqu'il voit l'arrivée en son sein du chanteur à la robe de bure, Messiah Marcolin. Un personnage haut en couleurs qui va jouer un rôle important dans la popularité du groupe. Candlemass accueille également deux autres nouveaux membres : Jan Lindh à la batterie et Lars Johansson à la seconde guitare, la première étant toujours détenue par Mats Björkman, seul rescapé du line-up du premier album, avec Leif Eidling bien sûr, bassiste de son état et cerveau du groupe.
Messiah n'a rien composé pour ce premier album où il figure (il ne composera pas plus sur les suivants du reste) mais on lui doit le titre de l'album (le premier choix, Gothic Stone, proposé par Leif, fut rejeté par le reste du groupe), l’idée de reprendre Marche Funèbre et le choix de l'artwork, une œuvre de Thomas Cole.

Le style musical défini avec le premier épisode, Epicus Doomicus Metallicus, un "doom metal épique", est bien sûr toujours à l'honneur. Leif Eidling est de nouveau l'auteur de tous les titres, paroles et musiques, exceptés les deux morceaux instrumentaux que sont Marche Funèbre (une adaptation d’un morceau de Frédéric Chopin qui servira d’intro lors des concerts) et Black Candles, écrit par Mike Wead lors de son court séjour dans le groupe.

Gothic Stone ouvre le bal (il s’agit d’une intro assez grandiloquente) et débouche sur The Well Of Souls avec son riff Iommiesque. L'ombre de Black Sabbath plane toujours au dessus du groupe, c'est une évidence. Il s’agit d’un des titres préférés de Leif Eidling, il faut dire que ça envoie du lourd dès le départ de ce nouvel album, tout au long des sept minutes vingt que dure le morceau. La véritable nouveauté, je le disais plus haut, c'est l'arrivée du nouveau chanteur. Car, même si Johan Längqvist ne déméritait pas sur le premier album, la voix de Messiah est plus envoûtante, plus théâtrale et plus lyrique. Il amène une dimension presque mystique aux compositions. C'est l'élément dont le groupe avait besoin pour franchir un palier. Palier qu'il va effectivement franchir puisque ce Nightfall va être très bien accueilli par la critique et les fans.
Après Codex Gigas, un instrumental bien lourd lui aussi, débarque le magnifique At The Gallows End, un des titres phares du groupe, avec l’alternance de parties mélancoliques et d'autres qui tabassent bien.
Samarithan, un des premiers titres écrits pour Candlemass, n’avait pas été retenu pour le premier album. Mais retravaillé et avec le chant de Marcolin dessus, il a pris une autre dimension qui a satisfait son créateur. Il s’agit encore une fois d’un très bon morceau, sombre et lourd à souhait.
Après l’instrumental Marche Funèbre (qui ouvrait la seconde face du vinyle), Dark Are The Veils Of Death nous dévoile le premier riff rapide de l’album. Candlemass montre qu’il ne refuse pas quelques accélérations par moments, histoire de varier le propos.
On retrouve rapidement un rythme doomesque sur le titre suivant, Mourners Lament. Messiah produit de belles envolées et le solo de Lars Johansson est à noter.
Bewitched, qui fera l’objet de la première vidéo du groupe, est un titre assez entraînant malgré sa lourdeur (et l’incursion de quelques notes d’un synthé funéraire). Le réalisateur de ce clip n’est autre que Jonas Akerlund (ex-membre de Bathory) dont c’est ici la première vidéo. A la voir, on se demande comment il a fait pour être autant sollicité après, par les plus grands artistes internationaux (il a notamment réalisé des vidéos pour Prodigy, Moby, Metallica, Madonna, Robbie Williams, Rammstein, Lady Gaga…). Mais bon, c’était une autre époque. Aujourd’hui, elle est d’un kitsch à mourir de rire (surtout la fin). Je vous laisse juger par vous-mêmes :


On termine avec Black Candles, le troisième et dernier instrumental, le meilleur à mon goût, qui crée une ambiance inquiétante. Je le trouve malheureusement un peu court (un peu plus de deux minutes), une bonne minute de plus n’aurait pas été pour me déplaire.
Le point faible de l’album reste sa production qui manque de profondeur. Un défaut récurrent des productions de l'époque.

Avec Nightfall, le Doom Metal épique a trouvé ses maîtres. Candlemass rentre dans la cour des grands et devient une référence dans ce style musical.
Un album que l’on se doit de posséder si l'on est fan du genre.

Tracklist de Nightfall :

01. Gothic Stone (intro)
02. The Well Of Souls
03. Codex Gigas (instrumental)
04. At The Gallows End
05. Samarithan
06. Marche Funèbre (instrumental)
07. Dark Are The Veils Of Death
08. Mourners Lament
09. Bewitched
10. Black Candles (instrumental)