Artiste/Groupe:

Blaze Of Perdition

CD:

Near Death Revelations

Date de sortie:

Juin 2015

Label:

Agonia Records

Style:

Black Orthodoxe

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

14/20

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Entité black orthodoxe polonaise initialement formée sous le nom de Perdition en 2004, Blaze Of Perdition comptait dans ses rangs jusqu’en 2012 deux vocalistes, deux gaillards rasés et squelettiques qui s’auto flagellaient de manière habituelle lors de leurs prestations scéniques.
Depuis leurs débuts avec le split In Void And Serpent The Spirit Is One (avec les Russes de Pseudogod), ils montraient un certain talent de composition avec des morceaux ambitieux et bien construits, aux atmosphères très travaillées et assortis d’une production impeccable mettant en valeur tous les instruments.
Il faut signaler qu’ils ont eu un accident de la route au cours d’une tournée en 2013, qui a causé la mort de leur bassiste (Wojciech Janus, aussi dans Stillborn) et a sérieusement ébranlé la conviction du groupe au point qu’ils ont failli se séparer.

Mais il n’en fut rien, car voilà qu’arrive Near Death Revelations, leur première sortie chez Agonia.
Ce qui frappe d’emblée sur ce disque, c’est la longueur des morceaux qui s’est encore allongée : sept titres pour presque cinquante-cinq minutes, soit presque huit minutes en moyenne par titre.
Fort heureusement, le niveau de composition suit également. Si on prend l’exemple du premier morceau, qui culmine quand même à plus de neuf minutes, il y a du blast, du mid tempo et même une accalmie, presqu’un blanc vers le milieu du morceau.
Le son est assez typique ce qu’on peut entendre en général dans le style orthodoxe, c’est-à-dire avec un riffing assez appuyé et très chargé en réverb’. La basse toujours assez audible livre des lignes soignées et mélodiques tout au long de l’album.
Chaque morceau ou presque comporte son lot de riffs assez accrocheurs. La musique de Blaze Of Perdition a beau être complexe et variée, ça n’empêche pas le groupe de garder un pied dans le direct avec quelques accélérations bien senties.
Vocalement parlant, un des points forts du groupe habituellement, il n’y a certes plus qu’un chanteur dans le line-up, mais ils ont fait appel à un sessionniste en la personne de V.O.W.O.C. (jeune vocaliste polonais qui officie dans pas mal de projets black dont Veadtuck). Comme le spectre sonore est souvent assez chargé, il est difficile de juger de la pertinence de son intervention ; c'est possible que ce soit lui sur les quelques passages gutturaux et scandés.

Malgré toutes les bonnes choses que j’ai dites jusqu’ici, il y a des défauts à signaler. J’ai parlé de la durée des morceaux, tout simplement parce qu’il y a des longueurs, des titres qui s’allongent inutilement sur des plans et des riffs pas spécialement passionnants, le plus souvent en mid tempo ; When Mirrors Shatter, mais aussi Dreams Shall Flesh sont de bons exemples de titres qui auraient pu durer deux, trois minutes de moins, sans que ça nuise à l’atmosphère. Paradoxalement, le dernier titre, qui est aussi le plus long, m'a paru beaucoup moins lassant ; il faut dire qu'il est plus ambitieux et inspiré que les deux autres.
Near Death Revelations a aussi le défaut des deux précédents albums : c’est bon, voire très bon, mais jamais vraiment génial hélas…

En réécoutant l’ensemble de leur discographie, je trouve qu’ils gagnent en efficacité sur les formats courts sans que ça nuise à la profondeur de leur musique et à la densité des atmosphères. A titre personnel, j’ai une préférence marquée pour leur tout premier split dont j’ai parlé en intro.

Au demeurant, c’est pour moi un des groupes les plus intéressants de la scène orthodoxe, qui compte beaucoup de projets très quelconques et qui a une fâcheuse tendance à l’immobilisme dans un genre (le black metal) qui ne cesse de progresser et s’enrichir au fil du temps.

 

Tracklist de Near Death Revelations :

01. Królestwo niczyje
02. Into The Void Again
03. When Mirrors Shatter
04. Dreams Shall Flesh
05. Cold Morning Fears
06. The Tunnel
07. Of No Light