Artiste/Groupe:

Blaze Bayley

CD:

Infinite Entanglement

Date de sortie:

Mars 2016

Label:

Blaze Bayley\'s Recording

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Didier

Note:

17/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Je ne connaissais pas vraiment la carrière de Blaze Bayley jusqu'à croiser en 2013 l'EP acoustique Russian Holiday. J'avais adoré et halluciné sur les capacités vocales de Blaze. J'écoute cet EP encore très régulièrement et j'aimerais pouvoir un jour assister à l'un de ses sets acoustiques avec juste le guitariste classique Thomas Zwijsen et la violoniste Anne Bakker.

Forcément quand la promo Infinite Entanglement est arrivée, je ne me suis pas fait prier. Alors commençons par un peu d'anglais, car qu'est-ce donc que ce titre ? Si "entanglement" se traduit par "imbroglio", on comprend en feuilletant le livret (quatorze pages quand même, il ne se moque pas de nous l'ami Blaze) qu'il s'agit plutôt dans notre cas de sa définition dans un contexte de mécanique quantique. Rassurez-vous, si on trouve dans le livret pas mal de citations de savants comme Bohr ou Planck ou d'auteurs comme Shakespeare, mélangées avec celles des personnages fictifs de cette aventure, il n'est pas nécessaire de maîtriser la mécanique quantique pour apprécier cet album, ni le heavy metal en général. Mais il faut quand même saluer l'effort de l'artiste pour nous plonger dans son univers artistique. Nous voilà donc avec ce premier épisode d'une série de trois, plongés cent ans dans le futur, prêts à partir pour le voyage spatial le plus long jamais réalisé par l'Homme. Parmi les sept élus, notre héros est William Black, et il se pose tout au long de son long voyage (et nous de ce concept album) une foultitude de questions sur lui-même, sur sa mission ; au final, il n'est même plus sûr d'être un humain ou un robot. A noter que la genèse de ce personnage se situe dans Tenth Dimension, le second album de Blaze. Outre les morceaux qui permettent de suivre cette aventure, de courts dialogues entre les personnages sont intercalés entre les morceaux. Ca nous permet de suivre un peu mieux, en écoutant par exemple la voix de la diablesse : la professeur Alice Brewer.

Vous en conviendrez, tout ça est une sacrée mise en scène, à laquelle visiblement Blaze a attaché beaucoup d'importance. D'après ma conversation avec lui lors du concert de Luynes, la suite de cet album est déjà écrite et même déjà enregistrée. Ca n'est pas tout, car sur la table de merchandising j'ai trouvé un flyer avec au recto la liste des dates de la tourné 2016 (soixante-douze dates en huit mois dont six en France) et au verso, un teaser pour un jeu vidéo, en cours de réalisation, qui reprendra l'histoire des trois albums. Plus de détails sur le jeu sur www.blaze-game.com.

Le groupe de Blaze Bayley a pas mal évolué au cours des dernières années. C'est pas simple mais aujourd'hui et, espérons-le, pour les trois albums, Blaze s'est entouré de trois musiciens qui sont tous membres du groupe anglais Absolva. On trouve à la guitare Chris Appleton, à la basse Karl Schramm et à la batterie Martin McNee. Pour info, dans le groupe Absolva, c'est Chris qui chante et il est aussi accompagné par son frère, Luke Appleton à la seconde guitare.

Bon et cet album, alors ? Ben c'est de la bonne, les gars. Je vais vous la faire courte puisque je me suis déjà étendu sur l'histoire. La chanson éponyme, qui ouvre le CD, est une petite tuerie de bon heavy metal. La guitare de Chris envoie sa mémé, il fait siffler ses harmoniques sur les riffs. On entend aussi de bons chœurs féminins, et bien sûr la puissante voix basse de Blaze (sorte de mix du meilleur de Bruce Dickinson, Michael Kiske et Geoff Tate).




On n'a pas le temps de reprendre notre respiration qu'on se fait tacler à la gorge par A Thousand Years, et juste derrière la double lame de Human. L'enchaînement de ces trois morceaux est jouissif, et sur scène le résultat est génial. Ouf, voilà un moment de pur régal et de béatitude absolue. What Will Come Will Come est un morceau acoustique dans lequel Blaze chante magnifiquement bien, accompagné simplement de la guitare classique de Thomas Zwijsen et du violon d'Anne Bakker. C'est un moment magique qui aurait pu être sur Russian Holiday. Il file le frisson. Il s'excite un peu en passant en mode flamenco, sur lequel Anne place un solo de violon et Blaze des ho-ho-ho dont il est spécialiste. C'est vraiment un morceau qui prend aux tripes. J'accroche un peu moins sur Stars Are Burning qui suit, par contre j'adhère totalement à Solar Wind. Là encore le riff est atomique, le son de Chris énorme et le refrain, comme sur les trois morceaux de départ, hyper accrocheur. The Dreams Of William Black est un petit intermède planant, sur fond de piano, de guitare, de violons et de voix qui cherchent et appellent le héros de l'histoire : William. Au final, ça sert d'intro à un des meilleurs moments de l'album, qui est Calling You Home, un morceau assez typé Iron Maiden (riffs en triolet) avec un super refrain. Le morceau passe en break plus rapide, qui rappelle Helloween, puis revient au rythme de départ avec encore un super solo et de belles descentes de manche de basse qui rappellent celles de Steve Harris. Le morceau Dark Energy 256 est étonnant car son riff d'intro rappelle carrément un morceau de System Of A Down. Le reste du morceau pas du tout, ça serait plutôt typé Iron Maiden. L'énergie (dark ?) dégagée par ce morceau est monstrueuse. J'aime beaucoup. On continue dans un style encore assez Maiden avec la longue intro de Independence, dans laquelle Karl assure un fond d'arpèges bien sympa à la basse. Chris y envoie encore un solo atomique et hyper inspiré, bien appuyé par ses deux compères. A Work Of Anger, mid tempo, suit la même logique, avec une longue intro à la Maiden où la guitare joue des arpèges et la basse des accords. La voix de Blaze transcende le tout. Pas mal de ho-ho-ho et de chœurs féminins. La voix de la méchante professeur revient nous dévoiler le scoop : qu'il y a une mission cachée dans la mission de Williams, une stratégie derrière la stratégie, et qu'elle est prête à la mettre en œuvre. L'album se termine sur Shall We Begin, une petite outro de moins d'une minute de guitare et chœurs et de gens qui s'affairent en fond, puis le silence et la voix du professeur Brewer qui dit : "Shall we begin?" Va falloir attendre l'épisode suivant, les gars. Le suspense est à son comble !

Eh bien voilà encore un superbe album de très bon heavy metal. Les déçus des derniers Iron Maiden devraient se pencher sur les productions de Blaze Bayley, au lieu de ressasser ad vitam qu'il ne chantait pas aussi bien que Bruce. Franchement dans les compositions de cet album, Blaze démontre une forme incroyable que je n'ai pas entendue dans les albums de Maiden depuis des lustres et sans même aborder le sujet de comparaison des voix. Enfin, je dis ça je dis rien... je vais quand même pas forcer les gens à écouter de la bonne zic, si ?

 

Tracklist d'Infinite Entanglement :

01. Infinite Entanglement
02. A Thousand Years
03. Human
04. What Will Come
05. Stars Are Burning
06. Solar Wind
07. The Dreams Of William Black
08. Calling You Home
09. Dark Energy 256
10. Independence
11. A Work Of Anger
12. Shall We Begin