Artiste/Groupe:

Black Sabbath

CD:

Never Say Die!

Date de sortie:

1978

Label:

Style:

Hard Rock

Chroniqueur:

Orion

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Mauvaise période pour la sortie du huitième album studio de ces monstres de la "Old Wave Of British Heavy Metal".
Déjà, la conjoncture n'est pas bonne pour les vieux groupes des années 70 : le mouvement Punk est arrivé et les groupes tels que Sabbath sont décrétés "has-been".
Ensuite, le groupe reste sur un échec, celui de Technical Ecstasy. L'album n'a pas convaincu les fans, loin de là.
Enfin, le Sab’ est en proie à des conflits intérieurs depuis l'album précédent. Ozzy Osbourne n'est déjà plus vraiment là et pense surtout à son premier album solo. D'ailleurs, les titres de l'album vont être travaillés avec un autre chanteur, Dave Walker (ex-Fletwood Mac), avant que Ozzy ne revienne prendre sa place, envoie balader tout ce qui avait été écrit avec son remplaçant et enregistre finalement les versions qui se trouvent sur le CD. Au revoir Dave et merci pour tout !

Eh bien malgré tout, l'album n'est pas si mauvais que ça, même si ce n’est clairement pas celui que l’on retiendra forcément dans la discographie conséquente du groupe.
Ce qui correspond à la première face du disque est même plutôt bon. Le morceau Never Say Die en tête de gondole, construit sur un très bon riff, reste un classique du groupe encore aujourd'hui. Morceau préféré d’un certain Dave Mustaine qui adorait le reprendre avec son groupe de l’époque au lycée, à des soirées, devant des copains qui ne le connaissaient pas et qui pensaient que c’était une compo originale… Le petit malin.
Suivent Johnny Blade, Junior's Eyes et Hard Road, trois titres intéressants, même si on est loin des grands classiques du groupe. Le premier démarre avec pas mal de synthés (pour lesquels il a été fait appel à Don Airey - Rainbow, Deep Purple...) et se termine par un long solo de Tony. Le titre sonne d’ailleurs un peu comme du Rainbow musicalement. La prestation de Ozzy sur ce morceau montre que malgré son état d’esprit à ce moment-là, il est toujours capable de donner le meilleur.
Junior's Eyes, aux influences jazz assez marquées, a aussi droit à un solo très inspiré et un refrain qui fonctionne bien. Mais on s’éloigne déjà de l’univers musical du Sab’ avec ce titre. Hard Road, le second single qui sera tiré de l'album après le titre éponyme, avec son riff entêtant et sa rythmique plus lourde, passe très bien également et ressemble déjà plus à ce qu’on était en droit d’attendre des Anglais.
La seconde face est nettement plus expérimentale avec au passage quelques notes de saxo (Breakout), d’harmonica (Swinging The Chain) et du piano (Air Dance, Over To You). Et du coup, carrément déroutante. On retrouve sur ces morceaux le Black Sabbath de Technical Ecstasy. Ce ne sont pas de mauvais titres mais le vrai problème (un peu le même que sur l’album précédent) est qu’on ne reconnaît pas Black Sabbath sur ces titres. Air Dance avec son break très cool qui vire au jazz rock est pour le moins surprenant. L’instrumental Breakout fait carrément figure d’ovni avec ses cuivres et son solo de saxo qui a pris la place de celui de la guitare. Et avec Swinging The Chain qui enchaîne directement, c’est l’apothéose car le titre est non seulement très éloigné du style Sabbath mais en plus, ce n’est pas Ozzy qui chante mais Bill Ward, Ozzy ayant refusé de le chanter. Si bien qu’on termine l’album en ayant l’impression d’écouter un autre groupe.
Seul Shock Wave, le morceau d’ouverture de la face, est de facture plus classique, malgré ses "ouh ouh, ouh ouh" en fin de titre.

Le disque aura quand même un certain succès à sa sortie (douzième des charts en Angleterre) mais cela ne suffira pas à sauver le groupe au bord de l'implosion. Ozzy quittera finalement le navire de façon définitive après une tournée en demi-teinte.

Never Say Die le bien nommé. Car même si les choses semblent très mal engagées en cette fin d'année 1978 pour le Sab’, le phénix va renaître de ses cendres avec le fabuleux Heaven And Hell et s'ouvrir une nouvelle ère, sous le signe de la célèbre "main cornue" de son nouveau chanteur, un certain Ronnie James Dio, transfuge de Rainbow.
Il paraît que les légendes ne meurent jamais…


Tracklist de Never Say Die! :

01. Never Say Die
02. Johnny Blade
03. Junior's Eyes
04. A Hard Road
05. Shock Wave
06. Air Dance
07. Over To You
08. Breakout
09. Swinging The Chain