Artiste/Groupe:

Black Sabbath

CD:

Dehumanizer

Date de sortie:

1992

Label:

Style:

Heavy Metal

Chroniqueur:

Skiwi

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Au début des années 90, Black Sabbath était dans une période de relative stabilité, après la valse des chanteurs post période Dio. Tony Martin au chant et Cozy Powell à la batterie avaient réussi à donner un nouveau souffle à la formation de Tony Iommi, le batteur anglais étant même devenu une sorte de bras droit du guitariste moustachu. Mais le chaos allait de nouveau frapper avec les retours de Geezer Butler et Ronnie James Dio, une bonne nouvelle en soi, si l'on excepte le fait que Dio et Powell ne pouvaient littéralement pas se sentir... C'est alors que survint un "heureux" accident : Cozy eut un accident de cheval qui l'expédia pour six mois à l'hôpital, le prétexte parfait pour faire revenir Vinny Appice derrière les fûts et apaiser les tensions. Même si à l'écoute du disque, on peut tout de même deviner une ambiance pour le moins électrique...


Le produit de cette réunion, Dehumanizer, est en effet l'un des albums les plus agressifs de Black Sabbath, à commencer par la - très particulière - pochette. Pour l'anecdote, le personnage représenté est le protagoniste principal d'une histoire créée par Geezer Butler. Hélas, seuls le nom de ce charmant individu (Dehumanizer, si vous avez suivi) et les paroles de la première chanson feront référence aux écrits du bassiste. Et dès ce premier titre, Computer God, le riff de Tony Iommi mord sauvagement l'oreille de l'auditeur avant que le chant de Dio ne prenne le relais dans un style tout aussi hargneux. Dotée d'une accélération finale comme le Sab sait si bien les faire, cette ouverture donne le ton du reste de l'album : rageur, sombre mais ô combien brillant. Entre le sinistre After All (The Dead) (raaah, cette intro !), l'enragé et speed TV Crimes (et sa charge contre les télévangélistes), le nerveux I ou le splendide Master of Insanity au riff et refrain imparables, Dehumanizer est à mon sens ce que Sabbath a produit de plus colérique et noir. Seuls Time Machine, plus enjoué, et la "ballade" Too Late échappent à ce déluge de morgue, même si le refrain de ce dernier contient lui aussi sa dose de venin. Tony Iommi enchaîne ainsi riffs ravageurs et solos incisifs avec classe, tandis que la voix de Dio se montre plus expressive et bilieuse que jamais. Même la tonitruante batterie d'Appice n'échappe pas non plus à la règle, celle-ci ayant d'ailleurs été mixée bien trop fort aux dires même de l'intéressé !


Il est évidemment facile d'établir une corrélation entre l'atmosphère orageuse de cet album et la relative instabilité de ce line-up, qui ne durera guère quand Iommi et Butler répondront positivement à l'invitation d'Ozzy Osbourne de jouer à son concert fêtant son départ à la retraite (qui ne durera guère non plus, mais ceci est une autre histoire). Dio refusant de chanter en ouverture d'Ozzy qu'il appréciait fort peu, il repartira avec Appice pour de nouvelles aventures en solo. Reste un excellent album injustement mésestimé dans l'histoire de Black Sabbath, qui ne parviendra jamais à retrouver une telle intensité dans ses productions ultérieures, même lors du retour de Ronnie James Dio derrière le micro lors de la formation Heaven and Hell.

Tracklist de Dehumanizer :

01. Computer God
02. After All (The Dead)
03. TV Crimes
04. Letters from Earth
05. Master of Insanity
06. Time Machine
07. Sins of the Father
08. Too Late
09. I
10. Buried Alive

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