Artiste/Groupe:

Black Fast

CD:

Spectre Of Ruin

Date de sortie:

Juillet 2018

Label:

eOne Music

Style:

Black/Thrash mélodique

Chroniqueur:

Bane

Note:

14.5/20

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Chaque début d'année (notion toute relative étant donné le fait que j'écris cette chronique début mars), j'aime me balader sur le net pour essayer de trouver des petits albums de l'année passée sur lesquels je ne suis pas encore tombé. J'en rattrape pas mal en retard. L'an dernier, par exemple, j'avais rattrapé l'EP de Phil Campbell qui m'avait donné très envie d'écouter l'album qui allait arriver.

Mais, cette année, rien à voir ! En effet, je suis tombé sur ce truc. Black Fast, nom un peu naze mais admettons, au moins la pochette est jolie. Et c'est quoi alors, Noir Rapide ? Black/thrash mélodique... Vous vous foutez de moi là ?

Parce que oui, malgré son manque d'intérêt global (parce que faire pareil qu'avant en moins bien, ça sert pas à grand-chose), la vague de revival thrash qu'on se coltine depuis quelques temps nous a quand même offert quelques groupes plutôt originaux. Si tu connais déjà Vektor et son thrash bourrin mais "prog" ou Skeletonwitch et son thrash avec option chant black (comme dans Immortal hein, pas comme dans Thin Lizzy... Vive l'humour) et ses magnifiques pochettes, aujourd'hui, on va parler black/thrash. Un vrai mix de metal, un alliage quoi (décidémment, cet album réveille en moi une âme d'humoriste) !

Et quand je dis "black", je ne rigole pas une seule seconde : entre le hurlement écorché d'Aaron Atkin et les nappes black à grand renfort de tremoli, ça nous rappelle forcément le noir metal. Suffit d'écouter Silhouette Usurper pour voir de quoi je parle, à savoir d'un black très Abbathien, donc assez majestueux et épique quand il veut (donc plus Abbath le compositeur que l'artiste solo, on pense plus à Immortal qu'à I). D'ailleurs, moi qui ai tendance à trouver les riffs black en trémolo fort peu intéressants, j'avoue avoir été agréablement surpris quand ces derniers faisaient leur apparition (inopinée, cela va de soi, sinon je n'aurai pas été surpris) dans des morceaux comme Temple Of Leviathan (mais du coup maintenant tu ne seras plus surpris, je suis un monstre...).

Et quand je dis "thrash", je ne rigole pas non plus : entre la rythmique fondamentalement reliée au style et qui ne change pas d'un iota pendant quasi tout le disque (on fait coucou à notre ami Reign In Blood, ça fait toujours plaisir de parler de Slayer), le feeling très punk hardcore et les breaks dans pas mal de titres (on a déjà parlé de Slayer ? Fichtre !) comme sur le dernier titre, Husk, on tient là un produit qui mérite de porter l'étiquette. Sans parler des collages de riffs, un peu comme chez le Megadeth de So Far, So Good..., notamment sur la super Cloak Of Lies qui ouvre le bal de manière magistrale ! Zéro rigolade, que du tabassage ! Pas de fioritures !


Et là, ami lecteur qui me connait bien (donc personne je pense), tu te dis sûrement : "Bane qui parle d'un truc black ? Y a forcément un piège !". Ton habile flair ne te fait pas défaut : il y a bien un piège ! Car, en plus de son aspect black et thrash bourrin, cet album a une autre facette, qui le fait rentrer dans la catégorie "album que j'ai envie de te conseiller"...

En effet, on tient là un album super-ultra-méga mélodique ! Parce qu'en plus de ces couches black et thrash, les deux guitaristes nous livrent de bien belles prestations mélodiques ! Si on le sent dès le premier titre avec cette harmonie à deux guitares qui ramène un peu de légèreté dans ce beau bordel, c'est avec les titres suivants que la mayonnaise prend vraiment. Et quand je dis qu'elle prend, je ne plaisante pas, à tel point que, vers la fin de l'album, on attend plus de savoir ce que les gratteux vont nous tricoter comme superbes mélodies sur les refrains ou dans les breaks, sans parler des soli, toujours relativement intéressants et inspirés, qu'autre chose. On a du Megadeth, oui, mais pas que ! Certains passages évoquent Maiden, Judas, Dio ou Mercyful Fate. C'est ptet que mon esprit qui me joue des tours et qui me fait extrapoler hein, mais ça change rien au fait que les mélodies tuent. Vraiment. On a même un riff très hard rock sur le refrain de Famine Angel !


Donc ouais, un alliage. Bien foutu, équilibré : comme ça devrait toujours l'être, quoi ! Y a qu'à écouter Scarecrow And Spectre, Temple Of Leviathan ou Famine Angel pour comprendre de quoi je parle (d'autant plus que ce sont les trois meilleurs titres de la galette).

Restent trois petits défauts, qui chiffonnent votre serviteur... Tout d'abord le son, un peu faiblard. On entend pas assez les guitares à mon goût mais bon, ça fait le café. Ensuite, le chant. Aaron braille pendant quarante-cinq minutes sur une demi-octave GRAND MAX. Tu me diras "n'est pas Freddie Mercury qui veut", argument plus que recevable. Mais c'est pas non plus une raison pour rester sur la même note et le même genre de lignes de chant pendant tout l'album ! Troisième souci : le rythme ne change quasiment jamais ! Y a plus grave, certes, mais quand Husk arrive avec son tempo un poil plus lent, ben ça fait un bien fou !

Mais bon, ces trois petits défauts ne m'empêchent pas d'apprécier cet album à sa juste valeur, de te le conseiller chaudement si tu aimes le thrash, le black ou les mélodies, et à lui filer une note plutôt avantageuse ! Comme quoi, c'est parfois bénéfique d'essayer de se pencher sur l'année passée...


Morceaux préférés : Scarecrow And Spectre, Temple Of Leviathan et Famine Angel
Ca tabasse d'entrée de jeu : Cloack Of Lies
Vivement le solo parce qu'on commence à connaître la recette : Crescent Aberration

Tracklist de Spectre Of Ruin :

01. Cloak Of Lies
02. Silhouette Usurper
03. Scarecrow And Spectre
04. Phantom I Am
05. Mist Of Ruin
06. Temple Of Leviathan
07. Famine Angel
08. Crescent Aberration
09. Husk

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