Artiste/Groupe:

Beyond The Dust

CD:

Khepri

Date de sortie:

Janvier 2015

Label:

Doowet Records

Style:

Djent

Chroniqueur:

Lurk

Note:

14/20

Site Officiel Artiste

Autre Site Artiste

Beyond The Dust est un groupe fondé en 2010, déjà auteur d'un EP, New Dawn sorti en 2011. Ils reviennent cette année avec leur premier album longue durée, et il y a de quoi dire :

clairement inspiré par le courant djent, cet album ambitieux se veut conceptuel, progressif et résolument moderne. Le presskit pousse la comparaison avec des albums tels que Metropolis Part 2 de Dream Theater ou encore Catch 33 des Meshuggah, le tout infusé à la sauce Periphery. Niveau album conceptuel, la comparaison se veut flatteuse ; reste à voir si elle tient la route ! 

Rise introduit l'album sur un personnage qui parle dans un anglais plutôt approximatif. Celui-ci évoque une femme aux longs cheveux noirs, la Mort sans doute, sujet principal du concept de l'album (sans m'attarder dessus, il semble évoquer un concept de renaissance et de renouvellement). Puis les premières notes ambiantes arrivent jusqu'à l'explosion et les syncopes meurtrières. Sans s'éterniser, cette introduction se conclut et laisse la place à Clarity. Nous sommes tout de suite en terrain connu, avec ce mélange chant clair lumineux/hurlements hargneux très proche d'un Spencer Sotelo. Ce n'est pas pour me déplaire, d'autant plus que le chant clair est dépourvu de l'aspect un peu mièvre qui m'énerve chez Periphery. Côté instrumental, c'est groovy et mélodique à souhait, Clarity se développe sur six bonnes minutes qui passent vraiment bien. Sur la première partie de l'album, Beyond The Dust reste dans les clous et ne propose rien de très surprenant en misant sur l'aspect immédiat de sa musique : c'est propre, parfaitement exécuté et produit, avec suffisamment de changements de rythme et d'ambiance pour mériter son titre de progressif. La musique est très dynamique et on se laisse emporter facilement. 

A partir de Last Breath, le groupe s'aventure clairement sur un terrain plus expérimental et tente d'explorer des sonorités peu courantes. Et c'est là que le terrain devient glissant. La démarche est bonne et rien de tel que de sortir des sentiers battus. Silence And Sorrow résume à lui seul les qualités et défauts de l'album : long et ambitieux, il propose une diversité d'ambiances et de sonorités hallucinante, regorge de chouettes idées, mais il semble marquer la fin de l'album ; et à ce moment, un ennui commence à s'installer. Or, il reste encore une pièce de vingt minutes à se "coltiner". Au final, on a le sentiment que le groupe se perd dans son propos et cherche trop la complexité dans ses compositions, et les mélodies finissent par manquer d'impact. Il y a aussi quelques moments dissonants pas franchement agréables, comme ce passage à quatre minutes quarante de The Edge Of Erath & Sea – Part 3 : on sent que c'est dans un but expérimental, mais ça sonne étranger à l'oreille. Difficile de dire si c'est une bonne chose.

Khepri contient donc en son sein du très bon et sait accrocher l'auditeur, mais l'aspect expérimental peut laisser perplexe et cet album gagnerait à être plus concis.

Tracklist de Khepri :

1. Rise
2. Clarity
3. After the Light
4. Relief
5. Last Breath
6. Zero
7. Silence and Sorrow
8. The Edge of Earth and Sea - Part 1
9. The Edge of Earth and Sea - Part 2
10. The Edge of Earth and Sea - Part 3