BEHEMOTH

Artiste/Groupe

Behemoth

Album

The Apostasy

Date de sortie

07/2007

Style

Black-Metal Brutal

Chroniqueur

Damien

Note

14/20

Site Officiel

http://www.behemoth.pl/

C H R O N I Q U E

Behemoth ou l'un des groupes les plus brutaux de ces dernières années. Un dealer-black atypique qui tape très très fort et qui grille absolument toute limite de barbarie sonore (déjà remis de "Slaves Shall Serve" ?). Bien sûr, le groupe laissait un dernier album un poil au dessous de ces fantastiques prédécesseurs (en même temps passer après Demigod...). Bien sûr aussi, des nouveaux marchés se sont ouverts pour nos polonais préférés, notamment outre-atlantique. Mais allaient-il vendre leur âme au seigneur pour autant ? Bien sûr que non !

C'est ainsi que débarque The Apostasy, ouvert par une chouette petite intro toute en ambiance pas forcément utile mais agréable. Et puis...Et puis Behemoth se lance. "Slaying The Prophet Ov Isa" et son riff démoniaque nous fait entrer de plein pied dans ce nouvel album. Véritable déluge de blasts comme à son habitude, le morceau déroule sous la voix de possédée du hurleur en chef et une ambiance assez malsaine et nilienne. Oui Nile est passé par là, notamment au niveau de la petite phrase chantée par une voix féminine assez hystérique. Pas de round d'observation, l'agression est directe !

"Prometherion" continue sur la lancée pharaonique de "Slaying ..." avec une ambiance égyptienne et toujours l'apparition fantômatique de cette voix féminine toujours sur fond de blasts immodérés. Une petite intro dans l'esprit du fabuleux "Sculpting The Throve Ov Seth" d'ouverture de Demigod lance "At The Left Hand Ov God" ! Le chant s'y fait toujours aussi inhumain et le rythme se ralentit nettement comme pour mieux nous attraper par la gorge. Toujours ces samplers orientaux en fin de parcours et on passe au mur "Kriegphilosophie" : oui au mur, un riff habilement utilisé pour nous caresser dans le sens inverse du poil, un morceau imbuvable, presque sans inspiration, très banal pour Behemoth (mais atrocement violent pour tous les autres). Un morceau digne du dernier album en date de Nile (encore eux !) Annihilation Of The Wicked mais en moins bien !

Déception donc mais le tubesque "Be Without Fear" et ses faux-airs de Macarena black extrême nous redonnent un peu de baume au coeur. Oui vous avez bien lu, le chant absolument énorme et agressif comme sur un pas de rythme latino digne de Los Del Rio, ça nous donne le tube de l'été !

On pense irrémédiablement à une autre chanson : la reprise de la Macarena par...Brujeria ! Même goût pour la barbarie de la part des deux groupes bien que l'un des deux ne semble pas avoir forcément fait ça pour le délire...Une bombe ! Bon bien entendu, danser sur les blasts n'est pas gagné mais quand on aime pas danser, quel bonheur !

Derrière ça, le court "Arcana Hereticae" fait pâle figure. Pourtant le riff aux faux airs de Finntroll est entraînant mais le titre est un poil moins inspiré.

"Libertheme" pose le rythme, toujours hargneux au possible mais moins intéressant tout comme le convenu "Inner Sanctum" qui peine lourdement à susciter de l'intérêt tant il sonne comme du sous-Behemoth.

Puis vient le surprenant "Pazuzu", sorte de lecture Black de Slayer, équivalent d'un hymne de Kerry King version "evil". Court, efficace, tout à fait convenable.

Enfin ce nouveau tome des aventures de Behemoth se clôt sur un titre déjà joué en live, "Christgrinding Avenue", pilonnage en règle ambiancée pour mettre à genoux les derniers survivants ce cet assaut sauvage. Alors au final que dire de Behemoth sur cet "Apostasie" ? Et bien fidèles à eux-mêmes, ils surprennent par le retour des ambiances orientales, rassurent sur la brutalité toujours constante de leur musique et surtout nous font bien comprendre qu'eux ne seront jamais des vendus : le moins que l'on puisse dire c'est qu'avec un tel album, caractéristique du groupe, les polonais ne se sont toujours pas ramolis et ne risquent pas de le faire pour passer sur MTV. Et c'est tant mieux pour nous.