Artiste/Groupe:

Azarath

CD:

In Extremis

Date de sortie:

Avril 2017

Label:

Agonia Records

Style:

Brutal Black/Death

Chroniqueur:

hourkach

Note:

18/20

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Âmes pures et vertueuses, s'abstenir !! Passez votre chemin sous peine d'une mort certaine car les Polonais d'Azarath débarquent avec leur sixième opus intitulé In Extremis. Formé en 1998 par Inferno, batteur mythique chez Behemoth, le combo polonais assène depuis près de vingt ans un Brutal Black/Death sans concession et totalement evil. Considéré parfois à tort comme un groupe de seconde zone, Azarath ne déçoit pourtant jamais en proposant des albums flirtant avec la perfection comme Diabolic Impious Evil en 2006 ou Blasphemer's Maledictions en 2011. Depuis ce dernier brûlot, la composition et l'écriture se concentrent toujours autour d'Inferno, des guitaristes Bart et Necrosodom (ex-Thunderbolt, Infernal War) et de Peter (ex-Lost Soul) à la basse.


Concernant sa production, In Extremis a été mixé et mastérisé par Haldor Grunberg chez Satanic Audio. L'artwork a quant à lui été réalisé par Mentalporn (Behemoth, Origin, Decapitated) avec la calligraphie fournie par Ihasan Art et un travail supplémentaire de Holy Poison Design. On peut d'ores et déjà souligner que ce design s'inscrit dans la continuité du travail réalisé en 2011 en abandonnant la noirceur des covers. Place désormais à des peintures colorées et travaillées qui nous envoient directement en enfer...


Cet enfer, nous y sommes dès les premières notes de l'album. Pas de tour de chauffe, pas d'intro comme dans le précédent album, ça attaque cash pistache par du gros gros blast !!! Les trois premiers titres s'inscrivent dans la pure tradition diabolique d'Azarath : un chant de Necrosodom à la Angel Corpse, un Inferno plus rapide que jamais et un son de gratte typique avec des soli rapides et aigus. Lorsque la mitrailleuse d'Inferno décide de se calmer, il ne reste plus que cendres, larmes et désolation. Les ralentissements de tempo se font rares et sont toujours accompagnés par une double pédale agressive et frénétique ; il me reste encore sept titres à écouter et je manque déjà d'oxygène...
Le quatrième titre, The Slain God, rompt avec la construction des trois titres précédents. Le rythme est plus lent, les roulements de grosse caisse sont omniprésents et l'ambiance est pesante. Malgré une accélération fulgurante vers la moitié de la chanson, le tempo s'apaise rapidement pour laisser place à des incantations de Necrosodom. J'avoue que je suis totalement séduit par cette ambiance mystique et par l'introduction de voix claires.
At The Gates Of Understanding continue à bousculer mes certitudes sur Azarath.  En milieu de chanson, Necrosodom et Bart se répondent dans un lead de guitares à couper le souffle !! Les Polaks ne nous avaient jamais habitués à de tels soli qui fleurent bon le Diabolic à plein nez. Et c'est drôlement bon !! Pour couronner le tout, Azarath conclut son titre avec un passage de headbanging dévastateur accompagné de voix de moines. Soli endiablés, ambiance monacale, voix claire, ces deux compositions m'ont totalement scotché !!
Le style redevient plus traditionnel pour les trois prochains titres de l'album, Parasu Blade, Sign Of Apophis et Into The Nameless Night. On se croit broyé, pris entre les influences d'un Conquerors Of Armageddon de Krisiun, d'un Evoking The Abomination d'Abhorrence et d'un Exterminate d'Angel Corpse. Tout un programme... Inferno n'accepte de se "calmer" que sur deux titres et reprend son travail de démolition.  A ce sommet de brutalité et de technicité, on peut d'ailleurs arrêter de parler de batterie tellement le mec est hallucinant et encore plus impressionnant que chez Behemoth. Bien entendu, les autres satanistes du groupe ne sont pas en reste ni à la peine, et suivent comme des diables, ce jeu de fûts ultra rapide grâce à des riffs incisifs et puissants. Grosse alerte pour la dernière minute du titre Into The Nameless Night, vous allez tous y passer, sonnés par un rythme mi-tempo de folie !!!
Pour arriver au bout de notre chemin de croix, Azarath conclut sa litanie par deux titres sacrément efficaces, Venomous Tears (Mourn Of The Unholy Mother) et Death. L'alternance de rythmes est ici plus prononcée : aux accélérations d'Inferno se succèdent des séquences lourdes accompagnées de breaks et de riffs mélodiques toujours aussi étonnants. A l'image de l'album, ces deux titres ne manqueront pas de vous marquer au fer rouge.


Sans la moindre hésitation, In Extremis est un véritable coup de coeur. De la première à la dernière note, Azarath a su me tenir en haleine grâce à son style unique et ses prises de risque. Inferno et ses acolytes ne se contentent pas de faire du Azarath mais réussissent à introduire de façon habile de nouvelles sonorités, poursuivant ainsi la mutation amorcée lors du précédent album. Qui aurait pû bien croire qu'Azarath proposerait un jour des tempos bien lourds, des voix claires, des riffs mélodieux ou des ambiances monastiques ?? Certainement pas moi et, si je peux me permettre ici cette expression, je suis aux anges. Franchement, il ne vous reste plus qu'une chose à faire, commander cet album pour que ce dernier trône fièrement au milieu de votre discographie...

 

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Tracklist de In Extremis :

01. The Triumph Of Ascending Majesty    
02. Let My Blood Become His Flesh
03. Annihilation (Smite All The Illusions)
04. The Slain God
05. At The Gates Of Understanding
06. Parasu Blade
07. Sign Of Apophis
08. Into The Nameless Night
09. Venomous Tears (Mourn Of The Unholy Mother)
10. Death