AVENGED SEVENFOLD

Artiste/Groupe

Avenged Sevenfold

Album

Avenged Sevenfold

Date de sortie

30/10/2007

Style

Hard-Rock/Metalcore

Chroniqueur

Thibault

Note

19/20

Site Officiel

http://www.avenged
sevenfold.com/

C H R O N I Q U E

Après 3 albums, Avenged Sevenfold revient avec le fameux disque éponyme que tout groupe de métal se doit de sortir. Passons sur le manque d'originalité du titre et de la pochette - la même que leur second album, couleurs inversées - et plongeons nous dans le passé : Après Sounding The Seven Trumpet en 2001, album de Metalcore mal produit et sans grand intêret mis à part celui de laisser entrevoir un énorme potentiel, notamment sur Shattered By Broken Dream, Avenged Sevenfold sort Waking The Fallen en 2003, toujours du metalcore, mais cette fois, l'album est un des meilleurs jamais sorti dans cette catégorie : Synyster Gates apporte, par ses solos dantesques, un vrai plus au groupe, la composition est au top, la voix de Matt, que ce soit en sons clairs ou en screamo est impeccable.

Puis Avenged Sevenfold va décevoir... les fans de metacore seuleument, car oui, ils ont arrêté le metalcore : Sur City Of Evil, plus de cris. Le groupe, déjà taxé de 'poseurs' par ses détracteurs, va en plus se voir étiqueté 'vendus' par ses premiers fans... Car en plus d'arréter le metalcore, après la bombe Waking The Fallen, le groupe signe chez une major : Warner Bros Records. De quoi échauder la communauté underground. Alors, City Of Evil, un suicide ? Force est de constater, en tout objectivité, que non, certes, l'album est inattendu : du speed métal aux relents épiques, voir symphoniques (Strenght Of The World) ou encore folks (Sidewinder) sur certains titres, mais quel album ! Encore une fois, le groupe offre un chef d'oeuvre, dans un genre totalement différent de ses deux précédents albums.

Alors, quid de la suite ? Car nous sommes là pour parler de leur dernier album ! Après cette petite bio, découvrons donc ensemble l'éponyme d'Avenged Sevenfold.

On ouvre le bal avec Critical Acclaim. Nappes d'orgue en intro, puis Synyster et Zacky font pleurer leurs guitares comme ils savent si bien le faire et là, la claque ! Le riff est bien thrash, tranchant à souhait et Matt commence son chant comme on en a pas entendu depuis Waking The Fallen. Ou plutôt comme on en a jamais entendu de sa part, malgré toutes les rumeurs sur sa capacité à crier suite à son opération des cordes vocales, Matt crie mieux qu'il ne l'a jamais fait ! Première surprise donc : A7X revient aux cris. Seconde surprise : les paroles sont très politisées, un bien pour certains, un mal pour d'autres... Je me garderai bien de juger cette orientation, même si j'aime beaucoup les paroles de ce titre, chacun voit midi à sa porte... Le pont crié et le refrain en voix clair sont tous deux excellents, l'effort de composition, comme d'habitude, est là, excellent titre qui devrait réconciler A7X avec ses anciens fans.

Pas grand chose à dire sur Almost Easy, elle marche sur les traces de Critical Acclaim, peut être un poil 'air power', mais c'est encore du très bon travail, elle n'est pas prêt d'arrêter de vous faire headbanguer !

On enchaine sur Scream qui, avec sa rythmique lourde assortie d'un riff sorti des limbes est un pur bijou en mid tempo.

Avenged Sevenfold continue dans cette atmosphère sombre et malsaine avec l'intro d'Afterlife pour un morceau encore une fois excellent, au refrain imparable et hyper mélodique. Des relents de Waking The Fallen pour les voix et de City Of Evil grâce à l'apport des violons et dans le solo et la composition

On change totalement de registre avec Gunsliger et sa première partie acoustique très country. Tiens, une power ballade ? Les californiens nous referaient-ils le coup de Seize The Day ? Ah non ! 1 minute 20 après, ils branchent les amplis pour un morceau que l'on peut qualifier d'hybride entre hard blues et power ballade heavy, le tout teinté de légers accents country et agrémenté de coeurs féminins sur la fin et d'un solo très mélodique et plein de feeling ! Le premier ovni de cet album, certains le trouveront lamentable... moi je crie au génie !

S'en suit Unbound (The Wild Ride), la double pédale s'emballe et on repart sur le rythme speed de City Of Evil, le tout agrémenté de piano... Et c'est encore un ovni que nous offre les 5 métalleux d'Huntington Beach. Dès le milieux du morceau, le groupe nous offre des breaks de folie, l'ambiance change et les choeurs féminins reviennent avant de laisser la place au chant d'un -ou une ?- enfant accompagnée de la gratte totalement barrée de Synyster Gates pour l'outro, encore une fois tout simplement génial !

Brompton Cocktail revient au style plus commun des premiers morceaux, double pédale, rythmique rapide et palm mutée, une bonne chanson, sans plus, il manque un solo dantesque pour la transcender, le point faible de l'album.

Les guitares de Gates et Vengeance ouvrent Lost par un riff comme Synyster sait si bien les pondre et après cette intro, on est parti pour 5 minutes de speed mélodique de haute volée, de quoi satisfaire les fans de Bad Country ? Oui mais non... Car Matt joue avec sa voix, il expérimente et après les variations de timbre qui montrent l'étendue de sa palette dans les 7 premières chansons, Matt utilise un filtre sur sa voix... Ca déroute à la première écoute, ça sonne un peu électro ?! Mais passé l'effet de surprise, force est de constater que cette chanson est encore une fois excellente, notamment grâce à un solo en outro dantesque !

Puis vient la chanson qui divisera plus qu'Avenged Sevenfold ne l'a jamais fait. Et ce n'est pas peu dire étant donné les réactions provoquées par City Of Evil et que ne manqueront pas de provoquer des chansons comme Gunsliger et unbound ! A Little Piece Of Heaven sera nulle pour beaucoup, complétement barrée pour certains et grotesque pour les derniers... Et pour d'autres, elle sera tout simplement exceptionnelle. Complétement dingue certes, mais tout de même exceptionnelle, voilà mon avis sur cette chanson. Voilà typiquement le genre de chanson qui fait passer un groupe banal au statut de géant. A Little Piece Of Heaven est un opéra rock digne d'un Bohemian Rhapsody. Les fans de Queen et ceux qui rentrent dans les catégories citées précedemment vont certainement me haïr, mais je place directement cette chanson dans la catégorie 'chefs d'oeuvres du rock'. Une chose est sûre, il fallait oser !

Après cette 'masterpiece' comme disent nos amis anglo-saxons, l'album se termine par Dear God, pour le coup, vrai power ballade semi acoustique teintée de riffs bluesy à la pédal steel guitar. Encore une fois, la composition est soignée, les breaks s'accumulent et les choeurs féminins refont leur apparition à mi-chanson. Très bonne ballade qui se conclue par un superbe duel de solos entre la steel guitare, Vengeance et Gates et qui fera immanquablement rager les fans des deux premiers albums du groupe !

En conclusion, que dire si ce n'est qu'encore une fois et plus que jamais cet album va diviser. Fans de metalcore, si vous ne jurez que par Sounding The Seven Trump et que les refrains en voix claire de Waking The Fallen sont déjà trop mélodiques pour vous, passez votre chemin ! Quant aux autres, je ne saurai que trop vous conseiller de jeter vos deux oreilles sur cet album... certains détesteront, les autres adoreront, à mon sens, c'est l'album le plus osé que j'ai entendu depuis longtemps et il rejoint directement Waking The Fallen et City Of Evil dans ma collection de chefs d'oeuvres du métal. Les trois dans des styles totalement différents, certains diront qu'A7X s'est vendu à MTV, moi je dis qu'ils évoluent, qu'ils ne cessent d'expérimenter avec brio et ne se laissent pas enfermer dans un carquant, n'est-ce pas la force des grands groupes ?