Artiste/Groupe:

Audioslave

CD:

Audioslave

Date de sortie:

2002

Label:

Style:

Rock

Chroniqueur:

JeanMichHell

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En octobre 2000, un véritable coup de tonnerre s’abat sur la planète rock, Zack De La Rocha claque la porte de Rage Against The Machine suite à des divergences d’opinions artistiques et de valeurs. Tom Morello (guitare), Tim Commerford (basse) et Brad Wilk (batterie) se retrouvent orphelin de leur porte étendard et doivent alors se remettre en question. Continuer RATM, en prenant un « clone » de Zack était un pari risqué compte tenu de la popularité et du charisme de ce dernier ou alors tenter une nouvelle expérience. Bien que la première option soit d’actualité en 2017, en 2002 c’est la seconde option que le groupe choisira en enrôlant Chris Cornell qui lui sortait d’un split avec Soundgarden en 1996. Et à ce moment-là de l’histoire, beaucoup de personnes se demandent à quoi ce mélange, a priori musicalement contre nature, va alors ressembler…

Cochise premier single et titre d'ouverture d'Audioslave apporte les premiers éléments de réponses. Un titre qui s'ouvre avec un effet dont Morello a le secret puis premier riff qui aurait très bien pu se trouver sur The Battle Of Los Angeles (dernier album de RATM), on retrouve la base du succès des musiciens de Rage. En parlant de « rage », eh bien Cornell n'a pas à rougir, sa voix avec son timbre qui lui est propre, arrive à mettre de la puissance et de la mélodie et pose une autre manière d'aborder le chant sur une composition très proche de la zone de confort des musiciens.

Le second single extrait de cet album, Like A Stone, se rapproche plus d'une pop aérienne et Morello impressionne par sa capacité à créer une mélodie tout en douceur, tout en gardant sa qualité technique qui lui donne son grade de guitar hero. Les effets sont présents, le solo qui ne ressemble à aucun autre, chaque élément du jeu de ce guitariste d’exception sont présents au service de la mélodie. Rares sont les guitaristes capables de s'adapter à ce point sans dénigrer leur jeu et leur son. Les collègues que sont Commerford et Wilk font le job avec l'efficacité qu'on leur connaît mais je ne trouve pas qu'ils apportent une plus value à cette composition (ni aux autres en général sur l'album). Quant à Chris Cornell, la bête fait étalage de son panel vocal et il est plus qu'à l'aise dans cet exercice, le tout pour un titre raffiné et racé à la fois.

Et c'est bien ce qui fera le succès de ce premier effort, ce mélange des deux forces en présence qui alternent puissance et mélodie. Des ballades comme I Am The Highway s’enchaînent avec des morceaux plus puissants, plus lourds, comme Set it off ou Show Me How To Live. L’album alterne ces deux faces du talent d'Audioslave. Shadow Of The Sun en est le meilleur exemple, il est à la fois profond, poussière, puissant allié à une mélodie redoutable. Cornell est impressionnant sur ce titre, il est toujours sur la brèche pour un final tout en puissance. Un titre tout simplement totalement subjuguant.

Le coup de maître n'était pas très loin si l'album avait été un peu plus concis, voire un peu plus court. La recette bien que très efficace est souvent la même, et si les mélodies ne sont pas au top, le titre s'enlise un peu. A titre d'exemple, Bring Them Back Alive (avec son solo discutable) est un bon morceau mais qui ne bénéficie pas non plus d'une mélodie ravageuse et je m’essouffle à aller au bout. C'est bien ici que Audioslave pèche.

Audioslave n'est pas un de ces « supergroupes » qui aura fait un album de potes comme beaucoup d'autres. Cet album est l'acte fondateur d'un vrai groupe qui aura vécu un peu plus de six ans, et qui implosera pour une triste histoire d'argent, comme quoi les chansons sont parfois plus belle que ceux qui les écrivent...

Tracklist d'Audioslave :

01. Cochise
02. Show Me How to Live 
03. Gasoline
04. What You Are
05. Like a Stone
06. Set It Off
07. Shadow on the Sun
08. I Am the Highway
09. Exploder
10. Hypnotize
11. Bring Em Back Alive
12. Light My Way
13. Getaway Car
14. The Last Remaining Light