Artiste/Groupe:

At The Gates

CD:

To Drink From The Night Itself

Date de sortie:

Mai 2018

Label:

Century Media Records

Style:

Death Metal Mélodique

Chroniqueur:

fifi59

Note:

17/20

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At The Gates fait partie des fondateurs du Gothenburg Death Metal, aux riffs si caractéristiques, avec ses compères Dark Tranquillity (qui évolue tout en restant fidèle à ses racines) et In Flames (qui évolue vers autre chose).
Mais At The Gates, après quatre albums remarquables (en quatre ans) et avec comme point culminant Slaughter Of The Soul, a stoppé l'aventure. Il est revenu (deux fois) et a décidé de reprendre le cours de son histoire, avec une première tuerie nommée At War With Reality (2014) puis avec un To Drink From The Night Itself qui nous occupe ici et confirme l'indéniable retour des Suédois au premier plan.

Le line-up se compose de Tomas Lindberg (chant), Jonas Björler (basse), Adrian Erlandsson (batterie), Martin Larsson (guitare) et Jonas Stålhammar (guitare, il remplace le pilier Anders Björler, parti en 2017).
On ajoutera qu'Andy LaRocque (guitariste de King Diamond) participe au morceau In Nameless Sleep.
L'album a été mixé et masterisé par Russ Russell (Napalm Death, The Haunted, Dimmu Borgir) aux Parlour Studios. Justement, un mot sur le son, un peu moins "propre" que celui d'At War With Reality mais tout aussi énorme et équilibré, il est en tout cas parfaitement en phase avec la musique proposée.

D'emblée, j'annonce la couleur : si vous voulez un album qui bastonne de bout en bout, vous serez déçus.
Oui, At The Gates, s'il sait se faire direct et percutant (To Drink From The Night Itself, le très accrocheur The Chasm), a également du talent pour varier les plaisirs. Et à ce titre, pas possible de se limiter à une ou deux écoutes pour appréhender l'album comme il faut, pour ma part, c'est bien simple, plus je l'écoute plus je l'aime !

Lorsque le tempo ralentit, c'est pour nous offrir des riffs imposants sur des passages mélancoliques qui véhiculent des émotions palpables (le mid-tempo Daggers Of Black Haze ; The Colours Of The Beast ou The Mirror Black aux touches doomesques).
En matière de riffs, le Death est évidemment à l'honneur, mais les incursions black mélodique sont aussi là. Avec les soli de qualité, les passages acoustiques, la présence de choeurs et les orchestrations (utilisées où il faut, quand il faut, l'intro Der Widerstand, le début de Daggers Of Black Haze ou le final de The Mirror Black, sur près de deux belles minutes, étant des moments qui comptent) qui sont également de la partie, At The Gates nous démontre qu'il possède une belle palette de couleurs musicales et qu'il l'utilise à très bon escient, renforçant l'impact de compositions jamais figées et sujettes aux variations de tempi.


Ce qui m'a interpellé avec To Drink From The Night Itself, c'est cette diversité d'atmosphères, avec ses éléments agressifs, ténébreux, émotionnels. Et pour moi, c'est ce qui fait de lui un remarquable album qui, comme le bon vin, se bonifie au fil des écoutes.
At The Gates ne cherche pas à étendre ses compositions inutilement. Douze titres, quarante-cinq minutes, mais pas mal de choses à dire... qui sont bien dites !
Certains seront peut-être ennuyés par ces moments mélancoliques, renforcés par des tempi mesurés. Pour ma part, je considère que c'est un réel plus à l'album, At The Gates ne se cantonnant pas à une recette simple, préférant ajouter des ingrédients qui font la différence.

Avant At War With Reality, Dark Tranquillity demeurait le seul fer de lance de ce Death Mélodique souvent imité, jamais égalé.
Avec le retour au premier plan d'At The Gates, ils sont deux et on ne pourra nier que ce style a encore de beaux jours devant lui.
En attendant, To Drink From The Night Itself s'avère un cru incontournable... vous savez ce qu'il vous reste à faire !

Tracklist de To Drink From The Night Itself :

01. Der Widerstand
02. To Drink From The Night Itself
03. A Stare Bound In Stone
04. Palace Of Lepers
05. Daggers Of Black Haze
06. The Chasm
07. In Nameless Sleep
08. The Colours Of the Beast
09. A Labyrinth Of Tombs
10. Seas Of Starvation
11. In Death They Shall Burn
12. The Mirror Black

Direction l'édition digibook qui propose cinq titres sur un CD bonus. Il s'agit de versions alternatives de morceaux de l'album, une en version démo et quatre avec la participation de trois chanteurs, en l'occurrence Rob Miller (Amebix, Tau Cross), Per Boder (God Macabre, Mordbrand) et Mikael Nox Pettersson (Craft, Nidhöggr, Omnizide).
Per Boder possède des vocaux plus death, The Chasm a donc une couleur un peu différente, je trouve que l'apport est intéressant. Par contre, pour Rob Miller et Mikael Nox Pettersson, les voix ne sont pas si éloignées de celle de Tomas, les variations ne sont pas tranchées, l'intérêt est par conséquent moindre. Quant à la version proposée de The Chasm, c'est le son qui se veut évidemment différent, démo oblige. Intéressant donc pour cette raison.
Ceci dit, cela ne m'empêche pas de constater qu'il n'y a aucun inédit, dommage...
Quant au beau digibook, dans la lignée de celui de At War With Reality, les fans le préfèreront sans aucun doute.

Disque bonus :

01. Daggers of Black Haze (avec Rob Miller)
02. The Chasm (avec Per Boder)
03. A Labyrinth of Tombs (avec Mikael Nox Pettersson)
04. The Chasm (démo)
05. The Mirror Black (avec Rob Miller)

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