Artiste/Groupe:

Apparatus

CD:

Apparatus

Date de sortie:

Octobre 2015

Label:

Lavadome Productions

Style:

Blackened Death expérimental

Chroniqueur:

Azagtoth

Note:

15/20

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Encore du Lavadome, ce label tchèque que j’affectionne tant. Pour la seconde fois cette année, après l’album d’Ad Nauseam, le label donne dans le death metal « expérimental ».

Apparatus est une formation danoise avec des membres qui sont aussi dans Eljudnir et Defilementory (si ça vous parle, moi je ne connais point). C’est leur premier album longue durée après une démo de 2014.

En écoutant cet album, on pense à pas mal de groupes : Portal, Ulcerate, Deathspell Omega, éventuellement Gorguts. Vous voyez le style : du death blackisant dissonant et chaotique, avec des structures rythmiques en apparence aléatoires et une ambiance à couper au couteau.
En fait, c’est sûrement Portal que ça évoque le plus mais avec une approche death plus orthodoxe dirons-nous. On a cette lourdeur typique du death metal qu’on ne retrouve pas chez le groupe australien. En plus, il y a pas mal de doom avec une forte tendance ritualiste. Et c’est aussi moins affreux que Portal – pas difficile.

Ce qui donne au final quelque chose qu’on a certes déjà entendu, qui reprend des éléments de tel ou tel groupe, mais qui donne un rendu, une alchimie qui lui est finalement propre, ce contre toute attente.
Bon, ils sont quand même fringués un peu comme Portal et ils ont repris des thématiques lovecraftiennes - encore des mecs à qui leur maman lisait La Couleur Tombée Du Ciel avant de dormir -, ok j’avoue.
Mais ça envoie sévère. Les accélérations sont particulièrement assassines : écoutez Prayer avec ses alternances doom/blast ou l’enchaînement Miskatonic (très doom) et King God (très blast), le changement de rythme ne prévient jamais et s’avère particulièrement efficace pour réveiller l’auditoire. Les riffs ont beau être assez tordus dans l’ensemble, je trouve qu’ils n’ont pas abusé de l’alambiqué et du dissonant et ont pris le soin de rester sur un mode compréhensible et accrocheur en trouvant le bon équilibre. Ils ont même un certain sens de la mélodie sur quelques passages (cf. la fin d’Arkham).

J’ai été conquis dès la première écoute. Cet album peut aussi grandir dans l’estime avec le temps, gagé-je ; on arrive à deviner une certaine logique de construction au fil des écoutes.
Ça fait beaucoup moins copié-collé qu’Ad Nauseam, qui ressemblait beaucoup trop à sa source d’inspiration à mon goût.
Une belle découverte pour ma pomme.

 

Tracklist d’Apparatus :

01. Sermon I
02. The Unreverberate Blackness Of The Abyss
03. Spheres
04. R'lyeh
05. Sermon II
06. Dissecting Temporal Dimensions To Afflict The Abyssi Of Chronos
07. Miskatonic
08. King God
09. Sermon III
10. Prayer
11. Arkham