C H R O N I Q U E

Un nouvel album d'Anvil. J'en vois déjà qui sourient bêtement. Et pourtant ? Aujourd'hui une chose est certaine, tout le monde connait Anvil. Le seul groupe de heavy metal des années 80, tombé dans l'oubli total, et ramené à la vie par un film documentaire sur leur histoire. Il faut reconnaitre que le film est excellent. Comme en plus il est passé sur une grande chaine cryptée française, pas mal de monde a pu l'apprécier. Quelle force, quelle passion, quelle amitié, quelle persévérance pour ces deux musiciens, quelle patience pour leurs familles. Bref, un grand moment d'émotion. Grâce à ce film, Anvil s'est retrouvé sur le devant des scènes, à Wacken en 2009, au Hellfest en 2010, récoltant de bons retours coté presse et retrouvant une fanbase phénoménale. Ils tournent d'ailleurs comme des malades depuis. Dans l'affaire, ils ont aussi réussi a attirer l'attention d'un label (SPV) et houla houp, voila que déboule Juggernaut Of Justice dans nos bacs.

Le contenu est plutôt sympatoche. Pur produit de heavy metal années 80, avec un bon gros son des années 2010, enregistré par Bob Marlette dans les studio de Dave Grohl. Autour du désormais célèbre duo Steve Kudlow dit Lips (guitare, chant) et Robb Reiner, on trouve juste le bassiste Glenn Gyorffy. Petit mais costaud, car dans les douze morceaux de l'album, peu ou pas de place pour de la gnognote. Tout n'est pas super original, c'est certain, par exemple Juggernaut Of Justice qui ouvre l'album, où je trouve que la batterie en fait beaucoup trop ou encore When All Hell Breaks Loose, Turn It Up, Running ou The Ride. Mais globalement il y a un excellent fond, surtout du fait que le jeu de guitare de Lips est toujours puissant et les refrains souvent bien accrocheurs. Coté chant on se rapproche tantôt d'Alice Cooper (The Ride, Fukeneh!) tantôt de Motörhead (When All Hell Breaks Loose, Turn It Up). Certains morceaux sont carrément bien inspirés, c'est le cas de On Fire, ou bien le suivant, Fukeneh!, que l'on se verrait bien reprendre en chœur en live avec eux. J'accroche aussi bien sur Not Afraid où la basse sonne particulièrement bien, et Conspiracy, qui claquent bien.

On trouve aussi du plus étonnant avec ce Swing Thing, instrumental de metal-swing, rigolo et assez à contre pied avec ces cuivres ou bien ce mid-tempo à la grosse intro de basse qu'est New Orleans Voo Doo, plutôt bien fichu et finalement ce zombiesque Paranormal que je n'aime pas des masses, mais où on à l'impression d'entendre un boeuf entre Alice Cooper et Black Sabbath.

Plutôt une bonne surprise donc, qui confirme tout à fait ce que le film nous faisait découvrir. Des vrais musiciens, une vraie passion, du vrai heavy metal ! 

Tracklist de Juggernaut Of Justice:

01. Juggernaut Of Justice 3:40
02. When All Hell Breaks Loose 3:11
03. New Orleans Voodoo 4:25
04. On Fire 3:23
05. Fukeneh! 4:08
06. Turn It Up 2:57
07. The Ride 3:12
08. Not Afraid 3:44
09. Conspiracy 3:20
10. Running 2:54
11. Paranomal 7:04
12. Swing Thing 3:00

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