La suite de Try Not To Destroy Everything ne s’est pas longtemps faite attendre. A peine a-t-on ingurgité et assimilé la dernière litanie du groupe que les Hollandais nous re-balancent, aussi sec, un nouvel opus. The Long Goodbye est donc (déjà) le cinquième album de An Autumn For Crippled Children (ou AAFCC). Cinquième album d’une carrière courte mais de qualité, dans un genre de Black Metal qui lorgne souvent vers le Shoegaze, ce que certains de mes confrères nomment aussi, en toute simplicité, le Blackgaze.

A ce niveau-là, AAFCC ne déçoit pas et ne déroge pas non plus à sa règle. On reste dans les clous du précédent opus, que ce soit au niveau des sonorités comme de la qualité des compositions. The Long Goodbye est effectivement une longue litanie, de plus de quarante minutes, où le désespoir se mêle à des instants d’extrême beauté. Black et Shoegaze réunis pour un dernier adieu aux allures apocalyptiques et émotionnelles des plus intenses. On regrettera que la voix de MXM reste toujours bloquée dans la même gamme de notes, alors qu’elle pourrait sans doute gagner en nuance. Malgré ce manque d'aspérités, le ton imposé par MXM reste sans défaut et égal à lui-même du début jusqu'à la fin de The Long Goodbye.

Les pistes s’enchaînent et montrent à quel point AAFCC maîtrise son sujet, maîtrise qui pourrait cependant en agacer plus d’un. Le talent des Hollandais n’étant plus à prouver, on aurait apprécié une tentative un peu plus dangereuse que celle proposée sur ce The Long Goodbye. Un truc un peu suicidaire, qui aurait bousculé la vision déjà trop juste qu’on a du groupe et de ses productions musicales. Ma critique n’enlève évidemment rien de la qualité de l’opus, qui est, je le répète, indéniable. Mais à l’heure où d’autres groupes osent se réinventer en proposant des « trucs » un peu osés, AAFCC choisie la maîtrise et le confinement de son propre style musical.

The Long Goodbye est une fois de plus, une réussite de la part d’An Autumn For Crippled Children. Mais une réussite qui est à mettre en balance avec une originalité proche de zéro. Les plus grands fans apprécieront, les occasionnels moins car répétitif, et les petits nouveaux seront sans aucun doute ravis, jusqu’à ce qu’ils découvrent que l’album précédent était exactement similaire à celui-ci. Une note convenable donc, pour un album de qualité mais sans l’originalité attendue.

 

Tracklist de The Long Goodbye :

01. The Long Goodbye
02. Converging Towards The Light
03. A New Form Of Stillness
04. Only Skin
05. When Night Leaves Again
06. She's Drawing Mountains
07. Endless Skies
08. Gleam
09. The Sleep Of Rust