C H R O N I Q U E
Le cirque Alice Cooper (alias Vincent Damon Furnier) avait monté son chapiteau au Wacken 2013, et ce passage avait été enregistré ; il nous est proposé ici sous la forme d’un joli packaging 2xCD+DVD, chargé jusqu’à la gueule, avec presque une heure et demie de concert en DVD et un peu plus sur CD. Alors c’est clair qu’Alice Cooper, tout le monde connaît, au moins de nom. Le pépère trimballe ses maquillages et son horror show depuis cinquante ans (eh oui, cinquante ans de carrière ! Il en a aujourd’hui soixante-six ans – respect !!), et il est clair qu’il a pavé le chemin de bon nombre de groupes de cette catégorie. On ne peut qu’être admiratif devant une telle carrière et devant l’énergie qu’il déploie encore aujourd’hui. Alors si vous lisez ces lignes, de deux choses l’une, soit vous êtes fan de l’artiste depuis longtemps et vous savez de quoi il est question, soit vous ne connaissez que de nom et avez l’intelligence et la curiosité de vouloir en savoir un peu plus. Dans un cas comme dans l’autre, cet objet musical pourrait bien être essentiel dans votre médiathèque.
D’abord sur ce live, Alice Cooper, loin de faire son âge, parcourt toute sa carrière, et on a droit à un très bon best of. Ensuite dans la configuration 2013, Alice est bien entouré : on retrouve les trois guitaristes talentueux que sont Orianthi, Ryan Roxie et Tommy Henriksen. La section rythmique est assurée par Glen Sobel (batterie) et Chuck Garric (basse) ; et là encore, ça assure. Le son est excellent, l’énorme foule du Wacken n'est pas très bruyante et on voit bien sur le DVD que c’est plutôt calme et attentif. Outre les une heure vingt-huit de concert, le DVD comprend une interview d’Alice de dix-neuf minutes.
Mais attention, un concert d’Alice Cooper ça n’est pas que du son, c’est un véritable spectacle, et un spectacle bien huilé. Dans le premier tiers du concert plutôt "Glam", il se contente de balancer sa canne dans le public, puis il balance des faux billets dans le public (Billion Dollar Babies) en jouant avec une épée. Sur Dirty Diamonds, il balance des colliers de perles. Les premiers rangs dans un concert d’Alice Cooper en ont pour leur argent on dirait.
Après un très bon solo de batterie, appuyé par son pote bassiste, et un intermède instrumental qui laisse le temps à Alice de se changer, le ton monte, on attaque le côté plus sombre et la partie plus théâtrale du show. Alice est maintenant vêtu de cuir noir, et il porte un chapeau haut de forme géant. Sur Feed My Frankenstein, il enfile une charmante blouse blanche couverte de sang avant de passer dans une machine infernale qui le transforme en monstre géant. Une méchante infirmière lui enfile ensuite une jolie chemise blanche à manches dans le dos ; il arrive quand même à chanter Ballad Of Dwight Fry, puis à se détacher et tente d’étrangler l’horrible mégère, mais elle se défend et le poignarde. Il est ensuite conduit à la guillotine et sa tête est coupée sous les ordres de l’infirmière qui demande l’avis au public. La tête d’Alice est alors exhibée à la foule. Vive grand guignol !
Mais Alice est increvable (pour du bon) et après l’hémoglobine, on passe à un passage où il rend hommage à pas mal de ses artistes favoris, disparus, avec des reprises comme ce surprenant Break On Through des Doors. Sur la version CD, on a Revolution des Beatles et Foxy Lady de Jimi Hendrix, qui ne sont pas sur le DVD. Et c’est bien dommage car la blonde platine Orianthi, à l’œuvre dans le rôle de la Foxy Lady, assure grave. On trouve des traces en images amateurs sur YouTube, bien sûr. Le passage se termine avec My Generation des Who, particulièrement bien repris, avec notamment un excellent Chuck Garric dans le rôle de John Entwistle.
Comme s’il était besoin de nous prouver qu’Alice Cooper est intemporel, il enchaîne My Generation avec I’m Eighteen, puis nous atomise avec Poison, la foule immense (soixante-quinze mille personnes) exulte. Ils reviennent pour un rappel avec le génial School’s Out (que les fans de Guitar Hero connaissent forcément). La scène est envahie de bulles, puis de ballons géants et de confettis, la foule chante en chœur. La fin est des plus surprenantes : sacré Alice, il a toujours un tour dans son sac, puisqu’il pose sur School’s Out un morceau d’Another Brick In The Wall, de Pink Floyd. Il présente ses musiciens et termine par : “And playing the part of Alice Cooper tonight : Me!”. Ce type est génial !
PS : Un dernier petit mot pour signaler que ce CD/DVD sera le premier d’une série lancée par la Wacken Foundation, dont le but est de promouvoir les jeunes groupes de metal. Et donc un euro de chaque vente ira servir la bonne cause.
Tracklist de Raise the Dead - Live From Wacken :
DVD 01. Hello Hooray 02. House of Fire 03. No More Mr Nice Guy 04. Under My Wheels 05. I’ll Bite Your Face Off 06. Billion Dollar Babies 07. Caffeine 08. Department of Youth 09. Hey Stoopid 10. Dirty Diamonds 11. Welcome To My Nightmare 12. Go To Hell 13. He’s Back (The Man Behind The Mask) 14. Feed My Frankenstein 15. Ballad Of Dwight Fry 16. Killer 17. I Love The Dead 18. Break On Through 19. My Generation 20. I’m Eighteen 21. Poison 22. School’s Out / Another Brick In The Wall
CD 1 01. Hello Hooray 02. House Of Fire 03. No More Mr Nice Guy 04. Under My Wheels 05. I’ll Bite Your Face Off 06. Billion Dollar Babies 07. Caffeine 08. Department Of Youth 09. Hey Stoopid 10. Dirty Diamonds 11. Welcome To My Nightmare 12. Go To Hell
CD 2 01. He’s Back (The Man Behind The Mask) 02. Feed My Frankenstein 03. Ballad Of Dwight Fry 04. Killer 05. I Love The Dead 06. Break On Through 07. Revolution 08. Foxy Lady 09. My Generation 10. I’m Eighteen 11. Poison 12. School’s Out/Another Brick In The Wall
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