Artiste/Groupe:

Act Of Defiance

CD:

Birth And The Burial

Date de sortie:

Aout 2015

Label:

Metal Blade Records

Style:

Thrash Metal

Chroniqueur:

Deicide5000

Note:

14/20

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On pourrait presque parler d’Act Of Defiance comme d’un supergroupe, réunion de valeurs sûres issues d’autres grands groupes….. A valeur faciale, on y trouve un ex-membre de Nevermore (Chris Broderick), deux ex-Megadeth (Chris Broderick et Shawn Drover), l’ex-chanteur de Scar The Martyr (Henry Derek) et un membre actuel de Shadows Fall (Matt Bachand).  Mais il s’agit bien d’un premier album pour une nouvelle formation à part entière. Après, mon sentiment est que Matt Bachand prête la main, en tant que bassiste alors qu’il est guitariste, à la manière d’un Jo Duplantier (Gojira) quand il dépanna le clan Cavalera en 2007-2008 pour former la Cavalera Conspiracy. En clair, quand il s’agira de tourner, Bachand sera-t-il disponible ?

Le nom du groupe, Act Of Defiance est, à mon sens, à prendre au premier degré. En effet, on ne connaîtra sans doute jamais la vraie histoire du départ de Megadeth pour des raisons certainement légales. Il n’en reste pas moins qu’avoir quasi en même temps Shawn Drover (batterie) et Chris Broderick (guitare) qui quittent le groupe m’interpelle. Soit ils se sont vraiment donné le mot, lassés par le train-train de la grosse machine de renommée internationale, soit on leur a dit en même temps d’aller voir ailleurs. 

Bref, on ne saura sans doute pas. Et je vois bien notre ami Dave Mustaine en redoutable businessman lâcher un “Tout ce que tu diras en mal sur Megadeth sera retenu contre toi et on en reparlera devant un tribunal… “. Dans ces cas-là, garder le silence peut te faire faire des économies… Il n’en reste pas moins qu’un petit “acte de défi” est souvent rassurant après avoir quitté une expérience contraignante…

Bref, c’est une formation expérimentée à laquelle nous avons affaire. C’est le premier album d’un groupe constitué de vétérans. On va donc les apprécier comme tel.

L’ouverture de l’album est assurée par Throwback. Personnellement, je n’accroche pas à ces démonstrations de guitare où l'on attend que le guitariste ait fini pour vraiment commencer la chanson. Chris a voulu se faire plaisir en faisant du tapping à deux mains. Eh oui, rappelons que l’ami Chris compte parmi les meilleurs gratteux et certainement l’un des plus éclectiques guitaristes de la scène metal. Je vous invite à aller voir les “Betcha Can't Play This” sur YouTube. Le voir descendre le manche dans tous les sens possibles sur une gratte électrique ou sur une guitare classique est pour le moins bluffant.

Au bout de trente secondes, on a droit on à une entrée en matière thrash-esque. Je retrouve dans ce morceau une technicité à la hauteur du niveau des membres et une hargne pré-pubère propre aux morceaux de thrash de la seconde partie des 80’s. Il faut attendre deux minutes trente pour entendre les vraies capacités du chanteur quand il entame le bridge qui nous amène au solo. Le morceau a somme toute un feeling très Sodom-esque auquel un Iced Earth aurait donné deux, trois tuyaux.

Legion Of Lies (second titre objet d'une vidéo, voir ci-dessous) pourrait dans son début être tiré d’un album de Megadeth. Henry Derek montre encore plus de sa plage vocale dans ce morceau. Le refrain est tout simplement envoûtant (merci la batterie) et le solo post second chorus est une pure merveille que j’ai eu du mal à attribuer clairement à Nevermore ou Megadeth en termes d’influence.

Thy Lord Belial est ce genre de morceaux où Exodus (époque Bonded By Blood) rencontre Testament (époque The Gathering). C’est bien rentre-dedans.

Annonce de la période calme… la quatrième piste Refrain and Re-fractureChris repasse en mode “Betcha Can’t Play This” avec une intro de virtuose. C’est le type de chanson où Henry Derek se donne à coeur joie et livre sa palette complète.  On a droit à de bonnes variations d’ambiance et bien sûr à un solo qui assoit méchamment.

La touche de Matt Bachand ne se fait pas sentir jusqu’à ce qu’on frémisse sur les relents de Shadows Fall sur Dead Stare, avec le riff principal du couplet dès vingt-huit secondes. Là aussi, le refrain fait bien mal.

Le reste de l’album est sympa mais sans grande surprise et donne parfois l’impression d’une réminiscence d’un feeling Rust In Peace sur Crimson Psalm. Cette chanson aurait très bien pu tomber dans le catalogue de Megadeth

Mon appréciation de cet album est mitigée. Chris Broderick montre ce dont il est capable sans la supervision de Dave Mustaine (Megadeth) ou Jeff Loomis (Nevermore), tous deux connus pour être les maîtres à penser de leurs groupes respectifs et ultra maniaques du moindre détail dans le song writing. Je retrouve donc le côté virtuose de Broderick sans la maestria de composition des deux compères pré-cités qui fait la grandeur des chansons et donc du groupe.

Mais ce sera l’inverse pour Shawn Drover. N’étant pas sans cesse contrôlé par Dave Mustaine, ni particulièrement challengé en tant que batteur et non compteur de mesures par Mr Dave, je ne trouve pas ici le batteur que je pensais redécouvrir. Shawn Drover fait partie de ces musiciens dont le niveau d’exécution n’est pas remis en question (voir son interprétation des classiques écrits par Nick Menza, batteur de Megadeth à l’époque Rust In Peace) mais je ne vois pas une once de surprise dans cet album. C’est puissant, massif et solide mais il n’y a pas de recherche, pas de folie. Putain, tonton Dave n’est plus là pour brider, lâche-toi !

Ce seraient des débutants, la note serait sans doute meilleure. Mais là, on a affaire à des ultra-professionnels qui ont tourné à travers le globe plusieurs fois avec les plus grosses formations. Je ne peux pas donner au delà de 14/20. L'album est de bonne facture, bien produit. En cela, ces professionnels ne décoivent pas. En revanche, avec le calibre de ces gars là, difficile d'avaler des produits insuffisamment finis. Les riffs et feeling font soit penser à un groupe, soit à un autre et là je suis désolé, ce n'est pas ce que j'attendais. Quant à la section rythmique, elle est bien trop conventionnelle. Non merci, creusez-vous la tête les mecs, un peu plus que ça. Vous n'avez pas le luxe de sortir de Megadeth plusieurs fois dans votre vie.

Maintenant, si ça passe dans le coin (si jamais ils tournent), oui j'irai les voir parce que je respecte les musiciens, surtout Chris Broderick. Je suis fan de ce gars-là. Mais je n'irai pas si c'est à plus de deux heures de chez moi. 

 

Tracklist de Birth And The Burial :

01. Throwback
02. Legion Of Lies
03. Thy Lord Belial
04. Refrain And Re-Fracture
05. Dead Stare
06. Disastrophe (A New Reality)
07. Poison Dream
08. Obey The Fallen
09. Crimson Psalm
10. Birth And The Burial