MINISTRY

Artiste/Groupe

Ministry

Lieu

Bataclan - Elysée Montmartre

Date

15 et 16 Juin 2008

Style

Metal Indus

Report & Photos

Damien

Site Officiel

ministrymusic.org

L I V E R E P O R T

Ministry

Ministry a Paris deux soirs de suite pour son ultime tournée, Auxportesdumétal ne pouvait rater ça. JE ne pouvais rater ça. Ministry, membre de la guilde fondatrice du métal industriel, cotoyant au début des 90's les Nine Inch Nails, Killing Joke et autres Godflesh. Ministry, auteur des coups de boule Psalm 69 et The Mind Is A Terrible Thing To Taste, de l'hypnotisant et culte Filth Pig, Ministry, qui a toujours montré comme raison de vivre la haine de la famille Bush, incultes de pères en fils, Ministry...

Direction donc le Bataclan puis l'Elysée Montmartre dès le lendemain pour pouvoir raconter ça aux gosses.

Premier soir, première étape : interview de Sin Quirin, le guitariste peu connu ici, à lire juste après ce "conte rendu"... Un mec simple, humble, mais un mec qui en impose. Croisement rapide avec Tony Campos, bassiste de la tournée Ministry et accessoirement membre originel de Static X...

MUTW

Première partie, My Uncle The Wolf. (second soir, précédé de Teh Last Supper qui nous servira une soupe de Tool à la grunge rock pas déplaisant dans le fond mais assez ennuyeux...). Qui ça ? Ben un petit groupe très cool qui envoie grave, beaucoup plus que sur CD, où ils passent pour une copie de Down. Sur scène, c'est beaucoup plus musclé, le teigneux batteur assure, le guitariste prodige enchaîne avec une facilité déconcertante, le bassiste, tout en poils fait le show et le monsieur costaud derrière le micro...comme dirait Timon dans le roi lion : bel organe ! On se rapproche plus de l'énergie d'un Crowbar ou d'un Eyehategod que d'un Down ou un Soundgarden.

Les titres s'enchaînes, surtout le second soir où le groupe est véritablement déchainé. Une très bonne découverte qui chauffe un public poli mais qui se laisse séduire les deux soirs. Belle performance.

Ministry live

Quelques réglages plus tard, les lumières s'éteignent. Un crâne boule a facette nous accueille et une petite musique organique nous caresse les oreilles. Un homme nous déclame un texte dans les enceintes. C'est calme, peu rassurant, et soudain BOOM ! Le refrain déchainé nous explose littéralement à la tronche, à coup de flashs. Assommant. En, plus, il revient deux fois. Le premier soir, le public est surpris, assez calme, mais totalement en transe le lendemain. Ah oui, ce séisme atomique s'appelle I'm Not Gay, comme nous l'avait promis Sin, c'est le monstrueux extrait de Sex-o Olympic-O, le nouveau Revolting Cocks qui débarque en Octobre. Achat obligatoire et album ultra culte en vue. Bref, la claque.

Puis directement derrière débarquent les hommes de Ministry. Et Let's Go, c'est partit. Première constatation : le son est énorme, parfait. Seconde constatation : ces mecs ont une pèche du feu de Dieu. Troisième constatation : les grilles sur scènes, pour les photographes, c'est pas cool. Mais vu que ça l'est pour le concept, on pardonne. Les morceaux de The Last Sucker s'enchainent, plus violent et rapides les uns que les autres. Ministry se mue alors en machine de guerre.

Ministry live

Le morceau titre, The Dick Song, Watch Yourself, Life Is Good, un vrai bulldozer en furie. Et ça ne se calme pas lorsque le groupe passe aux morceaux de House Of The Molé. Sin est très classe, Tony impose le respect, le batteur assure, mais le spectacle n'est pas tout à fait là. Le spectacle, c'est d'abord Tommy Victor, le monsieur de Prong qui est totalement fou durant ces deux concerts. Il saute partout, s'agrippe au grilles, délire avec ses deux compères guitaristes, et surtout envoie le bois.

Le spectacle, c'est aussi Al Jourgensen, encore meilleur le second soir, bois, fume, et chante de toute la splendeur de ces voix trafiquées. Ministry a décidé de nous assomer. Confirmation donc avec les terribles No W, Waiting, Worthless et Wrong. Nous plongeons dans une autre dimension, Ministry embraye alors sur Rio Grande Blood, là encore, la grande folie. Le morceau éponyme, Senor Peligro, le monstrueux LiesLiesLies (véritablement jouissif à hurler), et enfin, en signe de fin de set Khyber Pass. Histoire de calmer les esprits.

Ministry live

Après cela, le groupe se plait à se faire désirer avant de revenir. Et là. Là. Le pied. Ministry nous offre rien de moins que So What, N.W.O, Just One Fix et Thieves. L'apocalypse dans la salle. Le septième ciel. Un moment unique. Une sorte de communion, un frisson indescriptible qui vous parcours l'échine. Et l'envie que ça ne s'arrête jamais. Voilà l'ancien Ministry, le jeune, l'insouciant, qui revient titiller notre passion pour la musique orgasmique. Seconde pause, ben oui il faut bien se remettre d'un tel choc. Puis le groupe revient, pour la dernière fois, l'ultime. Les premières notes de sa reprise de What A Wonderful World de Louis Armstrong, de loin la meilleure de Cover Up retentissent. L'émotion est presque insoutenable, Le groupe nous enterre via une leçon d'énergie violemment jouissive, et petit à petit, le groupe part. Avec classe. En maître qu'il ne cessera jamais d'être.

Ministry a littéralement retourné les deux salles, Ministry s'est imposé une ultime fois. Ministry était unique. Il le restera. Mais ne reviendra jamais. C'est fini. Mais avant de pleurer, gardez en tête que l'esprit de Ministry ne sera pas très loin du prochain RevCo. Et souvenez vous que nous ne reverrons peut être jamais une telle machine de guerre. Vous n'y étiez pas ? Honte a vous. Moi j'y étais, et ça, j'en suis vraiment fier. Ministry FOR EVER.