L I V E R E P O R T

Voilà une affiche on ne peut plus homogène. Within Temptation avec en support Delain, c’est la fête du Metal Symphonique de haute volée. Les deux groupes venant de sortir chacun de leur côté un très bon album, ce soir est l’occasion à ne pas rater pour les fans du genre. Le Zénith de Nantes, qui accueille les deux groupes néerlandais, n’est pas complet mais affiche un bon remplissage quand même.

A 18h30 pétantes, c'est parti. Les retardataires vont louper Delain et c'est bien dommage pour eux car les Néerlandais, menés par le ravissante Charlotte Wessels, vont plus que remplir leur rôle.

Ils ne disposent pas d'énormément de place sur scène, deux mètres de recul tout au plus. Heureusement que la scène du Zénith est large. Même l'avancée de scène dans le public ne leur est pas autorisée apparemment, puisque aucun des membres de Delain ne s'y risquera.

Mais tout cela n'empêche pas le groupe de donner son maximum. Charlotte est une excellente frontwoman, chaleureuse et souriante, et dont la voix n’a pas montré le moindre signe de faiblesse. Le reste du groupe est assez discret, mais il faut bien dire que tous les regards sont tournés vers la jeune femme (ainsi que l’objectif des appareils photo). C’est véritablement elle qui fait le show et qui communique, tentant même quelques mots en français, ce qui fait toujours plaisir au public.

Delain aura le temps de nous proposer deux morceaux du dernier album, Army Of Dolls et Stardust (le nouveau single), quatre titres de We Are The Others et un de chacun des deux premiers albums. Et c’est tout. Car, hélas, après à peine trente-cinq minutes de show, c'est terminé. Le groupe salue et Charlotte donne rendez-vous aux fans en fin de concert pour des dédicaces (et elle tiendra parole, se révélant une artiste très accessible et proche de ses fans, répondant favorablement à toutes les sollicitations de photos et autre signatures). On attend un éventuel rappel mais une immense tenture aux couleurs du dernier album de Within Temptation, Hydra, tombe du plafond. Il faut se faire une raison, c'en est bien fini de la prestation de Delain. J'éprouve une certaine frustration.

Je ne peux d’ailleurs m'empêcher cette réflexion : après le départ de Delain, la scène a été rangée en un quart d'heure, ce qui fait qu'à 19h20, tout était prêt... et on a tout de même attendu encore une demi-heure la venue de WT sur scène. Ne pouvait-on pas laisser jouer Delain deux ou trois morceaux de plus ?
Je suis surpris aussi de constater, en discutant à droite et à gauche, du nombre de fans de WT qui ne connaissaient pas encore Delain. Les similitudes entre les deux groupes sont pourtant importantes. Il faut lire les chroniques des albums qui sortent sur les sites spécialisés, les gars ! On apprend des choses et on ne loupe pas des groupes aussi intéressants. J’espère en tout cas que tout le monde a été convaincu ce soir par ce groupe éminemment sympathique et leurs compos car franchement, Delain nous a offert un excellent (mais trop court) show !

Setlist de Delain :

01. Go Away
02. Get The Devil Out Of Me
03. Army Of Dolls
04. Stardust
05. Electricity
06. Sleepwalker's Dream
07. Not Enough
08. We Are The Others

C'est donc à 19h45 que les lumières s'éteignent de nouveau. Le rideau tombe, on découvre la très belle scène imaginée pour la tournée Hydra avec les deux têtes de l'hydre de chaque côté d'un écran géant où s'inscrit "Nantes" en grosses lettres, des escaliers au centre, d'où apparaîtra Sharon, la batterie sur la droite et le synthé sur la gauche. La scène au centre est prolongée dans le public, un endroit qu’occupera souvent Sharon, parfois les deux guitaristes.
Le groupe attaque directement par deux titres du dernier album, Let Us Burn et Paradise.

Ce début de concert me laisse un peu le même goût que la dernière fois que je les ai vus (ça remonte à sept ans quand même) : un groupe très pro, où tout est réglé au millimètre, c’est carré... peut-être trop. Les musiciens ne communiquent quasiment pas avec le public (on a bien quelques "merci" de la part de Sharon mais ça se limite à ça). Ca donne l'impression d'assister à un concert de robots très bien programmés. Sharon n'apparaît pas au mieux de sa forme, sa voix semble un peu fatiguée mais elle assure tout de même, pas d'inquiétude. Le son est excellent, bien clair (et pas trop fort) et le light show est somptueux.

On pouvait se poser la question du rendu des nombreux duos (Paradise avec Tarja, Dangerous avec Howard Jones, And We Run avec Xzibit ainsi que le plus vieux What Have You Done avec Keith Caputo, tous joués ce soir). Eh bien ils étaient tous là virtuellement grâce à l'écran géant du fond de scène.

Au passage, le titre And We Run que je n'avais pas trop apprécié sur CD passe bien mieux en live. Les bonnes surprises de ce début de concert sont pour moi le titre Iron que j’adore et les titres de Silent Force (Jillian et Angels). Le public, lui, semble conquis et ne se prive pas de sauter dans tous les sens. 
Et puis le groupe quitte la scène, on a droit à un son et lumière sur l'écran géant qui se termine sur l'intro de The Silent Force. les musiciens reviennent et entament See Who I Am... mais que se passe-t-il ? Sharon chante depuis les coulisses, les musiciens regardent partout, ça discute (Ruud se marre) mais pas de Sharon à l’horizon. Le titre pourrait être rebaptisé "See Where I Am" ! Finalement, elle n'arrive sur scène qu'au beau milieu du titre, avec une robe drôlement mal fichue. On aura l'explication à la fin du titre : la robe qu'elle devait mettre s'est cassée (apparemment, il en manque un morceau) et elle a connu une belle galère dans les coulisses. Effectivement, la robe qu’elle porte jusqu’à la fin du concert est assez spéciale, mais elle va peut-être lancer une mode, qui sait ?

En tout cas, elle se marre bien en nous expliquant tout ça, sous l’œil amusé de son mari Robert Westerholt, présent dans les gradins.
Du coup, on se rend compte qu'il aura fallu cet incident pour que Sharon communique enfin véritablement avec le public. Car je ne sais pas si c'est cet incident qui l'a décontractée ou si elle est plus loquace généralement en fin de concert, mais on ne va plus l'arrêter (discussion sur les difficultés passagères qu’a rencontrées le groupe, offre à un petit garçon du premier rang de monter sur scène avec elle, ce qu’il refusera, etc…). Et heureusement qu'elle est là car, il faut bien le dire, le reste des musiciens de WT ne fait pas preuve d’une présence incroyable sur scène ; à commencer par le remplaçant de Robert qui fait le job, c’est certain, mais qui est assez inexistant physiquement. Robert mettait un peu plus de dynamisme dans la présence scénique du groupe.
Mais bon, c’est pour trouver quelque chose à critiquer. Le public semble n’en avoir cure et trépigne de joie à l'annonce de Stand My Ground ou du tout récent Covered By Roses. Mother Earth, dont le public, sollicité par Sharon, chante l’intro, termine cette seconde partie du set. Enfin un titre de cet album, qui pour moi, reste leur plus belle réussite. Il n'y a plus un seul titre de Enter mais je ne suis pas déçu, je m’en doutais.

En rappel, c’est What Have You Done qui relance les hostilités et fait sauter tout le public qui n’est pas encore fatigué. Puis Sharon nous présente le morceau suivant, une reprise tirée de leur Q-Music Sessions. Bof me dis-je, je n’ai trop apprécié cet album. Finalement, la cover de Summertime Sadness de Lana Del Rey, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, passe bien. On va avoir ensuite droit à une version acoustique de Sinead. Là aussi, bonne surprise, je trouve que ce morceau gagne à être joué de cette façon.

Puis Sharon lance un concours de cris filles / garçons qui se termine sur les "Oh Oh" de Ice Queen.
Après ce titre qui clôt habituellement les concert du groupe, Sharon discute de nouveau avec le public nantais, lui fait hurler "le cœur" car elle a décidé de faire hurler un mot français différent au public chaque soir, pour former une phrase à la fin si j’ai bien compris. Puis elle veut nous faire chanter une chanson française et c’est évidemment le sempiternel Frère Jacques qui est entonné… Hé, public metal, tu ne connais que celle-là ? Bon sang, à Nantes, on aurait pu entonner La Jument de Michao, ça l’aurait fait, non ? Plus sérieusement, comme Sharon n’est pas décidée à quitter la scène, Ruud revient avec sa guitare acoustique et Martijn reprend sa place derrière son synthé et c’est une version acoustique de Whole World Is Watching qui termine en douceur ce set de deux heures (le morceau n’était pas prévu sur la setlist, je l’ai vue…). Petit cadeau de fin pour un concert qui, au bout du compte, m’aura laissé d’excellents souvenirs.

Setlist de Within Temptation :

01. Let Us Burn
02. Paradise
03. Faster
04. Iron
05. Angels
06. Edge Of The World
07. In The Middle Of The Night
08. Jillian
09. Dangerous
10. And We Run
11. Intro
12. See Who I Am
13. Stand My Ground
14. The Cross
15. Covered By Roses
16. Mother Earth

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17. What Have You Done
18. Summertime Sadness
19. Sinead (acoustique)
20. Ice Queen
21. Whole World Is Watching (acoustique)

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