TribalFest 2014

Date

23 Aout 2014

Lieu

Peymeinade

Chroniqueur

Didier

L I V E R E P O R T

Voilà venu la fin de l'été et la rentrée, et qui dit fin de l'été dit TribalFest, Ze festival de hard rock de la Côte d'Azur. Et comme chaque année depuis huit ans déjà, c'est à Peymeinade, pas loin de Grasse que ça se passe. Le site est sympa, sous les pins, et le temps est au beau fixe, avec des rafales de vents, bref, la météo ne jouera pas de sale tour (comme c'est arrivé une fois par le passé). Côté programmation, c'est encore un beau panel qui est prévu ce soir, avec les locaux de Black Sheep, groupe dans lequel on trouve une partie des organisateurs du festoche, puis les Cannois de ACE, suivis des Anglais de Voodoo Vegas. C'est ensuite au tour de Furious Zoo mené par Renaud Hantson, puis à celui du fantasque Américain Adam Bomb et enfin, en tête d'affiche le "professor", l'Irlandais Pat McManus et son Band. Un programme assez homogène, classic hard rock, teinté de blues rock. Reste la grosse incertitude, à savoir si oui ou non le public va répondre présent. En effet l'année dernière, malgré un bon plateau d'artiste, le public a boudé le TribalFest et cette année, j'ai un peu peur que le même scénario se reproduise.
 
Il est un peu plus de 18 heures quand j'arrive sur site. C'est déjà ACE qui est sur scène. J'ai raté les Black Sheep et sa section rythmique made in Le Rolle (père et fils, sympa). Qu'ils me pardonnent. Les musiciens de ACE ne sont pas des jeunots, et l'ambiance est hyper décontractée. Ca plaisante entre les morceaux, ça se chambre pendant la présentation des musiciens.  Je ne connais rien d'eux, mais j'ai trouvé les compos bien cool. Les musiciens sont talentueux, et prennent du bon temps. En final ils reprennent Won't Get Fooled Again des Who, ça cafouille un peu sur la dernière partie, pas ça passe bien et la petite foule les acclame. A propos de petit foule, il me semble qu'il y a déjà à cette heure-ci plus de monde qu'à la fin de l'édition précédente. Au final le festival acceuillera 500 personnes selon les organisateur (pareil selon la police pas visible cette année) pour cette édition. C'est cool, et du coup les stands marchent à fond (miam-miam et glou-glou).
 
Setlist de ACE:
 
Sons of Pain
Long Ride
Non Sense
Rock On
1941
Won't Get Fooled Again
(reprise des Who)

 
Voodoo Vegas s'installe sur scène. Ils utilisent un backline commun donc il y a peu d'attente entre les groupes, c'est bien agréable. Le groupe est composé d'un chanteur qui ressemble un peu à Sebastian Bach, d'un bassiste, un batteur, un guitariste et une guitariste. C'est elle qui assure une bonne partie des solos. Le niveau monte d'un cran, dans le professionnalisme et dans la qualité du son. Le groupe est très bien en place. Il fait encore soleil et le chanteur a gardé des lunettes, qui rendent l'échange avec le public plus difficile au début. Il essaye de parler en français mais précise que "mon français, c'est merde". Il est super sympa et très démonstratif. Son niveau de sympathie grimpe en flèche, pour moi, quand il sort de sa poche un harmonica et vient compléter certains morceaux. Ca rajoute une note vintage que l'apprécie. Je suis très agréablement surpris de leur hard rock, entre G&R et Skid Row. Ils gagnent franchement à être connus. Du coup je file chopper un CD à la fin du set, qu'ils me signent. Le CD date de 2012 et leur setlist de ce soir contient du coup pas mal de nouveaux morceaux à paraître.
 
Setlist Voodoo Vegas:
 
Out There
Mary Jane
Ferry Song
Hypnotise
No More
Lady Divine
Cheeky
So Unkind
King Without a Crown
Jimmy Silver


 
J'avais compris sur l'affiche initiale que Furious Zoo passait juste avant Pat McManus. C'est pourtant eux qui enchainent ensuite. Mais vu les piques balancées par Renaud entre deux morceaux, et même certains gestes mettant en jeu le majeur de sa main, on dirait qu'il y a dû y avoir un peu de grabuge backstage. Mais bon cela ne nous regarde pas, the show must go on. Et donc le show goes on. J'avais ouï dire que le projet Furious Zoo de Renaud Hantson, était son projet plus rock, alors que Satan Jokers restait son projet metal, et que tout ça complétait ses albums solos. Au final, le concert de ce soir est un sacré mélange de tout ça, le tout agrémenté de quelques bonnes reprises, comme par exemple ce Give Me All Your Lovin de ZZ TOP joué tout au début du set. Ce que je réalise aussi très vite c'est que Renaud Hantson à une sacrée bonne voix, et qu'il n'est pas venu tout seul puisque, à ses côtés, on trouve Mike Zurita (aussi dans le Satan Jokers de ce siècle), Joe Steimann aux fûts, qu'on avait déjà pu voir avec Big Ben, le bassiste Julien Loison et la choriste (qu'on entend peu dans le mix) Flory Ann. Renaud est très à l'aise, c'est déjà la deuxième fois qu'il participe au TribalFest, et il est aussi venu au MetalloweenFest avec Satan Jokers. En plus, il a l'air passablement éméché. Du coup il plaisante et parle beaucoup (trop même) entre les morceaux. Il commence en présentant les musiciens qui, si on l'écoute, sont tous de Peymeinade. Ensuite il plaisante sur le morceau à venir en expliquant que le même signé par Journey ou un autre grand groupe aurait fait un carton. Il dit aussi qu'il est déjà venu et qu'il sera ravi de faire la tête d'affiche l'année prochaine. Au final je trouve que son set est excellent. Il chante bien, son anglais est excellent et Mike Zurita à la gratte est un monstre. A la batterie, Joe est un bûcheron, il assure aussi le show quand notamment, il joue avec des baguettes enflammées. Ils casent une excellente reprise de Don't Believe a Word, il précise que Phil Lynott nous a quitté bien trop tôt.
Renaud demande un troisième pastis, ce qui confirme qu'il en a bien déjà bu deux et il enchaine sur un très bon morceau bluesy et musclé, The Witch Blues. On lui demande de terminer, et là il se déchaine sur l'"américain" qui va suivre et sur le fait qu'il a fait chier tout le monde. Et que si on lui demande d'arrêter, c'est que l'"américain", à peur de jouer après, tant ils envoient du pâté. Il fait même un doigt, visiblement pas copain avec Adam Bomb. Il finit par lâcher le mic, et venir trinquer avec les festivaliers.
 
Setlist de Furious Zoo:
 
Who Is Who
Wock and Woll
Give Me All Your Loving
Do You Miss Me
I Don't Wanna Love
No Respect
Knocking On Heaven's Door
(reprise plutôt de la version Guns n' Roses)
The Witch Blues
Don't Believe a Word
(reprise de Thin Lizzy)
Need Me
Rock Messiah
The Fusious Zoo


Effectivement Adam Bomb a l'air pas content. Pendant la mise en place de son matos (visiblement il n'est pas du genre à partager un backline), il envoie bouler tout le monde. Quand tout est prêt, il demande l'heure à son bassiste et râle qu'il commence avec 30 minutes de retard. On a envie de lui dire que c'est pas grave on est en festival et on a tout notre temps, mais on n'a pas le temps car il envoie la purée. La batterie (différente des autres) est installée sur le devant de la scène. C'est un batteur assez jeune qui assure le show. Quand nous avions vu Adam Bomb à Nice il avait une batteuse-bûcheronne assez impressionnante. C'est aussi un nouveau bassiste, très démonstratif, avec des poses lassives et un look assez punk. Adam Bomb reste Adam Bomb: le king de la lumière et des effets pyrotechniques à deux balles. Adam est aussi un fan de LED (Light Emitting Diode), il en met de partout : ses guitares en sont couvertes, sa sangle, son pied de micro, ses amplis, bref, il ne lésine pas sur les watts de loupiottes. Et comme il faut de l'électricité pour alimenter tout ça, peu certes mais il en faut, il y a des fils et des transfos 12V de partout. Il débranche, rebranche quand il change de guitare, car Adam est son propre guitare tech. Le son est plus cradingue que les autres, mais c'est le son heavy-punk de Adam Bomb, et on va pas changer le bonhomme ce soir. Au début du show, le bassiste lui vole la vedette par ses postures. Il envoie du lourd, basique mais lourd. Mais Adam a plus d'un tour dans son sac et surtout son sac est rempli de fumigènes et de fusées qu'il coince au bout de son manche de guitare avant de les enflammer. Ca n'arrête pas. Adam est vêtu d'une veste simili cuir et vrai plastoc, et ça doit chmouter sec là dedans car dès qu'il baisse son bras gauche, ça dégouline de sueur. Ca c'est du rock !
Adam se lance dans un petit moment où il nous raconte sa vie, les artistes qu'il a croisé, et à chaque fois c'est ponctué par des extraits de morceaux mythiques de hard rock (Van Halen, Led Zep, AC/DC), on apprend plein de truc utiles : son père lui file un joint à 14 ans, Eddie Van Halen lui explique comment utiliser un médiator pour sniffer de la coke, etc, etc. Puis il se lance dans un solo de guitare, mais comme c'est encore pas assez fort, il prend son micro chant et le coince contre son ampli de guitare, un gros Marshall, évidemment. Le son monte d'un cran, évidemment aussi, et l'ingénieur son, à la table de mixage doit s'arracher les cheveux, mais c'est ça le rock ! Le rock c'est Adam Bomb. A l'occasion, jetez un œil à sa page web, ce mec est un fou ! En mars 2014 il a fait 28 dates sur 31 jours ! Une bête de scène, un vrai rocker ! Bien sûr Adam a aussi manié le feu. Il commence par enflammer le dos de sa Les Paul rose, arrosée d'alcool, puis il arrose à deux reprises la cymbale de son batteur avant de l'enflammer. Quand le batteur tape sur la cymbale, l'effet est bœuf. A la fin, l'heure de la vengeance a sonné, car au moment où on lui fait signe d'arrêter, il enchaine, Black Dog, Whole Lotta Rosie et Rock 'n' Roll. Il jubile ! Fallait pas faire chier Adam Bomb !
 
Setlist Adam Bomb:
 
Hello There
SST
Rock Sex City
Better Red
Crazy Mother
I Want My Heavy Metal
Je t'aime
Eruption
(reprise de Van Halen)
New York, New York
(reprise de F Sinatra)
DWI
Pure Sex
Rock Like Fuck
Black Dog
(reprise de Led Zeppelin)
Whole Lotta Rosie
(reprise de AC/DC)
Rock 'n' Roll
(reprise de Led Zeppelin)
 


Le matos du maniaque pyromane est évacué, pendant que lui s'occupe de son stand de merchandising. Adam est au four et au moulin. A Nice, il distribuait des tickets de tombola. Il n'a pas dû oser sur un festival. On attend le début du set de Pat McManus, quand, dans la foule, apparaissent des monstres gentils, montés sur échasses. Super bien déguisés, ils animent la soirée, mêlés à la foule. Les enfants, les musiciens de Furious Zoo, tous veulent se prendre en photo avec les monstres. Une bonne idée que ces artistes de rue, certainement, qui nous ont bien fait rigoler.
J'avais déjà vu Pat McManus deux fois, à Peymeinade une première fois où pendant deux heures il m'avait scotché puis rebelote au Moods à Monaco dans une ambiance plus feutrée. Dans les deux cas, la setlist était assez blues rock. Mais ça c'était avant. Car le Pat McManus 2014 a durci le ton. Il est toujours anormalement brun pour son âge, très souriant, est impressionnant de technique guitaristique. Mais il sonne ce soir bien plus hard rock que blues rock. Je pense qu'il a voulu sonner plus hard rock pour être dans le ton du festival. Il n'utilisera par exemple qu'une fois son célèbre violon sur un morceau des Mama's Boys (son groupe d'antan, pour les ignares). Plusieurs fois dans son set il rend hommage à des guitaristes de blues irlandais: Roy Buchannan, Gary Moore, Rory Galagher dont il reprend des morceaux. Il a aussi écrit un morceau à paraître, Belfast Boy, en hommage à Gary. Il joue aussi son célèbre Juggernaut, qui permet de voir ce qu'est vraiment le jeu en tapping, dans une ambiance de musique folklorique irlandaise. Ses deux musiciens disparaissent le temps d'une bière (Guiness ?) pendant que Pat nous joue seul à l'acoustique The Return Of The G Man, toujours aussi bon. En parlant de Guiness, on lui passe à un moment un verre de coca, et quelqu'un l'apostrophe avec un bon accent irlandais, en lui criant que c'est de la Guiness. Ca le fait rire. Au final il rappelle sur scène Renaud Hantson, alors à son treizième pastis, sûrement, pour nous chanter un dernier morceau de Mama's Boys. C'est plutôt sympa. Il termine par deux reprises (dont un excellent Oh Well de Fleetwood Mac époque Peter Green), un peu étonnant alors qu'il n'a pas joué plusieurs de ses pièces maîtresses. Dans les dernières minutes, tous les musiciens précédents (sauf Adam Bomb et sa clique) envahissent la scène, accompagné de Marco l'organisateur du festoche qui remercie tout le monde.
 
Setlist de Pat McManus:
 
S Before X
Lazy Days
Moon
Ready To Rock
Juggernaut
Straight Forward
(reprise de Mama's Boys)
Runaway Dreams (reprise de Mama's Boys)
Back In The Saddle
The Messiah Will Come Again
(reprise de Roy Buchanan)
Parisienne Walkway
(reprise de Gary Moore)
Return of the G Man
Belfast Boy
Needle In the Groove
(reprise de Mama's Boys)
----
Oh Well
(reprise de Fleetwood Mac)
La Grange
(reprise de ZZ Top)
 


Voilà, il est plus de minuit, et on a passé encore une excellente soirée sous les étoiles de Peymeinade. On espère que l'association sera, cette année, rentrée dans ses frais, et que la dizième édition aura bien lieu et qu'elle sera grandiose.
 

Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum !