Tarja + TheNAME

Date

17 Mai 2014

Lieu

Milan

Chroniqueur

Pelo-pelo

L I V E R E P O R T

Quelle surprise de pénétrer une salle dans l'idée de s'avaler un bon concert de metal et de ne découvrir... que des places assises ! Je m'assois donc confortablement et m'amuse de cette situation. Je me demande même si je ne vais pas me boire un petit thé.

 

TheNAME, le premier groupe, monte sur scène pour me faire changer d'avis. Ces cinq jeunes Hollandais lâchent un son gras de heavy metal. Classique mais efficace. La chanteuse blonde est assez charismatique et, malgré quelques faiblesses dans la justesse, fait preuve d'une puissance vocale assez prometteuse.

 

Evidemment, c'est tout de même étrange d'être assis pendant que cinq gaillards headbangent comme des animaux sur scène. L'ambiance s'avère assez détendue. Beaucoup de personnes discutent, se lèvent un moment puis reviennent s'assoir. Finalement, loin d'être désagréable, cela rappelle les atmosphères de festivals.

 

Toutefois, pour le dernier morceau, la chanteuse demande au public de se lever pour le rock n'roll ! Tout le monde répond à l'appel pour ce final à la hauteur de toute leur prestation.

 

A vingt heures précises, les lumières s'éteignent et la mélodie épique de Deliverance résonne dans le théâtre. Tarja apparaît sur scène, mystérieuse et magique dans sa sobre robe noire et entame In For The Kill. Sa troupe se compose d'un guitariste, d'une bassiste, d'un clavériste, d'un batteur et d'un agréable violoncelliste.

 

Le plus surprenant est la qualité du son, absolument dantesque. Tout est parfaitement mesuré de sorte que le timbre de chaque instrument est entièrement discernable tout en complétant de manière homogène les autres. C'est ainsi un vrai plaisir d'écouter la voix de la diva sublimer la musique. En revanche, le groupe demeure assez statique sur scène, particulièrement la bassiste et le guitariste.

 

Tarja joue maintenant un titre de son nouvel album, 500 Letters, une excellente prestation sur laquelle tout le public chante le refrain. Sur Damned and Divine, je réalise que sa musique est particulièrement calme et finalement, installés dans nos sièges, on ne se trouve pas si mal pour en profiter.

 

Après un torrent d'applaudissements interminable – j'ai rarement vu ça -, Tarja nous remercie du fond du cœur. Vous connaissez ces groupes qui lâchent un « Thank you, thank you » sans aucune émotion tant c'est devenu une habitude ? Tarja, on sent que c'est sincère. On dirait qu'elle en a tellement bavé après la fin de Nightwish qu'elle se surprend encore à se trouver des fans. Elle déclare alors que le prochain morceau a été écrit en l'honneur de tous ceux qui la soutiennent : I Walk Alone (oui, je sais, c'est plutôt contradictoire...).

 

Le titre que j'attendais arrive enfin. Never Enough - c'est marrant, j'ai l'impression que tous les groupes de metal doivent un jour composer un morceau portant ce nom - dégage un riff puissant et un refrain très prenant. Le batteur Mike Terrana, ex-membre de Rage, frappe frénétiquement ses toms. A la fin du morceau, Tarja quitte la scène afin que ses musiciens s'expriment librement. Nous commençons donc par le très bon solo du guitariste, suivi par celui du violoncelliste – qui nous rappelle à quel point les Apocalyptica sont super bons -, enchaîné d'un solo de piano et qui s'achève avec la batterie. Et la basse dans tout ça ? Oh, tout le monde s'en fout de toute manière... Cet outro instrumentale dégageait de sacrés décibels ! Un des meilleurs moments du concert.

 

Tarja revient sur scène dans une tenue différente, une robe blanche avec un beau haut noir, toujours très élégante. Après quelques autres morceaux, elle annonce qu'elle va jouer une chanson qu'elle a écrit très jeune mais qu'elle n'a osé montrer au public que depuis peu. A ma grande surprise, Mystique Voyage, plutôt pâle en version studio, sonne de manière splendide en live. La voix de Tarja est transcendée par une prestation instrumentale très sobre. Un titre magique !

 

Pour son “encore”, Tarja, qui visiblement aime autant changer de tenues pendant ses concerts que Madonna, réapparaît vêtue d'un habit noir à capuche, exactement comme on la voit sur sa pochette d'album. Pour le coup, je trouve que cette tenue légèrement ridicule ne s'accorde pas vraiment à la mélodie burlesque de Victim of Ritual. A ce moment-là, tout le public se colle à la scène pour tenter de toucher son idole. Il était temps car jusqu'à présent, la sécurité nous empêchait de quitter notre siège !

 

Face à tant d'amour, Tarja peine à dire au revoir et joue un dernier titre : Until My Last Breath. Quelqu'un lui jette un cadeau sur scène. Un autre fan tend une grande pancarte “Marry Me”. Les adieux sont difficiles et c'est sous la douce musique de Never Too Far que le groupe quitte définitivement la scène.

 

Finalement, le concert de Tarja est à faire ! Certes, sa musique n'est pas la plus heavy metal qui soit mais sa voix lyrique est à la hateur de sa réputation. Le choix de jouer dans un théâtre où toutes les places sont assises reste à débattre. On profite mieux des morceaux calmes mais on regrette de ne pas avoir le droit de se déplacer du tout. Franchement, c'est la garderie ou un concert de metal ?

 

Setlist de Tarja :


01. In For A Kill
02. 500 Letters
03. Damned and Divine
04. Falling Awake
05. I Walk Alone
06. Anteroom of Death
07. Never Enough
08. Darkness (Peter Gabriel cover)
09. Neverlight
10. Mystique Voyage
11. Die Alive
12. Deliverance
13. Medusa
 

Encores :


14. Victim of Ritual
15. Over the Hills and Far Away (Gary Moore cover)
16. Until My Last Breath

 

 

 

 

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