Tarja Turunen

Date

28 Février 2012

Lieu

Paris

Chroniqueur

Ostianne

L I V E R E P O R T

L'an dernier, Tarja Turunen partait en tournée et n'avait donné que deux dates en France : l'une à Saint-Etienne, l'autre à Paris. Quelques mois plus tard, l'ex-Nightwish reprend la route et s'arrête dans quatre villes françaises : Toulouse, Lyon, Strasbourg et enfin Paris. Et c'est un Bataclan sold-out qui accueille la Finlandaise dans la capitale. Avec elle sont présents Myrath, groupe tunisien et Benighted Soul, nos petits Frenchies qui avaient déjà fait quelques dates avec Tarja et qui donnaient leur dernier concert de la tournée ce soir-là. Retour sur cette soirée.

 

Le Bataclan se remplit, puis Myrath arrive avec cinq petites minutes de retard. Une intro, une danseuse orientale, puis nous voici partis avec le groupe dans de lointaines contrées. Le metal oriental du groupe transporte le public qui semble bien accrocher à ce qu'il entend. Un metal progressif, qui rappellera par moment Symphony X, et ce aussi grâce/à cause de la voix claire du chanteur, Zaher Zorgati. Voix juste, présence scénique et cohésion avec un public qui ne le connaissait pas forcément, le chanteur, qui n'est pas désagréable à regarder pour les femmes présentes au Bataclan, est l'un des gros atouts du groupe. Il faudra aussi pointer du doigt le jeu du bassiste qui maîtrise sa basse comme peu de musiciens. On sera peut-être un peu déçu par le manque "physique" de complicité au sein du groupe. Il faut reconnaître que la place laissé à Myrath (puis Benighted Soul) est assez dérisoire, les instruments des musiciens de Tarja étant déjà sur scène, ceci expliquant peut-être cela. Le temps passe vite, le groupe présente les morceaux de son dernier album et en moins de trente minutes, le set est plié. Et pourtant, avec le peu de temps imparti, le public semble avoir été conquis et il est fort à parier que si le groupe repasse à Paris dans les mois à venir, les fans de Tarja se déplaceront pour découvrir le groupe dans un espace plus propice à un jeu de scène plus marquant.

 

Le changement de scène s'opère, le retard est gardé, et Benighted Soul entre en scène. Comme Myrath, les Nancéiens n'auront que peu de temps pour jouer. Quand on connait la longueur des morceaux du groupe de metal progressif français, on se demande comment il va gérer. Et bien certains morceaux ont été raccourcis et ainsi, cinq morceaux de Start From Scratch sont joués. Si Benighted Soul était déjà venu à Paris en juin et commence à avoir une bonne réputation, il aura fallu un peu de temps au public pour entrer dans la musique du groupe. Trop progressif et compliqué pour les fans de Tarja ? Une communication avec le public laissée un peu de côté par le groupe et Jay, sa chanteuse ? Un public parisien pas toujours ouvert aux premières parties françaises (on se rappelle de l'accueil froid réservé à Kells lors de sa tournée avec Epica) ? On se pose quelques questions. Et pourtant, le set était de qualité : une voix bien placée, des morceaux assez rentre-dedans (trop pour les "balladophiles" présents ce soir là ?), une complicité qui fait plaisir à voir, un bassiste qui se donne vraiment à fond et Jay qui sautille gentiment, headbangue, se déplace et quitte parfois la scène pour laisser les musiciens jouer et démontrer leur talent.

 

Après que Benighted Soul ait quitté la scène, informant le public que les membres seraient présents sur leur stand afin pour faire de jolies rencontres, la scène change d'allure. Les instruments des premières parties disparaissent au profit d'un voile à l'effigie de Tarja Turunen et le drapeau français du fan club de la diva du metal. Diva d'ailleurs qui arrivera avec plus d'un quart-d'heure de retard... Anteroom of Death débute, et les fans entrent tout de suite dans le set. Tarja derrière son rideau porte un masque, ce qui rend la prestation assez théâtrale, puis le rideau tombe et  la chanteuse apparait, le public explose de joie. On regrette que la Finlandaise n'ait pas gardé son masque pour toute la chanson, jouant ainsi avec le pouvoir scénique de son accessoire. Elle enchaine avec My Little Phoenix qu'elle aurait pu dédier à ses fans au lieu de I Walk Alone (bien sûr, c'est à cause de "Winter Storm" qui est le nom de ses forums/fans clubs, mais le phoenix étant symboliquement meilleur que le "je marche seule"). Tarja semble très touchée par l'accueil que lui réserve le public, et encore, elle n'a pas tout vu. Sur I Walk Alone, le public reprend avec elle le refrain, et la température monte.

Lors du solo de Mike Terrana, le public reste scotché face à la prestation de l'un des meilleurs batteurs du metal et l'ambiance n'en est que plus grande. Mais la folie arrive surtout lorsque Bless The Child retentit. Les nostalgiques de Nightwish se réveillent. A partir de là, l'ardeur du public ne faiblira pas. La Finlandaise fait l'effort de parler français tout comme Terrana lors de son solo qui se termine par le french cancan (mais où sont les danseuses ?) avant d'enchainer sur une version instrumentale de Little Lies pendant laquelle Tarja part se changer et embraye sur la version chantée du morceau.

Pour ceux qui la connaissaient avec Nightwish, la chanteuse a changé. Plus épanouie, plus à la recherche d'une véritable connexion avec le public, le solo lui va bien et elle occupe enfin la scène comme on souhaitait tant le voir par le passé. Cependant, un petit bémol est à apporter. En effet, la brune assure ses parties lyrique, et son chant grave, mais entre les deux, elle prend une voix que l'on pourrait appeler "voix de sorcière". La surprise est là et n'est pas agréable pour tous. Bien sûr, cela est compensé par son attitude, sa générosité et le plaisir communicatif qu'elle a en étant sur scène. Une complicité certaine avec ses musiciens est visible, bien que ceux-ci soient plutôt en retrait, car ils le savent, la star c'est elle et ils ne sont pas véritablement un groupe mais ses accompagnateurs.

Tarja Turunen présente deux titres inédits : Into The Sun qui semble être encore une ballade, bien que la guitare électrique soit présentes à la fin du titre et Never Enough qui est un titre un peu plus pop. A noter qu'elle n'aura pas joué ces deux morceaux sur toutes les dates, privilégiant ainsi son public parisien. Son set acoustique apporte une douceur et une émotion fort bienvenue à ce stade du concert. Tarja s'installe d'ailleurs quelques minutes derrière le clavier pendant que son claviériste accompagne le violoncelliste avec un deuxième violoncelle.

Pour son rappel, la Finlandaise (dans une nouvelle tenue) revient avec Over The Hills And Far Away, chanson de Gary Moore que Nightwish avait reprise. Un peu revue et corrigée, elle pense une fois de plus à ce public qu'elle a su garder et semble prendre toujours autant de plaisir sur ces "anciennes" chansons. Elle se donne, tout sourire à ce public sous le charme de son charisme, de son changement de ton parfaitement réussi à la fin du morceau et sa présence scénique bien plus appréciable qu'à l'époque. Très touchée par l'accueil du public, elle termine son set avec Until My Last Breath après avoir annoncé qu'elle allait commencer à travailler sur son troisième album avant de revenir. Elle quitte la scène sous les applaudissements, et prend d'ailleurs du temps pour saluer ce public conquis.

Ce qu'il faudra retenir de sa prestation, c'est vraiment l'épanouissement qu'elle a dans sa carrière solo, ce bonheur sur scène et ses morceaux un peu mous du genou parfois qui prennent plus d'ampleur grâce à la guitare électrique qui y est pour beaucoup. Si elle n'est pas forcément convaincante pour le metal sur album, elle l'est en revanche sur scène.

 

Setlist de Tarja Turunen :

 01. Anteroom Of Death
02. My Little Phoenix
03. Dark Star
04. I Walk Alone
05. Naiad
06. Drum solo
07. Little Lies band
08. Little Lies
09. Into The Sun
10. Bless The Child
11. (set acoustic) Rivers Of Lust/Minor Heaven/ Montanas de Sliencio/ Sing For Me
12. I Feel Immortal
13. Never Enough
14. In For A Kill
15. Over The Hills & Far Away
16. Die Alive
17. Until My Last Breath

Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum !