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Riverside + Maqama
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L I V E R E P O R T
Le prog polonais faisait une halte au Korigan à Luynes (aux portes d'Aix-en-Provence), avec Riverside et, en première partie, un autre groupe inconnu (de moi en tout cas), appelé Maqama (nom d'un genre littéraire arabe datant du Xème siècle). Philippe et moi faisions le déplacement. On ne change pas une équipe qui gagne : lui, assurant les clichés et moi les écrits. Le concert a lieu un mardi soir, et quelque chose me dit qu'il ne va pas y avoir foule. Il faut aussi dire que le Korigan et l'association qui organise de nombreux concerts là bas, Trend'Kill, est plutôt réputée pour ses plateaux metal, voire metal extrême. Néanmoins, de temps à autres, apparaissent quelques grands noms du prog tels Anathema fin 2012, et c'est une très bonne chose. Voyons si les fidèles sont au rendez vous. Vers 21h10, ils montent sur scène et attaquent. Je suis très agréablement surpris, car j'avais écouté un peu vite sur des sites de streaming sans vraiment accrocher, alors que, là, debout au premier rang je suis sous le charme. Leur style est à la croisée de Riverside et de Pearl Jam, j'accroche beaucoup au style du chanteur Kamil Haidar, qui transmet beaucoup d'émotions dans son chant. A côté de lui (juste à côté même puisqu'il a quasiment le manche de la guitare dans la figure), le bassiste, imposant, barbu et rasé, Bart Kanak assure des plans incroyables, utilisant successivement un médiator, les doigts et du slap. Impressionnant ! Peter Podgorski, à la batterie, est d'une précision chirurgicale dans ses frappes, alors que de l'autre côté de la scène, Mateusz Owczarek, seul guitariste, assure un max. C'est celui qui bouge le plus et semble totalement dans le trip de sa musique, caché derrière sa crinière. Il jouera une intro sur un drôle d'instrument à corde à sonorités aiguës, une sorte de oud oriental (luth ?). Il faut dire que la musique de Maqama est teintée d'une pointe de sonorités orientales bien sympatoches. Tiens, fait étonnant pour un groupe de prog, je réalise qu'ils n'ont pas de claviers. Le son est vraiment excellent et les bouchons ne sont pas nécessaires. Ils joueront deux morceaux de leur premier album éponyme, un nouveau morceau, Run, excellent, qui sortira sur leur prochain album dans les mois qui viennent, tout le reste étant issue de leur dernier album. Ils finissent pas Dream Catcher, un morceau assez typé Riverside, laissant la place chaude pour leurs compatriotes. Il est 22h10 et j'ai trouvé leur set excellent. Il m'a donné envie de mieux écouter le groupe sur CD (c'est le but non ?). D'ailleurs tout s'arrange puisque leur dernier album, Gospel of Judas, est dispo au stand contre 10 Euros, elle n'est pas belle la vie ? Ils n'avaient pas de setlist sur scène, du coup je branche l'imposant mais charmant Bart, qui vient de sortir fumer une clope et il me promet qu'il va me l'écrire et me la filer à la fin du concert, ce qu'il fera. Le matériel de Maqama est évacué, celui de Riverside découvert. Le matos de Micha³ £apaj, aux claviers, est impressionnant. Il prend un gros tiers de la scène. Mariusz Duda, se contente d'une monstrueuse basse, la batterie de Piotr Kozieradzki, est superbe, avec pas moins de dix cymbales. Enfin tout à gauche, c'est le spot de l'autre Piotr, Grudziñski, et de son panel d'effets. Tout le monde est maintenant là, et on ne peut pas dire qu'on se bouscule (soixante-dix personnes d'après Virgil - c'est la misère !) donc je récupère ma place au premier rang, sans aucune difficulté. Riverside monte sur scène vers 22h30, le son est superbe. Je les avais vus à Londres en début d'année (dans les huit cents à mille personnes là bas), puis au Hellfest en juin, le son est ici cent fois meilleur. Ils sont beaucoup plus à l'aise que sur la Mainstage 2 du Hellfest, où d'ailleurs Mariusz avait émis des réserves sur l'adéquation de leur présence avec le style du festival. Ils sont plus à l'aise, certes, mais on voit quand même qu'ils ne sont pas des maitres de la communication, certainement timides. Mariusz sort une ou deux vannes qui tombent un peu à plat, nous remercie d'être venus car il trouve l'endroit étonnant, le plus petit certainement de la tournée, et il pensait que cinq personnes viendraient. Il nous fait quand même marrer quand il explique qu'il ne sait dire que "bonjour" et "merci", puis il se tourne vers Michal pour lui demander, quelle était la phrase qu'il connaissait et celui-ci répond du tac au tac: "je n'ai pas mangé depuis six jours" ! De l'humour polonais ! S'ils sont impeccables dans la maitrise de leurs instruments respectifs, ne demandez pas à Piotr et Piotr de faire le show. L'un regarde pratiquement toujours par terre, et l'autre est caché derrière la batterie. Reste Mariusz qui est déjà bien occupé par son jeu de basse énorme et le chant. La basse dans Riverside est imposante, elle assure la rythmique, souvent le riff principal, souvent l'intro, souvent aussi un break. C'est assez impressionnant à suivre de devant la scène. Il y a aussi Michal qui n'est pas avare de sourires. Il se démène derrière ses claviers et assure aussi les chœurs derrière Mariusz. Le son de la basse de Mariusz est super claquant, même trop à mon goût. Par exemple, sur 02 Panic Room, un des morceaux cultes de Riverside, le son de l'album est beaucoup plus rond, le riff plus ronflant. Bon ça reste un bon moment même si ça rend le morceau plus agressif. A un moment ils s'arrêtent d'un coup, et comme Mariusz trouve qu'on ne crie pas assez, il descend devant la scène pour crier lui aussi. Du coup on gueule tous et ils repartent. Ils jouent des morceaux de quasiment tous leurs albums ainsi qu'un de leur EP, Voices In My Head. Ils réservent quand même pas mal de place pour la promo de leur dernier album Shrine of New Generation Slaves. Ils terminent vers 0h15, après un rappel de deux morceaux et après avoir remercié chaudement la petite foule venue les acclamer. Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum ! |
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