Raismesfest

Date

12 septembre 2010

Lieu

Raismes, France

Chroniqueur

Ostianne

L I V E R E P O R T

La douzième édition du Raismesfest a eu lieu cette année les 11 et 12 septembre à Raismes, dans le nord de la France. Après les Metallurgicales en juin dernier, les habitants du nord ont eu la chance d'avoir un deuxième défilé de metalleux dans leur région ! Cette fois-ci, les amateurs du genre étaient venus voir le samedi Eluveitie et Uriah Heep entre autres et le dimanche Die Apokalyptischen Reiter et bien sûr Krokus. Tout comme pour le MFVF l'an dernier, seul un seul jour sera relaté ici, se focalisant sur la scène principale : le dimanche 12 septembre !

La journée débute à 12h30 sur la scène principale et c'est au groupe Veloce Hystoria de commencer. Il n'est pas toujours aisé d'être les premiers à passer dans ce genre de festival. Effectivement, peu de personnes étaient présentes pour assister au show de trente minutes de ce groupe Français qui a sorti son album en avril dernier. Un groupe qui a tout de même assuré pour les quelques personnes présentes, qui a fait participer le public avec une présence scénique assez convaincante avec headbang, déplacement et complicité entre les membres du groupe !

Vient ensuite le groupe Français Whyzdom qui connait une ascension fulgurante, ce qui lui a valu le départ de sa chanteuse Telya. Le combo a donc décidé de faire appel à une guest (future chanteuse?), Lisa Middelhauve, ex-Xandria. Après une intro, les membres du groupe entrent en scène acclamés par le public, les fans de Whyzdom, mais aussi de Xandria ont fait le déplacement (venant même d'Espagne juste pour cette occasion !), l'accueil est chaleureux et le concert l'est tout autant. Le groupe trouve ses marques tout au long de sa prestation, Lisa livre un beau chant, et reste fidèle à elle-même, ne devenant pas une copie de Telya, ce qui ne convaincra pas tout le monde. La jeune femme se déplace sans en faire des tonnes et fait tout passer par son regard et son visage. Tout comme Vynce qui en fait encore un peu trop, contrairement aux autres membres du groupe qui livrent une prestation physique sans réels défauts ! Mais le set est bon, agréable à écouter et à voir, la complicité se fait déjà sentir après seulement deux jours de répétitions ! A noter que Whyzdom fera la première partie de Tarja Turunen le 10 octobre prochain à Paris et avec mademoiselle Middelhauve.

Les troisièmes Français de la journée entrent en scène. Changement de ton, si nous étions dans un metal symphonique quelques minutes avant, ici, nous sommes dans du bon vieux hard-rock, le jean déchiré en plus ! Il s'agit ici de Bloody Mary dont on vous parlait il y a peu à l'occasion du Tribal Fest 2010. Le groupe semble avoir convaincu la foule qui devenait un peu plus importante au fil de la journée, une bonne réaction du public, un chanteur qui communique, évitant d'enchainer les morceaux sans les présenter, rappelant plusieurs fois le nom de leur album : We Rock, You Suck! . Même si par moment, la voix du chanteur, Pierre, part parfois en quenouille, il faut dire que le groupe assure bien sur scène et peut même charmer un auditoire qui n'est pas forcément acquis d'avance. Un rythme efficace et une prestation scénique plus que convaincante, les Nancéens maîtrisent l'art de la scène, l'occupant comme il se doit et livrant un set d'une pêche et d'une cohérence très appréciables !

Enfin des étrangers ! Et attention, pas n'importe lesquels, il s'agit d'Heaven's Basement, groupe repéré dès ses débuts par Bon Jovi et qui l'a pris directement sous son aile, leur permettant ainsi de se faire connaître très rapidement. Si le groupe se donne à fond pendant son set, il est cependant regrettable de voir qu'on tombe un peu trop dans la caricature et surtout dans la facilité d'un metal déjà entendu maintes fois. Une partie du public semble même s'ennuyer face à la représentation de l'Anglais Sid, le faux rebelle adolescent par excellence. Peu convaincant malheureusement alors que la pub qui leur était faîte était, elle, très alléchante ! Alors si effectivement, musicalement c'est maitrisé, si scéniquement les jeunes hommes font leur show d'une jolie manière, il n'en reste pas moins que malheureusement, ils ne séduisent pas tout le public et servent un set que l'on oubliera bien vite...

Le groupe qui a fait l'Olympia en première partie de Scorpions vient ensuite donner une chance au public de Raismesfest d'écouter sa musique. L'année dernière, ayant un problème de matériel, le groupe avait du quitter la scène après seulement quelques secondes. Séance de rattrapage donc ! Et cette fois-ci, Karelia reste sur scène jusqu'au bout ! Alternant entre morceaux récents et plus anciens, montrant ainsi son évolution musicale, le groupe Français donne un bon concert, agréable à l'écoute, notamment grâce aux prouesses vocales du chanteur, Matt Kleiber !  Une occupation de la scène propre et maitriser, un jeu sympathique, un set qui ne déçoit pas et qui n'ennuie pas ceux qui ne connaissaient pas le groupe avant de les voir sur cette scène.

"Que la fête commence", voilà ce qui aurait pu être dit avant que Freedom Call ne fasse son entrée (retardée à cause d'un problème de batterie et qui coûte une chanson au groupe Wildpath qui joue juste après eux sur la scène découverte et qui livre un show de qualité comme toujours !). Les morceaux entrainants du dernier album côtoient les anciens, c'est la fête sur cette pelouse ! Il faut dire que la musique de Freedom Call invite à danser, s'amuser, jumper, sourire... Tout ce que fait le groupe sur scène en somme. Nous avons droit à quelques petites variations dans le chant ou la guitare sur certains morceaux, à un Chris Bay qui joue avec le public notamment sur Mr. Evil où il arrive avec un chapeau haut-de-forme et des lunettes de soleil et fais recommencer deux fois de suite la fin de la chanson pour voir à quel point le public Français (et les Belges alors ?!) peut donner de la voix. L'heure et quart qui leur est attribuée passe bien rapidement tant la qualité du concert et cette joie de vivre des musiciens sont présentes du début à la fin ! Les fans regretteront sûrement une chose par rapport à cette prestation : l'absence de Dan Zimmermann.

La fin de soirée est proche, il reste deux groupes à passer. Ce sont les Allemands de Die Apokalyptischen Reiter qui entrent d'abord sur scène. On passe d'un univers à un autre pour ensuite, faire le chemin presqu'inverse avec Krokus. Un mélange de folk et de death pas désagréable, un chanteur, Fuchs, qui se donne à fond, n'hésitant pas à aller dans l'exagération pour offrir un visuel fort à la foule qui s'est déplacée. Cependant, tout le monde n'adhère pas à tout ce qu'il se passe sur scène, le côté sado-maso du claviériste n'étant pas au goût de tous (nous n'avons pas tous le même humour). Cependant, ici aussi la joie d'être sur scène se fait ressentir, dans la foule les slameurs sont de sortie, la fête est toujours d'actualité. Die Apokalyptischen Reiter invitera une jeune chanteuse Française à venir sur scène pour interpréter l'un des derniers morceaux de leur set, puis elle reviendra danser avec le guitariste sur le dernier. Si visuellement, il peut y avoir des aspects dérangeants chez ce groupe, musicalement il est évident que cela ne s'adresse pas à tout le monde selon les morceaux, mais au final, au fur et à mesure du set, le public a su trouver son compte dans les différentes prestations des Allemands.

Et voilà, la soirée se termine... Mais non ! Il reste encore Krokus, les Suisses et leur hard-rock, que beaucoup attendent. C'est finalement une déception qui clôturera ce festival. Si beaucoup semblent totalement emballés par ce set qui régale les fans, ceux qui ne connaissent que très peu ont la désagréable surprise d'entendre un groupe qui n'offre finalement pas grand chose à part un hard classique moins bien qu'AC/DC. Parce qu'il faut le dire, musicalement et vocalement, c'est très ressemblant, trop ressemblant et c'est sans surprise aucune que l'on assiste à une petite reprise d'Highway To Hell. Même scéniquement, le groupe n'offre pas un spectacle mémorable, on s'ennuie en regardant le chanteur aller de l'avant à l'arrière, les guitaristes bougeant presque mollement. Seuls les fans du groupe prennent plaisir devant les Suisses qui jouent pendant un long moment, tête d'affiche oblige.

C'est sur cette note négative pour les non fans de hard-rock et qui préféreraient voir AC/DC plutôt qu'une simple et pale copie que se termine la journée. Cependant, elle a été belle, grâce à un soleil qui ne nous a pas fait défaut et des groupes qui nous ont tous (ou presque) offerts des shows de qualité dans un environnement fort sympathique.

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