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Power Of Metal 2011
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L I V E R E P O R T
Quand les symphonico-prog métalleux de Symphony X s'allient aux techno-thrasheurs tourmentés de Nevermore, et embarquent avec eux quelques compagnons de route comme les fraîchement reformés Psychotic Waltz, les Danois combattifs de Mercenary ou les jeunes power-métalleux finlandais de Thaurorod, ça donne la tournée Power Of Metal ! Une telle célébration du Metal dans toute sa richesse et sa diversité ne saurait se manquer... d'autant plus quand on sait à quel point la venue de Nevermore par chez nous est une chose rare et donc forcément précieuse. Nos amis de Seattle ont tout de même boudé notre contrée depuis un bon moment, chaque nouvelle tournée évitant soigneusement la France depuis... 1998 !! Oui, la dernière fois, c'était pour faire la promotion de leur deuxième album The Politics Of Ecstasy en compagnie de Nocturnal Rites, Angel Dust et Overkill... Vu les petites merveilles sorties depuis, dire que leur retour était attendu avec impatience est un doux euphémisme. Ce soir, un voeu de longue date est donc sur le point de s'exaucer... et en plus, l'affiche, dans sa globalité, est plus qu'alléchante ! C'est parti pour le récit d'une longue soirée. Quand Thaurorod monte sur scène, la salle de l'Elysée Montmartre est loin d'être comble. Il n'est que 17h30, le nombre de groupes sur l'affiche fait que la soirée se doit de commencer plus tôt que d'habitude. On a donc le droit, en guise d'apéritif, à une bonne demi-heure de speed mélodique et épique emmené par un groupe jeune et motivé. Changement notable: le vocaliste Markku Kuikka s'est fait remplacé par Michele Luppi, chanteur italien plus que compétent ayant notamment prêté sa belle voix au groupe Vision Divine. Le groupe fait preuve d'une belle énergie et leur prestation s'avère plaisante à défaut d'être transcendante. Le son est correct mais manque un peu de clarté, de puissance et d'ampleur. Plus petit groupe sur l'affiche, Thaurorod ne peut prétendre bénéficier d'un light show ou d'un son époustouflants, mais les conditions, bien que modestes, demeurent correctes. Setlist de Thaurorod: 1. Warrior's Heart
Une vingtaine de minutes plus tard, c'est au tour des Danois de Mercenary de montrer ce qu'ils ont dans le ventre. La salle se remplit un peu plus (mais toujours pas assez, il est encore tôt) et c'est l'heure du constat: niveau son, style et ambiance, ça tabasse tout de suite nettement plus ! Le light show est également plus fourni, ce qui contribue, mine de rien, à donner un aspect plus pro à l'ensemble. Suite au départ de la moitié de ses effectifs, Mercenary n'est plus représenté que par quatre musiciens (au lien de six), mais le groupe reste d'une efficacité redoutable. C'est une petite vieillerie, le morceau World Hate Center, qui ouvre les hostiltés... ça fait plaisir ! Suivra The Endless Fall extraite de l'album Architect Of Lies, avant que le groupe ne se décide à nous faire découvrir son tout nouvel album Metamorphosis sorti quelques jours plus tôt. Through The Eyes Of The Devil est un petit brûlot qui dépote comme il faut, et qui rassure immédiatement sur la rage vraisemblablement intacte de nos amis. Les autres extraits sont également convaincants, avec une mention spéciale à l'excellent et redoutable The Follower dont les mélodies font mouche. René Pedersen doit maintenant se charger d'assurer toutes les parties chantées, aussi bien les lignes hurlées façon death metal, que celles plus claires ou mélodiques. Pas facile, mais le bougre s'en tire avec les honneurs. C'est certain, un chanteur seul ne peut pas être aussi performant que deux, mais il reste un bon vocaliste et sa prestation est loin d'être ridicule. En plus, le monsieur doit continuer d'assurer le poste de bassiste. Il connait d'ailleurs quelques petits problèmes techniques ce soir, si bien qu'au bout de trois ou quatre titres, il pose momentanément son instrument afin de se concentrer sur son chant uniquement. Ce qui est assez amusant c'est que le son est tellement imposant et compact que l'absence de basse ne se fait même pas sentir... Setlist de Mercenary: 1. Intro (Into The Dark Sea Of Desires)
Alors autant je serais ravi de vite revoir Mercenary (ou d'autres groupes participant à ce mini-festival itinérant), autant je ne me précipiterai pas au prochain concert de Psychotic Waltz, troisième formation à passer sur la scène de l'Elysée Montmartre ce soir. Quel groupe étrange ! J'avoue ne pas connaître les albums des Américains (j'avais bien essayé de m'intéresser à Bleeding en 1996 mais bon... j'étais vite passé à autre chose) et, franchement, je ne vais pas me ruer sur leur discographie de si tôt. Le Metal de Psychotic Waltz est assez difficile d'accès. Progressif, lent, lourd, planant, complexe... avec des passages pas inintéressants (quelques soli à deux guitares franchement réussis notamment), un chanteur dont la voix peut rappeler celle de Goeff Tate de Queensrÿche... pourquoi pas ? Et pourtant, la sauce a du mal à prendre.
En effet, alors que les compos s'enchaînent, je tente de me laisser gagner par les mélodies hypnotiques distillées par ces drôles de musiciens... en vain. Rien à faire, j'ai beau trouver des qualités ici ou là, je m'ennuie. Le set finit par paraître bien long, l'ensemble est trop bizarre et psychédélique, trop lent, trop mou... avec une voix qui, la plupart du temps, ne colle pas bien (je trouve) à la musique jouée par les autres musiciens. Certes, c'est technique et parfois très bien fait, quelques titres sur la fin du concert m'accrochent même... un peu plus (mention spéciale à la très bonne I Of The Storm), mais ça ne passe globalement pas très bien et finit par m'agacer un peu. Ce concert de Psychotic Waltz un brin indigeste ne me semble pas tout à fait en accord avec les styles plus énergiques et musclés des autres groupes... Il y a comme un goût persistant d'erreur de casting. Pas grave, car dans quelques instants, ce sera au tour de Nevermore de débouler sur scène, et il y a de grandes chances pour que je sorte de la torpeur dans laquelle j'ai été installé de force. Setlist de Psychotic Waltz: 1. Ashes
Juste avant que Nevermore arrive sur scène, une petite appréhension m'étreint. Un ami me confie que Warrel Dane est malade et a livré une prestation peu convaincante en début de tournée... Mince, déjà qu'ils ne viennent pas souvent, qu'est-ce que ça va donner si le groupe se trouve privé du talent de son chanteur ? En plus, le bassiste Jim Sheppard est absent car il se remet d'une intervention chirurgicale... au cerveau (rien que ça !). Cette petite introduction passée, Nevermore nous sert quelques compos de son dernier album en date (The Obsidian Conspiracy sorti l'année dernière) qui passent bien. Mais c'est surtout avec la furieuse et incroyable Born que le groupe met tout le monde à terre. Quelle claque ! Ces gars-là sont des fous... Van Williams est un batteur hors-pair, et je n'aimerais pas être un de ses enfants à l'heure de la fessée. La jolie bassiste Dagna Barrera engagée pour remplacer Jim Sheppard assure avec décontraction, et apporte une petite touche sexy pour le moins inédite et franchement pas désagréable. Le deuxième guitariste engagé sur la tournée a l'air de s'éclater comme un petit fou. Quant à Jeff Loomis, il ne bouge pas de son côté de la scène, bien occupé à nous balancer des riffs et soli de malade mental !!! Ce guitariste vient d'une autre planète, c'est certain. Enfin, Warrel Dane, coiffé (comme souvent) d'un chapeau, arpente la scène de gauche à droite, et tient tellement peu en place qu'on a l'impression de voir un tigre en cage. Le son est puissant et, même s'il manque un peu de clarté et sonne parfois légèrement brouillon, on s'en prend plein les oreilles avec bonheur. Le set continue avec The Heart Collector en guise d'accalmie, pour repartir de plus belle avec un The River Dragon Has Come toujours aussi percutant. Le temps de nous resservir un nouveau titre avec la très mélodique Emptiness Unobstructed, et il est temps de conclure avec la fabuleuse This Godless Endeavour (qui en laissa quelques-uns sur le derrière), suivie par une Enemies Of Reality bien dévastatrice, sur laquelle un fan de très bonne humeur vient squatter la scène jusqu'aux dernières notes... il chante avec Warrel (très souriant pour l'occasion), mime les soli aux côtés de Jeff (absolument imperturbable)... un moment plutôt fun. Au final, un concert forcément trop court (une heure à peine) mais bien intense et moins froid que ce à quoi on aurait pu s'attendre. Messieurs, il serait fort malvenu de nous faire encore attendre treize ans avant de repasser ! Setlist de Nevermore: 1. Inside Four Walls
Il ne reste plus qu'à Symphony X de conclure cette soirée en beauté, chose que le groupe fait en toute aisance. On démarre sec avec un Of Sins And Shadows, classique intemporel rarement joué si tôt dans le set, qui met les pendules à l'heure. La popularité du groupe chez nous semble acquise depuis un moment, et c'est donc sans surprise que le public lui réserve un accueil plus que chaleureux. Il est temps de se poser quelques instants avec la belle ballade Paradise Lost, sur laquelle Russell Allen se révèle absolument époustouflant. Ce chanteur est incroyable. Puissant et charismatique, il semble faire ce qu'il veut de sa voix... et cela de la première à la dernière minute du show. Allez, je vais le dire: il est, je pense, le meilleur vocaliste du genre aujourd'hui. J'ai beau chercher, je ne vois personne qui lui arrive à la cheville. De plus, sa façon de jouer avec le public et son sourire constant lui confèrent un capital sympathie énorme. Il a la classe, c'est tout. Passons à autre chose... Le concert reprend du poil de la bête (et de la vitesse) avec les classiques Inferno et Smoke and Mirrors. On est toujours ravi de retrouver ces titres-là et, en même temps, on aimerait bien voir les Américains se renouveler un peu et nous surprendre davantage. C'est pile au moment où je me dis cela que Symphony X nous offre une deuxième nouvelle chanson. Et en plus, elle est surprenante. Dehumanized sort des sentiers battus en proposant une facette plus hard rock et groovy. Personnellement, j'ai adoré. Je n'ai pas assez de recul pour dire si cette compo est réellement excellente ou si je me suis laissé emballer par l'effet de surprise mais j'ai beaucoup apprécié ! Un Set The World On Fire imparable, et la bande à Michael Romeo quitte la scène. Pardon, neuf chansons ??? Heureusement, ils reviennent pour nous balancer un Sea Of Lies (celle-là aussi, on n'y coupe jamais) parfaitement interprêté. Comme d'habitude, les musiciens ont assuré. Le son a été meilleur que lors de pas mal de concerts passés, avec un son de guitare un peu moins faiblard qu'à l'accoutumée... et je ne sais pas si je l'ai dit mais Russell Allen a été purement magistral. Le meilleur chanteur du monde, quoi. Comment ça, je m'emballe ?!?! La soirée est terminée, et on ne regrette pas d'être venu. L'affiche était bien alléchante et a tenu ses promesses. Soit, les prestations ont été un peu courtes (sauf celle de Psychotic Waltz...) mais, après cinq concerts, on ne ressort pas si frustré que ça. Consolons-nous en nous disant que Symphony X repassera probablement à l'automne prochain, après la sortie de leur nouvel album Iconoclast prévue pour juin. Setlist de Symphony X: 1. Of Sins And Shadows
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