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Pain Of Salvation + Anneke van Giersbergen + Arstidir
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L I V E R E P O R T
Ce concert acoustique promettait de belles choses. Car ceux qui connaissent Pain Of Salvation penseront immédiatement à l'album 12:5 sorti en 2004, qui est un album live et acoustique et qui est une petite tuerie. On avait aussi pu suivre les préparatifs de la scène sur le facebook de Pain Of Salvation, et on se doutait bien qu'il ne fallait pas rater ça. La tournée évitait le Sud de la France mais pas le Nord de l'Italie et donc c'est à Milan que nos routes pouvaient se croiser. Je décidais de prendre ma demi journée et de faire le trajet en voiture. Au final, le timing fut parfait et je me retrouvais devant Le Magazzini Generali vers 18h. Après un bon café (comme toujours en terre italienne), je récupère un pass-photo (merci Valérie, ton pouvoir traverse les frontières !) et allais inspecter la salle. C'est une belle salle, grande et un peu en longueur, avec une estrade sur tout un côté qui permettra aux moins grands de bien voir. Une scène de type théâtre est dressée. Des fauteuils, des canapés, des pots de fleurs, des lampes, un poster de Jimi Hendrix, un paravent Audrey Hepburn, on se croirait chez IKEA. Des guitares, un vieux piano droit (qui en fait abrite un piano électronique), un autre clavier face à la scène, une contrebasse électronique sur son pied et voilà, c'est assez minimaliste, et plutôt intrigant. A dix-neuf heures pétantes, Daniel Gildenlöw apparait, décontracté, jean, pull, bonet de laine. Il s'assoit sur un des fauteuils en face de nous et nous explique le concept de la soirée. Acoustique, donc, partagée, avec d'autres artistes qui ont promis de passer par là. Il explique que, comme sa vieille grand mère qui radote toujours les mêmes meilleurs moments de sa vie quand il va la voir, il va nous conter la quintescence de Pain Of Salvation. On sonne à la porte située au fond de la scène et Daniel nous présente un groupe de blonds, que j'ai pris pour d'autres suédois alors qu'ils sont en fait islandais. C'est le groupe Arstidir (Árstíðir avec les accents), au grand complet. Arstidir veut dire les saisons en islandais. Je vous passe le nom des musiciens mais on trouve donc un pianiste chanteur, un violoncelliste, un violoniste, deux guitaristes dont un aussi chanteur et un dernier guitariste avec une grosse guitare baritone (une basse six cordes acoustique, pour faire simple). Ils s'installent tous dans le salon, Daniel prend place sur le canapé du fond et ils entament le morceau Road Salt, avec Daniel au chant, qui en profite pour scotcher tout le monde !! Bon dieu mais quelle voix ! Le concert vient de commencer depuis cinq minutes et j'ai déjà des frissons de partout. Le couple violon, violoncelle vient soutenir subtilement la voix de Daniel, c'est magique. Setlist Astridir : Road Salt (avec Daniel Gildenlöw) Dans la foulée, Anneke van Giersbergen, l'ex chanteuse de The Gathering et de Agua De Annique se prépare. Les concerts acoustiques ont ça de bien, c'est qu'il n'y a quasiment pas de matériel sur scène et donc c'est vite prêt. Elle n'a pas de groupe, elle joue toute seule en s'accompagnant à la guitare acoustique. Sa voix est superbe, pourtant elle tousse entre les morceaux. Elle expliquera que quand elle chante, ses oreilles se bouchent et se débouchent ce qui la gêne, mais du côté de ses cordes vocales tout va bien. Elle est très souriante, semble très à l'aise, apostrophe le public, remercie en italien. Elle joue deux morceaux de The Gathering, trois de Agua De Annique, et seulement un de son dernier album. Elle reprend aussi deux morceaux : Time After Time de Cindy Lauper et celui qui clôturera son set, Drowning Man de U2. Avant d'attaquer Time After Time, elle explique que c'est une chanson d'amour que les filles adorent, les mecs moins, et elle demande comment dit-on "I love you" en italien. La foule lui répond "ti amo". Elle a beaucoup d'humour et explique alors que "ti amo" est tellement romantique comparée au hollandais, sa langue, qui est tellement moche. Elle mime même les horribles sons du hollandais. Tout le monde se marre. Elle a une voix christaline, d'une extrême pureté, son jeu de guitare est minimaliste mais élégant. Elle interprete 4 years avec le violoniste et le violonceliste d'Arstidir (une pure merveille) puis Time After Time avec les deux guitaristes cette fois. Elle joue environ trente minutes aussi, et on passe un vrai bon moment avec elle. Setlist Anneke van Giersbergen : Daniel revient, il est en chaussettes et il a tombé le bonnet. Il se lance dans un monologue sur l'intimisme de la soirée, les chaussettes que sa femme lui a achetées, quand ça sonne et entre un grand mince barbu et chevelu (Jesus ?), avec une guitare qui, je le devine de suite n'est pas Ragnar Zolberg, le remplaçant de Johan Hallgren, mais un certain Roger Öjersson (qui oeuvre dans plusieurs projets comme Tiamat, Kamchatka, Vildsvin). A deux voix, et deux guitares (douze cordes pour Daniel et six pour Roger), ils attaquent par un nouveau morceau, Falling Home. Gustaf Hielm les rejoint discrètement en cours de morceau, à la contrebasse. Il porte un béret particulièrement has-been. Le reste des musiciens les rejoigne petit à petit: Léo Margarit à la batterie, Daniel Karlsson aux claviers (dans la version précédente du groupe, il était à la basse). Ils jouent ensuite une superbe version de Differentia pour laquelle Daniel utilise une belle guitare Line 6 qui sonne comme un banjo. Gustav alterne basse acoustique cinq cordes et contrebasse électrique. Daniel alterne les guitares six et douze cordes, il est très décontracté. Roger l'accompagne à la guitare et souvent au chant. Léo assure aussi pas mal de chœurs aigus. La version de Linoleum est super groovy, super bien chanté, c'est un morceau qui monte en puissance et qui prend toute son ampleur en live : monstrueux ! Ashes passe aussi merveilleusement bien, comme toujours, acoustique ou pas. Anneke s'invite et rejoint Daniel sur le canapé pour un duo du chanteur country Kris Kristofferson, Help Me Make It Through The Night, une chanson d'amour un peu cucul mais leurs deux voix s'accordent bien. Derrière ils attaquent un To The Shoreline excellent. L'ambiance minimaliste des albums Road Salt Part 1 et Part 2 se prête super bien aux concerts acoustiques, un vrai plaisir. Contraste total avec Daniel qui envoie Disco Queen, avec une énergie incroyable. Ce morceau est génial, avec ce refrain disco et son couplet prog torturé. La foule, maintenant importante, saute sur place sur le beat précis de Léo. La voix de Daniel sur Iter Impius est magique, il possède vraiment une des meilleures voix du circuit. Mais un des plus grands moments fut Spitfall et son chant rappé que Daniel interprète à merveille, on dirait Eminem (gasp !!). Derrière, Léo assure les chœurs avec Roger. Encore un moment magique. Ils terminent le set par The Perfect Element, et que dire ? Le bonheur ! D'ailleurs tout le monde a la banane. Ils saluent, et quitte la pièce. Pas très longtemps car la foule crie "we want more". Le timing est serré explique Daniel en revenant et ils attaquent une reprise d'un morceau de Kansas, rendu célèbre aussi par Scorpions, Dust In The Wind. Ils sont alors rejoints sur scène par le violoncelle et le violon d'Arstidir qui ne choment pas ce soir. Le résultat est très réussi. sur Chain Sling, Roger chante pas mal de passage, il a une bonne voix et le morceau est encore très réussi en acoustique. La scène se retrouve envahie par tous les musiciens de Arstidir et Anneke et ils terminent par un 1979 avec tout le monde aux chœurs, très hippie et très beau. Peu après 10h30, tout est terminé et on est forcé de reconnaître qu'on vient de passer un moment magique. Daniel est un artiste charismatique, Anneke un ange et les Arstidir n'ont pas démérité et ont participé à forger l'ambiance de la soirée. Bravo !
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