L I V E R E P O R T

Deuxième jour du festoche, j’ai eu la flemme de me pointer avant Death Courier, un groupe de death/thrash old school grec sympathique et spontané avec un gratteux qui headbangue pas mal pendant le set.
Encore une bonne introduction pour la journée.





Hellvetron monte sur scène juste après. C’est le projet annexe d’ Alal'Xhaasztur, guitariste chez Black Witchery et Nexul. Il est accompagné à la basse par… Impurath, sans sa robe de moine.
Dès le début, on sent que le batteur n’est pas dans son assiette, il a l’air d’en baver un peu pour jouer. Pourtant, le doom death, c’est pas spécialement fatigant à jouer…
Le signe ne trompe pas : le groupe s’arrête brutalement au bout de vingt minutes de set –assez chiant, d’ailleurs- et ils partent comme des voleurs. Ok, c’était Hellv-étron. (ah bravo ! note de la rédac...)





Heureusement, la suite nous réserve quelques réjouissances : l’ancestral Root, mené par l’ancêtre Big Boss (soixante-deux piges, le gars).
La scène est très chargée, entre les marchepieds, les bannières, le pupitre et le trône du Boss, ça prend de la place.
Big Boss rentre en premier et s’assoit dans ledit trône sur une intro solennelle, ce avant l’arrivée de ses quatre musiciens.
Un set dynamique pour un groupe charismatique, entre le leader et son aura à la folie contagieuse, un bassiste/vocaliste énergique et dont la bougeotte contraste avec le relatif immobilisme du patriarche, la musique black teinté de heavy aux envolées mélodiques et aux refrains fédérateurs. Il y a tout pour plaire, ça réveille tout le monde.







Irkallian Oracle, c’est encore autre chose. A la base, on ne sait pas qui joue dans ce groupe. Il semble qu’un certain Phil Kusabs (Vassafor notamment) soit au poste de bassiste. Une fois sur scène, il sont tous en robe noire avec le visage caché. Du coup, on n’a pas pu voir la tronche du vocaliste, vu que c’est Impurath –encore lui- qui s’est occupé de lui préparer la scène.
Irkallian Oracle joue un doom death blackisant ritualiste, et visuellement ça vaut le détour : le vocaliste, qui mène la cérémonie, dispose de tout un tas d’accessoires sur une table à côté du micro, entre les cierges et les différentes percussions (cloche, tambourin) qu’il utilise pendant le set et qui donne la dimension voulue à leur performance. C’est vraiment ce côté ritualiste qui ressort d’autant plus, et c’est assez réussi.







Le vétéran Varathron enchaîne, avec un set black mélodique pêchu devant un public très réceptif. On peut même voir un Yosuke Konishi (patron de NWN! Productions) très enthousiaste au premier rang.
Je ne connais pas trop la discographie du groupe, car je n’ai jamais réussi à vraiment rentrer dans leurs premiers albums. Les titres les plus récents me parlent plus.
Cependant rien à redire, le groupe de Stefan Necroabyssious peut désormais briguer le titre de leader de la scène black metal grecque, maintenant que Rotting Christ s’est ramolli et que Necromantia ne sort plus rien.





L’heure que nous attendons tous est venue : Revenge arrive pour nous achever.
Le line-up se compose de Vermin à la gratte et voix, Haasiophis (Antediluvian) à la basse et backing vocals et le redoutable James Read aux fûts.
Sur album, c’est ce dernier qui hurle, avec cette voix immédiatement reconnaissable qui en a scotché plus d’un. Sur scène, on ne peut pas trop lui en vouloir de ne pas chanter : ce type est un grand malade, il frappe comme un sourd à en éclater les peaux des toms et se démène comme un forcené en headbangant de manière ininterrompue.
Revenge, ce n’est pas de la musique, c’est juste de la violence gratuite avec ce côté élitiste hérité de Conqueror.
Le groupe fait une petite pause, juste histoire de changer de fond, avec la fameuse couverture de l’album War Cult Supremacy et le logo du fameux label Ross Bay Cult.
Et là, c’est la fin : le chaos s’installe avec l’arrivée de Ryan Förster sur scène et le groupe qui entonne Infinite Majesty. C’est juste horrible.
Haasiophis passe vocaliste principal et les titres se suivent et se ressemblent comme des gouttes de sang de vierge. Je me serais bien approché un peu plus de la scène, mais j’aurais risqué ma vie, tellement la fosse était en ébullition.
A la fin, on a l’impression d’avoir vu le concert le plus violent de l’histoire de l’extrême, l’incarnation de la haine absolue. Conqueror n’a pas usurpé sa réputation, cette unique prestation nous en a donné pour notre argent.

Setlist de Conqueror :

01. Infinite Majesty
02. War Cult Supremacy
03. Bloodhammer
04. Hammer Of Antichrist
05. Kingdom Against Kingdom
06. Age Of Decimation
07. Domitor Invictus







Du point de vue organisation, on n’avait pas à se plaindre. Le stand de nourriture était ouvert dès le milieu d’après-midi et on pouvait se repaître de brat wurst à l’envi sur la terrasse intérieur, le climat assez doux le permettant. Par ailleurs, la ponctualité était de mise.



Quelques problèmes techniques sont survenus, le plus dommageable étant que l’espace trop restreint alloué au set de batterie et les secousses engendraient des chutes de cymbale inopinées… Mais bizarrement, James Read n’a pas eu de soucis, de ce côté-là haha !
Les stands de vente de CD/vinyles et autres goodies étaient assez garnis. Il y avait une poignée de séries limitées pour le Fest, comme d’habitude. J’ai l’impression que les gens ne se sont pas rués dessus…



Voici la liste :

Nocturnus Demos Pic LP
Impurity Reh 2014 Pic LP
Embrace Of Thorns Atonement Ritual Pic LP
Bestial Raids Prime Evil Damnation Pic LP
Katechon Demos Pic LP
Irkallian Oracle Grave Ekstasis Pic LP
(il y en avait deux de plus, dont un de Varathron que je n'ai pas réussi à retrouver sur le site de NWN!, désolé...)


Un cliché du stand NWN! avec Yosuke Konishi au premier plan :




Franchement, difficile d’être plus satisfait quand on est fan de metal extrême qui tache. Un moment historique, vous dis-je. Je crois que je vais avoir du mal à retourner à des festivals, disons, plus normaux.
Vivement la prochaine édition !

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