Michael Schenker + Absolva

Date

16 Mai 2012

Lieu

Vauréal

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

Quand une légende du Hard Rock telle que Michael Schenker nous fait le plaisir de venir nous rendre visite dans une salle aussi excellente et intimiste que le Forum de Vauréal, et qu'il est accompagné des ex-Scorpions Francis Bucholz et Herman Rarebell, de l'excellent Wayne Findlay à la guitare et aux claviers et du chanteur Doogie White, il n'y a pas de question à se poser : on y va !  Sauf si, malheureusement, on n'a pas acheté son billet à temps car, tout comme c'était le cas l'année dernière (ces messieurs étaient également passés en mai 2012), le concert est complet... et depuis un moment déjà ! Pour les chanceux qui n'ont pas trop attendu avant de solliciter leur billeterie préférée, le 16 mai s'annonçait comme un grand moment de rock'n'roll. Et c'est avec Absolva, groupe de heavy metal venant de Manchester que cette soirée allait commencer.

Vous le savez, ça arrive assez souvent, et vous en avez forcément déjà fait l'expérience : parfois on va à un concert, on ne connaît pas toujours la première partie et le plaisir de la découverte laisse vite place à une indifférence plus ou moins polie. Mais de temps en temps, un groupe surprend, s'impose et finit par emporter l'adhésion d'un public qui, à la base, ne s'était absolument déplacé pour lui. Heureusement pour nous (et pour lui), Absolva relève plus du deuxième cas de figure que du premier. Ce groupe est en fait bâti sur les cendres de Fury UK (dont il renaîtra un jour, il s'agirait juste d'un break) que j'avais déjà vu en première partie d'Iced Earth en novembre 2011. Le trio m'avait fait bonne impression à l'époque. Ce soir, on retrouve le chanteur et guitariste Chris Appleton ainsi que le batteur Martin McNee. Mais ce n'est pas Luke Appleton (frère de Chris) à la basse puisqu'il a rejoint Iced Earth l'année dernière, d'où la pause de Fury UK. Le troisième élément de cette formation se nomme Dan Bate et il se révèle vite aussi bon que ses deux compères.

Avec Absolva, comme avec Fury UK, on a le droit à un bon heavy metal direct, sans fioritures. Les riffs et soli ont parfois un goût old-school très plaisant (on pense à Iron Maiden mais cette impression sera moins persistante que lors du concert de Fury UK en 2011) et les compos, même si elles puisent une partie de leur énergie dans le passé, n'ont rien de désuet. La section rythmique est solide et Luke est un chanteur convaincant mais ce sont surtout ses prouesses à la guitare qui retiennent l'attention. L'ensemble est puissant et énergique. Pas le temps de s'ennuyer. Les compos sont assez classiques mais font mouche (à l'image de la percutante Flames Of Justice qui ouvra le show). Absolva nous propose aussi une très bonne nouvelle chanson intitulée Never Back Down qui figurera sur son prochain album. Le groupe n'oublie pas qu'il y a trois ans exactement, Ronnie James Dio nous a quitté et lui dédie une ballade gorgée de feeling nommée Only When It's Over. La fin du set reprend du poil de la bête avec Code Red, Love To Hate et surtout Empires qui accelère bien le tempo et possède un excellent riff.

Après quarante-cinq minutes de show parfaitement rodé, l'assistance semble comblée et le groupe reçoit une bonne dose d'applaudissements chaleureux. D'ailleurs, je ne connaissais pas l'album Flames Of Justice avant de me pointer à Vauréal mais j'ai fait la même chose que beaucoup de personnes présentes au Forum ce soir-là : je suis allé acheter le CD du groupe en fin de soirée. Et oui, voilà bien la preuve qu'Absolva s'est montré très convaincant. Le trio remerciera sincèrement ses nouveaux fans et se prêtera au jeu des dédicaces et photos jusqu'après la fin du concert de Michael Schenker. Voilà donc un nom à retenir. Et pour les curieux (ou les convertis), sachez qu'Absolva reviendra en Europe en automne prochain. A suivre...

Setlist Absolva :

01. Flames Of Justice
02. It Is What It Is
03. Never Back Down
04. Free
05. Only When It's Over
06. Code Red
07. Drums solo
08. Love To Hate
09. Empires

 

Après cette très sympathique mise en bouche et une petite demi-heure de pause règlementaire, ce fut l'heure du plat de résistance. Et c'est donc à 22 heures que le fameux Michael Schenker et ses acolytes envahirent la scène du Forum, sous les acclamations d'une assistance chauffée à bloc. Le "Schenk" ne manque pas d'air, on le sait. Il le prouve une fois encore en nommant cette tournée le "Lovedrive Reunion Tour". Evidemment, cette appellation n'est pas totalement dénuée de sens dans la mesure où il retrouve Rarebell et Bucholz qui faisaient, comme lui, bien partie de Scorpions à l'époque du cultissime Lovedrive. Mais bon, il manque tout de même la moitié du groupe de l'époque... Passons sur ces considérations pas forcément intéressantes et venons-en à ce début de show. Et bien justement, il commence avec... Lovedrive, la chanson. Excellent démarrage, avec un très bon son, qui permet de constater que le quintet est en forme même si, on le sait, les chansons de Scorpions ne sont pas forcément celles sur lesquelles le chanteur Doogie White brille le plus (ceux qui ont fait l'acquisition du très bon Temple Of Rock - Live in Europe ont pu le constater). Sa performance, à défaut d'être époustouflante, reste tout à fait honorable et juste. Pour enfoncer le clou et justifier le nom de la tournée, c'est la puissante Another Piece Of Meat extraite du même album qui déboule en deuxième position. Les musiciens ne boudent pas leur plaisir, Doogie joue avec le public, Francis Bucholz est tout sourire... tout comme Wayne Findlay qui alternera tout au long de la soirée guitare, claviers et choeurs avec une bonne humeur contagieuse.

Michael Schenker n'est pas le plus communicatif ou le plus exubérant des guitaristes. Très concentré sur son instrument, il traverse de temps à autre la scène à petits pas adoptant la fameuse posture arc-boutée de la grand-mère qui vient de se coincer le dos qu'on lui connaît. Il ne prend jamais la parole et laisse aux autres musiciens (principalement Doogie) le soin de se charger de diverses annonces, présentations ou remerciements. Ce n'est pas une critique, juste une constatation. Le moyen d'expression du Schenk, on l'a bien compris, c'est la guitare ! Et là, point de déception. Quelle forme ! Quel jeu ! Un vrai régal.
Et niveau setlist, c'est du classique. On retrouve beaucoup de titres de la tournée précédente avec quelques petites variantes histoire de ne pas dire que cette virée cru 2013 n'aura rien apporter de nouveau. Le début de concert est irréprochable tant il fait s'enchaîner les hits. Après les deux fameuses chansons de Scorpions qui ouvrirent le bal, quelques morceaux de MSG débarquent : Assault Attack, Armed and Ready, Into The Arena, Rock My Nights Away (qui n'avait pas été jouée l'année dernière)... que du bon !

Encore quelques titres de Michael Schenker sont au programme : Attack Of The Mad Axeman sur lequel Doogie White se montre très convaincant, un nouveau morceau speed intitulé Horizons qui fera partie de l'album Bridge The Gap annoncé pour la fin de l'année et Before The Devil Knows You're Dead extraite de l'album Temple Of Rock. Cette dernière compo est jouée en l'honneur de Ronnie James Dio et on sent Doogie très ému pendant la chanson, vers la fin du morceau, on le verra même (mal) retenir ses larmes... Puisqu'on parle de Mr. White, il y a quelque chose d'autre à signaler. Une fois les cinq ou six premiers titres passés, le chanteur passe visiblement de la bonne à la mauvaise humeur assez régulièrement et j'avoue que je me demande un peu pourquoi. Pendant les premières chansons, il sourit, joue avec les fans et se montre plutôt charismatique, puis tout à coup il devient plus sombre, distant et semble même agacé... avant de redevenir un frontman énergique et souriant... et ainsi de suite sur plusieurs chansons d'affilée. Que lui arrive-t-il ? On le voit même parfois brièvement fusiller du regard certains fans. Le mystère finira par se lever quand il s'exprimera et s'en prendra directement à quelques personnes du public, leur demandant d'arrêter de prendre des photos ! Doogie n'aime pas voir des gens avec des téléphones ou des appareils photos en l'air dans une fosse, ça l'énerve. Il dira même que c'est pour que les gens du fond puissent mieux voir le concert mais on sent bien que ce n'est pas vraiment la raison de son agacement puisqu'il redemandera à quelques fans tapis dans le coin de la salle et plutôt discrets de bien vouloir arrêter de photographier le groupe... Bref, voilà pour la petite anecdote "mauvaise humeur" du jour qui restera le seul (et très léger) point noir de la soirée. 

Vers le milieu de concert, le groupe puise à nouveau dans le catalogue de Scorpions avec l'instrumental Coast To Coast qui régale l'assistance. A partir de ce titre, les musiciens ne joueront d'ailleurs plus que du Scorpions et du UFO. Autant dire qu'il valait mieux apprécier les années 70. Au rayon des variantes, on notera que Schenker et ses amis ont inclus quelques compos de UFO qu'ils ne jouaient pas l'année dernière comme Only You Can Rock Me et Too Hot To Handle. A part cela, les classiques continuent d'affluer (Lights Out), le premier rappel démarrera avec Holiday bien chantée par le public avant que la température ne monte d'un sérieux cran sur l'hymne Rock You Like a Hurricane. Doogie en profite pour faire chanter Francis sur le refrain et Herman se lève de derrière son kit pour faire reprendre le refrain à la foule. Excellent ! La dernière chanson de ce premier rappel, c'est Rock Bottom, autre classique de UFO bien allongé sur une dizaine de minutes (avec un long solo du Schenk) pour l'occasion.

Un deuxième rappel, car nous le valons bien, avec Blackout et l'inévitable Doctor Doctor, viendra conclure ce concert de haute volée. On n'avait pas peur car on savait bien que ces gars-là étaient des pros et que les échos de la tournée précédente étaient très bons... et on avait raison : ce fut un grand moment de hard rock à l'ancienne ! L'assistance put donc se disperser avec le sourire aux lèvres.
Que les frustrés qui n'ont pu assister à cette soirée se rassurent : vu le succès remporté par la tournée en cours et étant donné qu'un nouvel album est prévu pour la fin de l'année, il ne serait pas étonnant de revoir ces messieurs débarquer à nouveau d'ici un an... Alors, Mr. Schenker, on se retrouve tous au Forum en mai 2014 ? On l'espère en tout cas ! 

Setlist Michael Schenker :

01. Lovedrive
02. Another Piece Of Meat
03. Assault Attack
04. Armed And Ready
05. Into The Arena
06. Rock My Nights Away
07. Attack Of The Mad Axeman
08. Horizons
09. Before The Devil Knows You're Dead
10. Coast To Coast
11. Shoot Shoot
12. Only You Can Rock Me
13. Let It Roll
14. Too Hot To Handle
15. Lights Out
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16. Holiday
17. Rock You Like A Hurricane
18. Rock Bottom
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19. Blackout
20. Doctor Doctor

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