King's X + Klone

Date

23 Avril 2011

Lieu

Lyon

Chroniqueur

Didier

L I V E R E P O R T

Après avoir réalisé une longue interview de Ty dans sa loge et une très rapide de Klone, dont les membres se préparaient déjà pour leur set dans leur loge, nous voilà au pied de la scène, prêts pour une grande soirée de rock. En tout cas, c’était mérité après les 6h30 de route pour faire Nice – Lyon, à cause des embouteillages de retour de vacances de Pâques (Grrrr!). La salle du Ninkasi est vraiment sympa, dans le même bâtiment sont abrités un restaurant, un bar, une fabrique de bière et une salle de concert. Au moins, pour une fois la bière y est bien bonne. La salle peut accueillir six cents personnes, mais elle n’est qu'à moitié pleine. Le balcon est quasiment vide, du coup la salle paraît bien remplie quand même, mais il est un peu triste de constater que les amateurs de metal ne se mobilisent pas plus que ça. Il ne faut pas s’étonner que les producteurs de concerts bouffent la feuille puis baissent les bras et que de moins en moins de groupes soient invités à se produire en France. Roger me confirmera ensuite seulement deux cents soixante-dix entrées. C'est moche.

Bref, à 19h45 précises, Klone entre en scène. Je m’aperçois de suite que pour les photos, ça ne va pas être facile. La scène est très sombre, la plupart des lumières éclairent depuis l’arrière de la scène, donc on voit rarement le visage des musiciens. Le guitariste de Klone qui est devant moi, à droite de la scène, restera dans l’ombre tout le set. Klone enchaîne son metal post-grunge un peu dépressif, à la croisée de Gojira, Pearl Jam et Tool. Les musiciens sont bien en place, leur niveau technique est excellent. La scène n’est pas grande pour cinq musiciens, Yann Ligner, le chanteur, fait de son mieux pour occuper l’espace, il est tout sourire, heureux de jouer à Lyon pour la première fois.

Yann Ligner

Les morceaux s’enchaînent bien, le niveau sonore est un peu élevé (King’s X sera plus modéré), le problème majeur de la salle, pour moi, reste les lumières. Les membres du groupe passent une bonne partie du temps dans la pénombre, accentuant, au final, le climat un peu lourd de leur metal. Ils terminent leur set de quarante-cinq minutes par Give Up The Rest, un des excellents morceaux de leur dernier album Black Days. Le groupe s’est montré bien en place et homogène, même si je tiens à souligner l’énorme jeu de Florent à la batterie et la superbe prestation de Jean-Etienne (le bassiste live du groupe qui n'est pas sur l'album), qui m’a franchement impressionné. Au final, j’ai bien apprécié le set de Klone, leur metal riche, technique, l’ambiance un peu sombre, et le chant qui prend aux tripes de Yann.

Klone

Setlist de Klone

Rite Of Passage   
Promises
Rain Bird
Empire Of Shame
Immaculate Desire
Interlude
The Spell Is Cast
Give Up The Rest

Une fois le matériel de Klone débarrassé de scène, celui des King’s X se dévoile. La nouvelle basse Schecter, une Model-T, et la monstrueuse Yamaha douze cordes sont posées sur leurs pieds, prêtes à en découdre. Etant planté devant le pied de micro de Doug, et en face de son ampli Ampeg, je m’attends à de vibrants et intenses moments de basse. Les trois compères entrent en scène pile à 21h, comme prévu, vêtus comme nous les avions déjà vus l’après midi en coulisse ; au moins y’a pas de soucis de tenue de scène pour eux. Doug porte son chapeau et une tonne de trucs accrochés avec ses clefs à la ceinture, on l’entend cliqueter quand il se déplace sur scène. Il arbore une magnifique boucle de ceinture Nashville Pussy.

Doug Pinnick

Jerry s’installe derrière ses fûts, et Ty porte le même vieux t-shirt des Rolling Stones que pendant l’interview. Ils sont tout sourires et pas là pour se prendre la tête, et ça se voit. La salle leur est acquise, certains les apostrophent leur criant des messages, avant même de pouvoir commencer, un tonnerre d’applaudissements les accueille.

Jerry Gaskill

Ils répondent souvent à la foule, surtout Doug qui a aujourd’hui 61 ans et est un vrai showman. Il vient à plusieurs reprises serrer des mains, laisse le public (dont moi), jouer les cordes de sa basse, il repère au premier rang un fan d'une douzaine d'années, qui dépasse juste de la scène et lui file un médiator. On les sent tous super à l’aise et décontractés. Doug remercie le public de nombreuses fois : « merci d’ être venus nous voir ce soir », « je vous aime ».

Doug Pinnick

Sa gentillesse est contagieuse, tout le monde a la banane. Le son de sa basse est tout simplement ENORME. Ca claque, ça ronfle, ça martèle, ça vous remue les boyaux, c’est génial. Je reconnais que le son de son ampli me bouffe un peu celui de Ty, mais le concert progressant, les choses s’améliorent. Après un départ, disons classique, avec Groove Machine (seul extrait de Tape Head), la setlist fait la part belle à l’album Dogman avec trois morceaux (Dogman, Pillow, Complain), dont un Dogman absolument génial. Pas moins de quatre morceaux du premier album Out Of The Silent Planet sont aussi de la partie. Avec, comme toujours, Goldilox, sur lequel Doug et Ty tournent leurs micros vers la foule pour l’entendre chanter intégralement les paroles. Bon, ce soir, je dois reconnaître qu’on est moins doué que ce qu’on entend sur le concert de Londres, mais bon, on s’est défendu, et Doug était quand même tout content, il soulève son chapeau pour nous saluer.

Doug Pinnick Doug Pinnick

Je repense aux propos de Ty pendant l’interview, quand il racontait la genèse de ce morceau aujourd’hui mythique. De ce même tout premier album, ils joueront aussi l’ excellent What Is This?, le plus calme In The New Age et termineront le concert par un Visions des plus endiablés. Même si j’adore les anciens morceaux cultes, j’avoue avoir un petit faible pour leur dernier album en date, XV. Et je ne suis visiblement pas le seul, car dès que résonnent les premières notes de Alright, la foule est en transe. Il faut dire que ce refrain est jouissif, toute la foule le reprend en chœur et en canon, un des meilleurs moments du concert. Toujours extrait de XV, et toujours énorme, c’est le moment magique où Doug change de basse pour attraper son monstre à douze cordes et jouer Pray.

Doug Pinnick on 12 String Bass

Que d’émotion encore dans ce morceau, déjà mythique et pourtant issu du dernier album. Mais tout ca c’est du pipi de chat à côté de l’accueil reçu par Go Tell Somebody. Le morceau est génial, déjà légendaire lui-aussi, mais en plus il semble être l’essence même du phénomène King’s X, qui est un groupe dont la renommée se fait de bouche à oreille : « If you like what you hear, go tell somebody !». Ben voilà, c’est fait ! Donc trois morceaux de cet album aussi, qui franchement est une pure tuerie, et dont vous pouvez lire la chro ici. Dans la setlist, on a quelques morceaux moins habituels, comme The Train (extrait de Ear Candy), mais aussi les plus classiques Black Flag (extrait de King’s X), Summerland (extrait de Gretschen Goes To Nebraska) et We Were Born To Be Loved (extrait de Faith Hope Love). Est-il besoin de nous rappeler que ces trois mecs sont nés pour être aimés ? J’en doute, mais ce morceau leur permet de finir le set par un grand moment de bonne humeur. En effet, ils nous font un espèce de jeu où l'on croit à chaque fois que c’est la fin du morceau, et puis non, ils se regardent et pouf, ça recommence, et ça les fait marrer. Il faut y être pour vraiment capter le panard que ces mecs prennent, et pour apprécier l’exercice. Sur CD, ça m’avait paru ennuyeux, mais quand on est dedans, c’est tout autre chose.

Doug Pinnick and Ty Tabor

Après la vraie dernière note, ils disparaissent quelques minutes puis reviennent pour le rappel. La fin est apocalyptique, avec donc le Goldilox chanté par le public, mais ensuite un Over My Head qui sera l'un des meilleurs moment du concert. L’interprétation du break est très différente de celle qu’on peut entendre sur le live à Londres, qui me semble bien plus inspiré, mais bon, le rendu est quand même sacrément génial.

Ty Tabor

Doug annonce le dernier morceau, Visions, et pour se faire pardonner, annonce aussitôt qu’il viendront signer tout ce qu’on veut, faire des photos, des bises, juste après le show, au stand merchandising. Ce qu’ils firent à la grande joie des fans. Un culte ça s’entretient.

Nous saluons Roger avant de reprendre la route, cette fois il n'y a plus un chat dehors et nous ne mettrons que quatre heures. Rien a regretter, ces mecs-là sont des légendes vivantes, je suis fier d’avoir pu partager cette soirée avec eux et communier, au moins une fois dans ma vie, au sein de la « First Church of Rock & Roll ».


SetList King’s X


Groove Machine
The Train
What Is This?
Complain
Black Flag
Alright
In The New Age
Pillow
Pray
Dogman
Go Tell Somebody
Summerland
We Were Born To Be Loved
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Goldilox
Over My Head
Visions

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