Kamelot + Xandria + Triosphere + Blackguard

Date

04 Novembre 2012

Lieu

Paris

Chroniqueur

Ostianne et Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

Le 4 novembre dernier marquait le retour de Kamelot à Paris, après un changement de chanteur et la sortie d'un nouvel album. Malheureusement pour le groupe, la salle est loin d'afficher complet. Seulement quelques sept-cent places vendues : peut-être est-ce dû à des premières parties qui ne parlent pas trop au public de Kamelot, à un long week-end, aux vacances ou encore à ce nouveau chanteur, Tommy Karevik, qui n'a pas encore eu le temps de faire ses preuves à sa place de leader, ou à la sortie de Silverthorn une semaine plus tôt qui n'a pas encore eu le temps de faire parler de lui convenablement suite à la déception des fans lors de la sortie de Poetry For The Poisoned ?

C'est à Blackguard d'ouvrir le bal mais malheureusement, ni Blaster of Muppets ni moi n'avons pu assister à leur prestation. Cependant, d'après les différentes personnes croisées, les Québecois semblent avoir réveillé le public. Ce qui ne sera pas vraiment le cas du groupe suivant : Triosphere. Passer après un Death Metal, quand on fait du Heavy Progressif pas très agressif, ce n'est pas forcément aisé. Ainsi, le groupe Suédois divisera la salle : ceux qui s'ennuient, ceux qui adhèrent. Le set est carré, les guitaristes occupent la scène et vont chercher la foule.

Triosphere

Mais le point noir de Triosphere ce soir à Paris, c'est la chanteuse, Ida Haukland. Bien sûr, ses lignes de basse sont sympathiques, elle vend son groupe et ses deux albums présents au merchandising, mais dès le second morceau, on entend des fausses notes, notamment sur la fin du morceau, complètement faux. Cela refroidira quelques personnes de la salle.

                   Triosphere

Autre élément de déception : les morceaux en eux-mêmes : structures quasi identiques sur tous ceux que le groupe a choisi. Au bout des trente minutes de set, le soulagement arrive, Triosphere quitte la scène. En effet, si les deux premiers titres se veulent séduisant, le côté répétitif devient très vite lassant même si les refrains sont accrocheurs.

Triosphere

 

Après un petit temps d'attente et une salle qui se remplit petit à petit, c'est à Xandria d'entrer sur scène. Le groupe joue pour la deuxième fois de l'année à Paris, et ceux qu'ils avaient convaincus en première partie d'Epica semblent être revenus.

C'est sur une intro composée spécialement pour le live que les différents membres du groupe montent sur scène dans une bonne humeur qu'ils communiquent dès le début. Leur (nouvelle) chanteuse entre en scène sur Valentine, dernier single du groupe. Et contrairement à la chanteuse précédente (de la soirée, soit la chanteuse de Triosphere, mais aussi, l'ex chanteuse de Xandria, Lisa Middelhauve), Manuela Kraller chantera juste tout au long du set. Malheureusement pour les personnes présentes, un son assez mauvais mettra la basse en avant et le chant bien trop en retrait. La jeune femme entre véritablement dans le set entre la deuxième et troisième chanson. Elle appelle le public qui lui répond positivement, allant jusqu'à le faire chanter le riff de Cursed.

Xandria

Le groupe sert un set assez hétéroclite, mélangeant titres énergiques, et ballades (The Dream Is Still Alive) et pourtant... Le côté Nightwish du groupe sera remarqué par le public. Le fait que le groupe n'interprète que des morceaux de Neverworld's End n'y est certainement pas étranger. En effet, les titres sont bien plus ressemblants à ce que fait Nightwish que les titres simplistes que le groupe composait avant, à l'instar de Ravenheart (premier "hit" du groupe) totalement oubliés pour cette tournée.

                   Xandria

Après huit titres et près de quarante-cinq minutes de jeu, le groupe quitte la scène sous les applaudissements. La voix et l'enthousiasme de Manuela et ses compères font oublier les critiques que l'on aurait à leur adresser (bien que si l'on écoute attentivement les nouveaux morceaux, l'inspiration Nightwish n'est limitée qu'à une orchestration plus importante qu'avant et une voix "lyrique"). D'ailleurs, le groupe sera attendu le pied ferme après le set de Kamelot lui aussi attendu le pied ferme ! Et pour la suite de ce report, je laisse la parole à monsieur Blaster.

Xandria

Setlist Xandria :

01. Valentine
02. Blood On My Hands
03. Euphoria
04. Forevermore
05. Cursed
06. The Dream Is Still Alive
07. Soulcrusher
08. The Lost Elysion

 

Beaucoup de curiosité et de questions précèdent le show des Américains mais, comme Ostianne l'a très justement remarqué, la salle est loin d'être remplie. Comme quoi, tout le monde n'attend pas forcément le Kamelot nouvelle mouture avec impatience. Les différentes hypothèses avancées par mon estimée collègue (un nouvel album à peine sorti, le départ de Roy Khan, un Poetry For The Poisoned qui a refroidi une partie des fans...) se tiennent mais il y a peut-être une autre explication. Depuis la rentrée, les concerts metal se succèdent à une cadence folle, et il n'y a pas une semaine (on serait même tenté de dire "un soir") sans qu'un concert ait lieu dans notre belle capitale... Or, le porte-monnaie des fans a forcément ses limites et il faut faire des choix. Mais passons sur ces considérations et tant pis pour les absents qui ont, d'après l'expression, toujours tort... ce qui se vérifiera très vite puisque Kamelot donnera ce soir-là un concert bien plus convaincant que celui qu'il m'avait été donné de voir en mars 2010, lors du fameux Pandemonium Over Europe Tour, qui fut d'ailleurs le dernier show parisien de Roy Khan avec le groupe.

                   Kamelot

Comme il le fait déjà depuis un moment, le combo attaque la soirée avec Rule The World, extrait de l'album Ghost Opera qui sera bien (trop) mis à l'honneur ce soir. Comme souvent avec Kamelot, la scène est assez belle, le backdrop reprenant la pochette de Silverthorn est magnifique, les lumières sont somptueuses, de chaque côté de la batterie se trouve une sorte d'estrade sur laquelle la choriste (Elize Ryd d'Amaranthe) ou les autres musiciens du groupe (principalement Thomas qui a la bougeotte) peuvent se positionner. La mise en scène est assez sobre mais efficace. Tommy fait son entrée sous les acclamations d'un public dont on dirait qu'il est déjà acquis à sa cause et livre une prestation irréprochable pendant que Sean et Thomas (respectivement bassiste et guitariste pour ceux qui ne connaissent pas bien le groupe) se déchaînent et arpentent la scène dans tous les sens, échangeant très régulièrement leur place. Alors que certains musiciens aiment bien rester de leur côté de la scène et livrent des shows parfois statiques, les gars de Kamelot ne restent pas en place une minute et vont à gauche, à droite, tapent dans les mains des fans du premier rang, avant de repartir vers le fond de la scène, etc. C'est très agréable car dynamique. Il se passe toujours quelque chose sur scène.

                   Kamelot

Comme on le sait, Kamelot a un nouvel album à défendre, mais comme ce dernier vient tout juste de sortir, le groupe préfère démarrer le show avec des titres plus connus. C'est ainsi que When The Lights Are Down, toujours aussi efficace et accueilli avec bonheur par les fans, et The Great Pandemonium (seul titre extrait de Poetry For The Poisoned ce soir, prise en compte des réactions plus que mitigées suscitées par l'album ?) succèdent à Rule The World, avant qu'un premier extrait de Silverthorn se fasse entendre. Et le morceau choisi est Veritas. Pas forcément la compo la plus marquante du nouvel opus (à mon sens, tout cela est bien évidemment très subjectif), mais il faut reconnaître qu'elle passe très bien sur scène. La mélodie est très agréable et c'est en plus l'occasion de faire venir la charmante Elize Ryd sur le devant de la scène pour un premier duo avec Tommy

Kamelot

L'ambiance dans la salle est à la fête et on oublie vite le fait que le Bataclan est à moitié vide. Lorsque Tommy est officiellement présenté au public, son nom est scandé par la foule. En plus de cela, c'est son anniversaire, et Thomas, juste après nous l'avoir annoncé, fait venir quelques coupes de champagne sur scène. Et oui, on est en France... autant faire les choses avec classe, non ? 

A part cela, les nouvelles chansons passent plutôt bien même si, évidemment, ce sont les vieux classiques qui mettent le feu. C'est bien simple, dès que les Américains entament un Center Of The Universe ou un Forever, la température monte de plusieurs degrés dans la fosse. Cela n'empêche cependant aucunement de succomber à des compos plus récentes comme Sacrimony ou Ghost Opera terriblement efficaces en concert. 

Un concert de Kamelot sans solo de batterie ou de clavier n'en serait pas vraiment un, c'est donc sans suprise que nous avons le droit à de petites démonstrations de la part des musiciens concernés. Bien heureusement, ces apartés (pas désagréables certes, mais qui nous privent toujours de vraies chansons) ont le bon goût de ne pas s'éterniser. 

Le rappel est excellent. Les morceaux sélectionnés sont tout sauf anecdotiques : Karma pour commencer comme il faut, Torn (nouvelle compo particulièrement réussie) et enfin, l'habituelle chanson de clôture, la fameuse March Of Mephisto introduite par deux jeunes femmes (aux yeux bandés) jouant du tambour, et sur laquelle le chanteur de BlackGuard vint se charger des vocalises maléfiques sur le refrain. Impeccable. Rien à redire... ou presque. La soirée est déjà finie et on aurait bien repris encore un peu de Kamelot avant d'aller se coucher. On n'a pas eu assez de titres d'Epica (un seul, en fait), pas un seul extrait de l'excellentissime The Fourth Legacy ne nous fut offert... Oui, oui, ce n'est pas la fin du monde, mais je reste un tout petit peu sur ma faim...

                   Kamelot

Il y a plusieurs choses à retenir de cette soirée. Kamelot est bel et bien de retour et ceux qui pensaient que le groupe ne se remettrait jamais du départ de Roy Khan devront corriger leur prévision. Tommy Karevik est un excellent chanteur et a parfaitement intégré le groupe même si son charisme est encore légèrement perfectible. Les fans présents ce soir lui ont réservé un accueil chaleureux... tout à fait mérité. Nous avons donc la confirmation que Kamelot a déniché un excellent remplaçant à l'emblématique Khan, et la performance de l'ensemble des musiciens a été dynamique et globalement irréprochable. De plus, l'ambiance fut franchement excellente (merci au public, n'oublions pas que, de façon générale, les fans ont leur part de responsabilité quant à la qualité d'un concert). Maintenant, il faudrait juste que les Américains fassent preuve d'un peu plus de générosité (mais bon, difficile de faire très long quand l'affiche compte quatre groupes !) et que quelques efforts soient fournis au niveau de la setlist un peu trop prévisible et pas toujours très équilibrée (trop de titres de Ghost Opera, pas assez de classiques de l'ère Fourth Legacy - Black Halo), et ce sera parfait.

Kamelot

Setlist Kamelot :

01. Intro
02. Rule The World
03. When The Lights Are Down
04. The Great Pandemonium
05. Veritas
06. Center Of The Universe
07. The Human Stain
08. Song For Jolee
09. Drums Solo
10. Ghost Opera
11. Sacrimony
12. Season's End
13. Keyboards solo
14. Forever
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15. Karma
16. Torn
17. March Of Mephisto

Kamelot

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