Iced Earth + Warbringer + Elm Street

Date

15 Janvier 2014

Lieu

Paris

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

Iced Earth, avec son nouvel album fraîchement sorti sous le bras, dans une petite salle comme le Trabendo... ça se loupe ? Oh que non !  En plus, j'aime les découvertes et comme je ne connais ni Elm Street ou Warbringer, je suis motivé.

Malheureusement, pour des raisons diverses et variées, et surtout pas forcément intéressantes pour vous (je vous dispense donc des détails, chers lecteurs) j'ai manqué la plus grande partie du show d'Elm Street, premier groupe à ouvrir le bal ce soir. Cependant, le peu que j'ai pu voir et entendre m'a bien plu. La musique du groupe, à mi-chemin entre heavy metal classique des 80's et thrash de la même époque est plutôt facile d'accès et séduisante sur scène. Cela ne m'a pas semblé d'une grande originalité, le jeune groupe va devoir affirmer davantage sa personnalité à l'avenir, mais la recette est efficace et idéale pour un début de soirée. D'ailleurs, le Trabendo semble globalement conquis, l'ambiance est bonne, le groupe est éminemment sympathique et énergique... aaaahhh, la fougue de la jeunesse. Bref, le court moment (encore plus pour moi que pour les autres qui ont assisté à l'intégralité de la prestation des Australiens) passé en compagnie d'Elm Street fut très agréable.

                   

Une petite demi-heure plus tard, ce sont les Américains de Warbringer qui débarquent sur la scène du Trabendo. Et là, niveau brutalité, on monte d'un cran... voire deux... ou trois. Rapide et agressif, le thrash/death de ces messieurs a quelque chose de terriblement frontral et sans concession. C'est direct et efficace, et bien que je ne connaisse aucune compo du groupe, je me laisse gentiment happé par ce set ultra vitaminé. Cependant, je note que l'ensemble manque un peu de variété (et de mélodie, en ce qui me concerne). 

Le dynamisme des compos et des musiciens fait qu'il est facile de se laisser entraîner. En plus, le vocaliste John Kevill fait bien son boulot de frontman. Niveau chant, c'est très limité, hyper agressif mais pas varié pour deux sous. En revanche, niveau présence et énergie, le monsieur n'a de leçon à recevoir de personne. Son petit truc perso, c'est une gestuelle très "fan des arts martiaux". On a l'impression qu'il fait ses katas face au public, c'est plutôt amusant. A part ça, il indique régulièrement à ses fans, grâce à une gestuelle adéquate, qu'il est temps de relancer quelques pogos ou circle pits. Remarquez, il n'a pas besoin de trop solliciter l'assistance, elle s'active très bien toute seule. Verdict : je n'ai pas envie de me précipiter sur le stand du groupe pour m'acheter leur disque mais leur show fut brutal et bien exécuté. Il est certain que les fans ont apprécié.

Setlist Warbringer :

01. Living Weapon
02. Severed Reality
03. Iron City
04. Demonic Ecstasy
05. The Turning Of The Gears
06. Total War
07. Living in a Whirlwind
08. Towers of the Serpent

                   

 

A 21h20, c'est Iced Earth qui investit enfin la scène. C'est pour eux que je suis venu et j'ai hâte de découvrir ce que ces Américains nous ont concocté pour cette nouvelle tournée. Certains d'entre vous ont peut-être eu la chance de les voir en première partie de Volbeat en octobre dernier. En ce qui me concerne, la dernière fois, c'était en novembre 2011 à l'Alhambra. Un très bon concert mais un peu frustant de par sa durée plus courte que sur beaucoup d'autres dates de la tournée de l'époque. Ce soir, le show durera plus d'une heure quarante et comprendra dix-huit titres, c'est bien... même si je remarque que la chanson Pure Evil est barrée sur la setlist scotchée sur scène. Arh, faut toujours qu'on nous enlève un truc !! C'est d'autant plus dommage que cette compo étaient la seule rescapée du classique Night Of The Stormrider. Mais j'arrête de râler... reprenons les choses depuis le début.

                   

C'est avec deux titres extraits de leur dernier bébé que Jon Schaffer et ses sbires attaquent leur set. Plagues of Babylon et Democide, on s'en serait douté, passent très bien l'épreuve de la scène et s'avèrent assez redoutables. Le son est fort et puissant. Très... mais pas trop, je n'ai pas les oreilles qui sifflent. Les stars de la soirée, ce sont surtout les guitares, particulièrement bien servies. On entend tout le reste du groupe mais il est vrai que le rendu de l'instrument de prédilection du charismatique Schaffer est tout simplement énorme. 

Une fois ces deux premières compos passées, on fait un bon de dix-huit ans en arrière avec Dark Saga (tirée de l'album du même nom). Ce titre heavy, mid-tempo et sombre est toujours aussi agréable à entendre... En revanche, la nouvelle ballade If I Could See You, hommage au grand-père de Jon Schaffer, arrive peut-être un peu tôt dans la soirée. Elle n'est pas désagréable du tout... mais un titre aussi soft en quatrième position dans la setlist, c'est un peu étonnant. J'en profite pour ramener ma petite râlerie : il ne fallait pas virer Pure Evil !! Non mais... Ok, j'arrête.

Quatre titres joués ce soir... et déjà trois du dernier album en date. Oui, Iced Earth est là pour faire la promo de Plagues Of Babylon, cela n'a rien de surprenant mais il faut reconnaître que pour un album qui vient tout juste de sortir, il est très (voire) trop bien servi... quitte à ce que quelques albums dont les fans auraient aimé entendre quelques extraits soient délaissés. Cela dit, la setlist présentée ce soir a des atouts indéniables. Déjà, beaucoup de nouveauté, ça évite le sentiment de déjà vu (ou de déjà entendu, plutôt). Mais ce n'est pas tout, la surprise ne provient pas que du nouvel album... certaines chansons oubliées depuis longtemps (voire depuis toujours) sont distillées tout au long de la soirée. Parmi elles, quelques tueries comme l'excellente Disciples of the Lie (du non moins excellent Something Wicked This Way Comes) ou Red Baron/Blue Max (extraite de The Glorious Burden). Cette dernière chanson est parfaite en live et s'impose comme une évidence. Mais pourquoi avoir attendu si longtemps avant de la jouer sur scène ? Il faudrait la garder pour les futures tournées...

A part ça, le groupe assure. Stu Block est moins grimaçant qu'à ses débuts et adopte ce soir un jeu de scène plus sobre que dans mes souvenirs. Assez en voix dès le début du concert, il sera vocalement de plus en plus à l'aise au fur et à mesure que la soirée se déroule. Il faut bien se chauffer. Luke Appleton à la basse et Troy Seele à la guitare font leur boulot consciencieusement mais sans trop se faire remarquer. Ils ne volent pas la vedette à Jon et Stu, objets de tous les regards. Derrière la batterie, on note tout de même la présence de Jon Dette. Très récemment engagé par le groupe, ce batteur est loin d'être un débutant puisqu'il a déjà joué chez Slayer ou Testament. Evidemment, sa prestation est plus que pro... irréprochable.

Parmi les autres chansons jouées ce soir, je retiendrai les épiques (et nouvelles) Cthulhu et The End, autres réussites du nouvel album. De très beaux moments... tout comme la magnifique A Question of Heaven qui, elle aussi, n'avait pas été jouée depuis quelques années. C'est amusant, juste avant que cette dernière ne commence, Stu Block dit qu'il s'agit d'une de ses chansons préférées, qu'il sait que c'est également un classique pour les fans et qu'il nous invite à chanter avec lui... qu'on va s'éclater ("we're gonna have fun" dans le texte). Fun ? A Question of Heaven ? Plusieurs mots me viennent à l'esprit quand je pense à cette compo, mais je n'aurais jamais pensé à l'associer à "fun" !

La soirée avance, l'ambiance est plutôt chaleureuse, le groupe livre une belle prestation... et c'est déjà l'heure du rappel. Celui-ci commence en fanfare avec une Dystopia puissante et excellemment bien chantée par Stu Block. Puis on nous proposera une nouvelle accalmie avec Watching Over Me, toujours un moment sympa en concert (et l'occasion pour les fans de pousser la chansonnette), avant de finir avec l'indétrônable classique qui porte le nom du groupe et clôt de façon traditionnelle les shows d'Iced Earth.

Au final, que retenir de cette soirée ? Et bien qu'Iced Earth est une machine de guerre toujours aussi redoutable sur scène. Pas de mauvaise surprise de ce côté-là. En revanche, ces messieurs sont un brin statiques et ce n'est pas la folle communion entre eux (le guitariste Troy Seele a passé la soirée à jouer dans son coin et n'est que très rarement sorti de son petit espace de jeu). On retiendra également que les Américains aiment beaucoup (trop ?) leur dernier album (sept titres de Plagues of Babylon sur dix-huit morceaux joués), et que Stu Block est vraiment un très bon choix de vocaliste pour le groupe (chose dont on s'était déjà rendu compte sur la tournée précédente, mais là ça se confirme). Est-ce que je retournerai voir Iced Earth lors de leur prochaine tournée ? Vu la force de conviction du combo et les petits changements réguliers imposés à la setlist, plutôt deux fois qu'une ! D'ailleurs, en parlant de les revoir, n'oubliez pas : ils seront au HellFest en juin prochain. 

Un grand merci à Roger Wessier pour l'accréditation et le pass photo.

Setlist Iced Earth :

01. Plagues Of Babylon
02. Democide
03. Dark Saga
04. If I Could See You
05. Disciples Of The Lie
06. Jeckyl & Hyde
07. Among The Living Dead
08. Red Baron / Blue Max
09. Blessed Are You
10. Peacemaker
11. Vengeance is Mine
12. Cthulhu
13. My Own Savior
14. The End
15. A Question of Heaven
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16. Dystopia
17. Watching Over Me
18. Iced Earth

                        

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