|
|||||||
Hammerfall / Vicious Rumors / Amaranthe / Death Destruction
|
L I V E R E P O R T
Hammerfall est de retour, avec un album qui divise, et pas moins de trois groupes tous venus sur les planches du Bataclan afin que le métalleux parisien puisse secouer sa tignasse (ou ce qu'il en reste) et oublier ses soucis lors d'une fraiche soirée de novembre placée sous le signe du Metal. C'est à Death Destruction que revient l'honneur d'ouvrir le bal. Pour le coup, la présence d'un tel groupe sur l'affiche a de quoi laisser perplexe tant le style hardcore brutal et peu mélodique du quartet détonne avec le reste de l'affiche. J'ai malheureusement loupé une bonne partie du set du quartet mais ce que j'en ai vu m'a semblé tout à fait correct... si l'on est amateur de ce genre de Metal. Un peu bourrin et répétitif en ce qui me concerne (disons aussi qu'il n'est pas forcément aisé d'aborder les titres en concert quand on n'a pas écouté l'album au préalable), le set des Suédois ne m'a totalement subjugué. Cependant, je reconnais qu'ils y mirent hargne et conviction. Le chanteur/hurleur Jimmie Strimell n'a pas fait semblant de s'époumoner, et voir d'anciens musiciens d'Evergrey (le batteur Jonas Ekdahl et le guitariste Henrik Danhage) officier dans un style plus méchant était assez amusant. Pour info, le bassiste est Fredrik Larsson, et oui, le même gars qui montera un peu plus tard avec Hammerfall. Pistonnés !!! Amaranthe nous a servi une prestation énergique et sympathique à défaut d’être transcendante. Reconnaissons-leur un niveau technique solide et quelques titres particulièrement efficaces sur scène (Call Out My Name en tête), mais on regrettera que les chanteurs ne soient pas un peu plus charismatiques et, surtout, que beaucoup de chansons utilisent systématiquement la même trame (c’était déjà le problème sur album ceci dit, il y avait peu de chances qu’il disparaisse sur scène). En tout cas, les musiciens se sont faits plaisir (la chanteuse avait l’air ravie d’être là et a chaleureusement remercié le public à plusieurs reprises) et ont su convaincre une partie de la salle, ils ont même fait sauter quelques dizaines de métalleux sur It’s All About Me (Rain). Le son n’était pas mauvais du tout même si la guitare aurait mérité une place un peu plus importante dans ce paysage sonore qui demeure tout de même un peu trop lisse et formaté. Les choses sont devenues nettement plus sérieuses avec les vétérans de Vicious Rumors emmenés par un Geoff Thorpe décidé à en découdre. Leur Heavy/Thrash est des plus convaincants en concert, d’autant plus que les titres choisis par les Américains ne sont pas de pauvres petites chansonnettes inoffensives. Le set démarre avec deux titres du cultissime Digital Dictator : la chanson titre suivie de la (très speed) Minute To Kill. Démarrage sur les chapeaux de roue, donc. Et comme le groupe enchaîne avec un titre du très efficace Razorback Killers (Murderball) avant de revenir à ses classiques (Lady Took A Chance de Digital Dictator, suivie d’Abandoned extraite de Welcome To The Ball), on se dit que ces messieurs ont peaufiné leur setlist. Setlist Vicious Rumors : 01. Digital Dictator Alors que l’album Infected fait tout de même l’objet d’une certaine controverse (beaucoup de fans sont déçus de la direction musicale plus brute et austère adoptée par Hammerfall sur cet opus), cela ne se sent pas du tout au moment où les templiers entrent sur scène. L’intro de Patient Zero retentit dans un Bataclan chaud bouillant qui crie sur le décompte six, five, four, three, two, one… zeroooo ! Et bam, la chanson démarre. Pas forcément un démarrage en trombe vu la lourdeur de la chanson, mais ça passe et les fans ont l’air content. Cependant, Heeding The Call (de l’album Legacy Of Kings) en deuxième position, c’est quand même autre chose ! Avec Any Means Necessary et Bang Your Head, Hammerfall confirme un début de concert bien heavy et les fans reprennent les refrains comme il se doit. Un petit Blood Bound démarré en mode ballade acoustique mais qui retrouve sa fougue originelle après quelques secondes, et voilà tout le monde rassuré. Ce qui est bien, c’est qu’on sent que le groupe a décidé de ne faire l’impasse sur aucun de ses albums. Mieux que ça, contrairement à d’autres formations passées en concert tout récemment qui privilégient énormément le nouvel album au détriment de leurs vieux classiques (Edguy, Symphony X), Hammerfall se rappelle que Glory To The Brave et Legacy Of Kings (ses deux premiers albums) occupent une place privilégiée dans le cœur de beaucoup de fans. Ainsi, ils joueront jusqu’à trois titres de chaque album. Bien vu. Autre bon point : les Suédois n’encombrent pas leur set de longues diversions inutiles mais chères à la tradition metal, je parle bien entendu des solos. Pas un seul, ce soir. Merci. Le chanteur Joacim Cans plaisanta même un court instant sur le sujet, nous disant que, si on y tenait vraiment, Oscar pouvait se fendre d’un solo de guitare, mais qu’en contre-partie, il virerait une chanson de la setlist, ce à quoi le Bataclan répondit d’une seule voix bien puissante : Noooooooooooooooooooooo !!! Si seulement les autres groupes de metal pouvaient entendre ce message… On s’en fiche, messieurs, de vous voir astiquer vos manches de guitare, de basse, ou de cogner comme des sourds sur vos fûts pendant dix minutes, on veut des chansons (si Edguy s’était débarrassé de son long solo de batterie au mois d’octobre dernier, il est certain qu’on y aurait gagné deux chansons dans la setlist) ! A part ça, le groupe fit preuve d’efficacité et le choix des chansons se montra satisfaisant. Bonne idée de jouer Dia De Los Muertos, vraiment l’un des meilleurs titres du décrié Infected. Les refrains un peu poussifs (surtout très répétitifs) de Let’s Get It On et One More Time (jouée en rappel) ne font pas des miracles sur scène, mais passent toujours mieux que sur album. Tout cela se déroule dans une ambiance bon enfant, Hammerfall mise davantage sur ses chansons que sur le spectacle grand-guignolesque… et non, pas de Hector qui vient défiler sur scène ce coup-ci… Il a vraiment dû leur faire une crasse, déjà qu’il s’est fait éjecter de la pochette du dernier album… Cependant, tout cela a beau sonner positif, il manque un petit quelque chose à ce concert. Un je ne sais quoi, un grain de folie peut-être… Il faut dire que les musiciens ne sont pas tous des plus charismatiques non plus, Joacim chante assez bien mais semble plusieurs fois manquer de souffle, il a l’air un peu fatigué aussi… Il fera quand même de son mieux pour maintenir la communication avec un public réceptif. Oscar fait toujours preuve d’énergie et enthousiasme sur scène, c’est plus le reste du groupe qui fait preuve de timidité. Pontus Norgren s’occupe de sa guitare sans en faire des caisses, le bassiste fait son boulot le sourire aux lèvres… C’est surtout le "légendaire" (terme utilisé par Joacim lors de la présentation de son acolyte) Anders Johansson qui me déçut un peu ce soir-là. Son jeu (de batterie comme de scène) me parut globalement assez monolithique. Pas facile de dire si le bonhomme s’ennuyait ou prenait du plaisir à être là. Si tout le monde fait du bon boulot, il n’y a pas vraiment de performance qui scotche de la part des membres d’Hammerfall. Peu importe, après tout, ce qui compte, c’est la musique… et les fans se régalèrent. Les entendre reprendre Glory To The Brave comme un seul homme, en début de rappel fut l’un des moments forts de la soirée. Pour conclure, les Suédois achevèrent leur set avec un Hearts on Fire bien envoyé qui laissa l’assistance ravie. Setlist de Hammerfall : 01. Patient Zero
http://www.yog-photography.com Photos : © 2011 Nidhal Marzouk / Yog Photography Venez donc discuter de ce concert, sur notre forum ! |
||||||