Epica

Date

29 Avril 2012

Lieu

Paris

Chroniqueur

Ostianne

L I V E R E P O R T

bataclan

Le groupe Néerlandais Epica avait habitué ses fans à se produire chaque fin d'année en France, terre d'accueil pour leurs derniers concerts, comme en 2008, 2009 et 2010. Mais avec la sortie "tardive" de Requiem For The Indifferent, c'est au printemps que le groupe a remis les pieds sur notre sol, soit un an et demi après la fin de la tournée avec ReVamp et Kells. C'est avec deux autres groupes qu'Epica donne son dernier concert de la tournée à Paris : Xandria et Stream Of Passion. L'annonce avait fait émettre certains doutes dans le coeur des fans et des moins fans : les difficultés vocales de Simone Simons en live allaient-elles être plus évidentes après le passage de deux grandes chanteuses avec une meilleure technique live qu'elle, tout comme on l'avait craint à l'époque où Floor Jansen chantait en toute première partie du petit frère d'After Forever ? La réponse tout de suite !

C'est à Xandria d'ouvrir la soirée. Le groupe, fort de son changement de chanteuse, se retrouve donc en premier groupe de la soirée alors qu'il vient de sortir son cinquième album, Neverworld's End. Trente minutes de show, six chansons, dont cinq issues de leur dernière sortie. Force est de constater que si Xandria n'avait jamais joué à Paris, le groupe a su convaincre le public soit par son dernier opus, soit par son jeu live. Il est rare de voir le public d'Epica être aussi enthousiaste pour les premières parties, du moins à Paris (on se souvient de l'accueil réservé à Amberian Dawn en 2008 et à Kells en 2010 qui avait été... glacial). Après une intro pour le live, le groupe entre sur Valentine, nouveau single du groupe. Et si Manuela Kraller assurait son chant sur CD, on peut en dire de même pour son chant en live. La demoiselle connaît sa voix et la maîtrise parfaitement, allant même par moment dans un registre moins lyrique, mais tout aussi maîtrisé. Le groupe a choisi de mettre en avant des titres qui, sur CD, étaient peut-être les moins convaincants, mais qui en live prennent une autre mesure : plus d'énergie, plus fédérateurs, plus faciles d'accès pour les néophytes. C'était peut-être une bonne manière pour Xandria de se présenter et pour se défaire de son image de groupe de seconde zone qu'il avait jusqu'à présent avec son ancienne chanteuse Lisa Middelhauve. Malgré l'absence du bassiste du groupe, remplacé sur la tournée par Fabio d'Amore de Serenity, et par Guido Wehmeyer (ex-Axxis), c'est un groupe uni et complice que l'on voit sur scène. Une maîtrise de la scène, avec tout de même un petit bémol pour la front-woman de qui l'on pourrait attendre un peu plus : oui, elle communique, oui elle se déplace, mais un peu d'énergie supplémentaire aurait été la bienvenue. La faute à une fin de tournée ? Réponse lors du prochain passage de Xandria que l'on souhaite arriver très bientôt, et cette fois-ci en tête d'affiche, quitte à ce que ça soit dans une plus petite salle dans la capitale !

 

Setlist de Xandria :

01. Valentine
02. Blood On My Hands
03. Euphoria
04. Forevermore
05. The Lost Elysion
06. Ravenheart

C'est ensuite au groupe néerlandais Stream Of Passion d'entrer sur scène, ayant quarante-cinq minutes pour convaincre le public Parisien qui a déjà eu l'occasion de le voir : lors du beauty and the beast fest en 2009 (où le son n'avait pas été excellent en plus de la maladie de Marcela Bovio) et plus récemment, au Klub avec Leave's Eyes pour un set acoustique. Le groupe est accueilli par un public toujours aussi motivé. On passe à une ambiance moins survoltée pendant les morceaux, avec une musique plus lourde, plus difficile d'accès, qui demande moins au public de participer mais qui, visiblement, a tout de même séduit le public puisqu'il applaudit avec insistance le groupe entre chaque chanson. Sous le charme de sa chanteuse charismatique, et qui de surcroît parle français, les Parisiens savourent la musique du groupe qui a sorti son troisième album, Darker Days, l'an dernier. Cependant, Stream of Passion ne semble pas au meilleur de sa forme, la fatigue de la tournée se fait sentir dans l'énergie que dégage le groupe. De plus, le micro de Marcela Bovio est mal réglé et le son sature quand la demoiselle monte dans les aigus, comme sur Street Spirit de Radiohead que le groupe reprend à chaque tournée. Si Xandria avait fait le choix de ne jouer que les morceaux de son dernier album, excepté Ravenheart, Stream Of Passion, eux, jouent des morceaux aussi bien de leur nouvel opus que des deux anciens, Embrace The Storm et The Flame Within.

Setlist de Stream Of Passion

01. Lost
02. Passion
03. Collide
04. Spark
05. Out In The Real World
06. Darkest Days
07. Haunted
08. In The End
09. Street Spirit
10. The Endless Night

C'est ensuite à Epica de se présenter sur la scène d'un Bataclan sold-out. Une première où l'on entend qu'une grosse caisse et qui traîne en longueur, faisant s'impatienter le public, puis Karma, l'intro du dernier opus en date, Requiem For The Indifferent. C'est sur ce morceau que les musiciens arrivent, faisant monter la température déjà fortement élevée (à la fin du concert, on croira d'ailleurs sortir d'un sauna !). Ils enchaînent sur Monopoly Of Truth... Et le public qui avait pourtant été assez actif jusque-là, semble avoir perdu de la motivation... On notera d'ailleurs une baisse de régime sur la quasi-totalité des nouveaux morceaux. Pourtant, si ceux-ci ont déçu sur album, l'énergie que dégagent les musiciens les rend plus appréciables. Storm The Sorrow, le nouveau single du groupe, révèle d'ailleurs tout son potentiel une fois joué sur scène. Simone, elle, respecte ses lignes de chants et les réussit. Cependant, pour ceux qui ont du mal avec sa nouvelle façon de chanter, elle ne convainc pas. Pire encore, si elle réussit ses nouvelles chansons, elle "adapte" les anciens morceaux tels que Sensorium ou Cry For The Moon à sa nouvelle façon de chanter et montre ses difficultés à chanter de ses parties lyriques sur scène... Après deux chanteuses réussissant leurs montées lyriques ou du moins dans les aigus, il est décevant de voir que la chanteuse du groupe phare de la soirée n'y arrive pas et cela se voit d'autant plus... Bien sûr, Simone occupe la scène, headbangue et fait le show en sautillant joyeusement sur la version disco de The Phantom Agony, parle au public... Fait son boulot de front-woman en somme.

Ce sont finalement les musiciens et les surprises qui sauvent la fin de soirée : toujours aussi complices, bien qu'on sente encore que Rob Van Der Loo, leur nouveau bassiste, cherche encore sa place sur scène, Mark Jansen et Isaac Delahaye, eux, assurent le show : petites boutades à la fin du show, jouant avec leurs torses nus qui ont provoqué l'hystérie chez les fans féminines lors du rappel. Pour présenter Sancta Terra, ils divisent la salle en deux, demandant au public de gauche de crier plus fort que celui de droite et inversement (comme toujours) avant qu'une véritable surprise n'arrive. Car si Sancta Terra est mal considéré par les fans, le groupe aime le jouer sur scène. Lors de la dernière tournée, Floor avait rejoint le groupe, livant un duo époustouflant où la Jansen écrasait allégrement la Simons. Cette fois, c'est à un trio auquel le public a droit : Marcela Bovio rejoint Simone pour les couplets alors que Manuela Kraller (en retrait) se joint à elles pour les refrains. On retrouvera d'ailleurs Marcela pour l'intro de Cry For The Moon. Cette fois, elle ne vient pas pousser la chansonnette, mais jouer du violon, que l'on entendra une fois la pédale actionnée ! Arien Van Weesenbeck fait un solo de batterie, ce qui change de la "battle" claviers/batterie auquel le public à droit depuis plusieurs années et qui aura tout de même lieu ce soir, tout comme le speech traditionnel de Coen Jansen avant le premier morceau du rappel. Fait étonnant, le groupe a choisi de jouer principalement de longs morceaux, donnant une impression de set court, puisque seulement quatorze morceaux seront joués. De plus, Design Your Universe, considéré comme le meilleur album d'Epica par bon nombre de fans, n'est représenté que par Unleashed, single du groupe, mais pas meilleur représentant de l'avant dernier opus.

Setlist d'Epica

01. Karma
02. Monopoly Of Truth
03. Sensorium
04. Deter The Tyrant
05. Serenade Of Self-Destruction
06. Sancta Terra
07. Delirium

08. Blank Infinity
09. The Obssessive Devotion
10. Storm The Sorrow
11.
The Phantom Agony
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12. Cry For The Moon
13. Unleashed
14. Consign To Oblivion

tous

Si la soirée à fort bien démarrée avec Xandria, qu'elle s'est poursuivie avec Stream Of Passion, plus en demi-teinte à cause d'un son qui ne les mettait pas en valeur, Epica a donné un concert décevant : des musiciens dans l'ambiance, mais une chanteuse bien en-dessous de ses accompagnatrices de tournées et qui montre de plus en plus de difficultés à chanter les anciens morceaux. En espérant que ça ne continuera pas comme ça.


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