Annihilator + The Generals

Date

16 Octobre 2013

Lieu

Savigny-Le-Temple - L'empreinte

Chroniqueur

Blaster of Muppets

L I V E R E P O R T

Quand on aime, parfois... on ne compte pas. Et ce 16 octobre 2013, moi qui aime Annihilator ai fait mon possible pour ne pas trop compter les kilomètres qui me séparaient de l'Empreinte, la fort sympathique salle de concert de Savigny-Le-Temple. Il fallait être motivé pour y aller, et avec un ami de longue date, nous l'étions. Tant mieux parce que nous avons tout de même dû affronter deux heures d'embouteillage avant d'arriver sur place... Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour Jeff Waters, n'est-ce pas ? Après cette fin d'après-midi calamiteuse, il fallait que le concert soit à la hauteur et justifie le déplacement... Evidemment, il le fut. Annihilator, sur scène, c'est très fort et ça, nous le savions bien car il ne s'agissait pas de notre premier rendez-vous avec ces fougueux Canadiens, loin de là, mais cette fois-ci, ce fut absolument énorme, une soirée immanquable... un des concerts de l'année, tout simplement.

La soirée commença en toute brutalité avec The Generals, formation de death metal suédoise, qui profite de cette tournée pour faire la promo de leur deuxième album intitulé Blood For Blood

                  

Et que nous proposent ces Generals au fait ? Mon pote me dit : "je crois que c'est un truc dans le style de Motörhead"... Moui, peut-être... mais alors du Motörhead qui se serait mis au thrash/death qui défouraille !! Bon, on a le droit de ne pas toujours être bien informé... je l'étais encore moins que ça, d'ailleurs. 

Je ne vais pas avoir grand-chose à dire sur ce groupe dans la mesure où je le découvrais pour la première fois ce fameux soir et que quand on ne connaît pas les compos d'un style aussi rentre-dedans au préalable, il n'est pas forcément aisé d'apprécier autant qu'il le faudrait les "subtilités" de la prestation proposée. 

Vu que les compos étaient globalement toutes assez rapides et franchement agressives, j'ai eu pardois un peu de mal à me passionner pour le set de The Generals. Cela dit, très objectivement, les Suédois ont fait preuve d'une belle fougue. Les titres bastonnaient bien, le batteur s'est montré très énergique et assez impressionnant. Les autres membres du groupe ont envoyé la sauce avec conviction même s'ils se sont montrés un peu plus statiques. On ne les blamera pas trop, la batterie étant placée devant celle d'Annihilator, ça réduit forcément l'espace de jeu. Un set sympa dans l'ensemble, bien brutal, mais qui manquait peut-être un peu de variété et de mélodie pour mes oreilles. En tout cas, le groupe a été plutôt bien accueilli... tant mieux pour lui ! 

Setlist The Generals :

01. Dig Two Graves
02. Stand Up Straight
03. Blood For Blood
04. Shotgun Serenade
05. Hunger
06. My Own Demise
07. Consulting With The Sinner
08. The Illusionist
09. Blessing In Disguise
10. Evil Transcends

 

Après une pause nécessaire pour se remettre de l'agression menée tambour battant par The Generals, ce fut l'heure d'accueillir le grand Jeff Waters et sa troupe... l'heure de la grosse claque ! De façon assez surprenante, le set ne démarra pas par une chanson du dernier album, l'efficace Feast, mais par un classique parmi les classiques : Alison Hell. Le son est très bon, fort mais un peu moins que celui du groupe de première partie, et un peu mieux équilibré aussi. L'ambiance : excellente. La salle est bien remplie (quelques quatre-cents personnes ont répondu présent à l'appel du thrash) et les fans qui ont fait le déplacement sont clairement là pour profiter !

Sur scène, c'est pas mal non plus : Jeff Waters, comme à son habitude, balance ses riffs et ses soli hallucinants, mais toujours avec le sourire (ou avec moultes grimaces). Il occupe formidablement bien la scène et met dans son jeu autant de conviction que de décontraction. Et puis, les autres membres du groupe se défendent plus que bien également, notamment Dave Padden, le chanteur / guitariste complice de dix ans, qui se livre avec Jeff au petit jeu du "qui aime bien chambre bien". N'oublions pas les interventions, toujours fun et bienvenues, du leader... et dans la langue de Molière, s'il vous plaît ! 

Après Alison Hell, c'est W.T.Y.D., autre classique extrait du même album culte qui vient mettre le feu à l'Empreinte. Et là, on se dit que le prochain morceau sera certainement une nouvelle compo... et bien... toujours pas !! Et nous ne sommes pas au bout de nos surprises : Mr. Waters et ses sbires ont décidé de nous offrir d'entrée de jeu une succession de titres principalement extraits des premières années du groupe, certains d'entre-eux attendus (Set The World On Fire, Never Neverland...), d'autres pas du tout (Knights Jumps Queen, Reduced To Ash, No Zone, Fiasco, Second To None... la grande majorité d'entre-eux n'a pas été jouée sur scène depuis presque vingt ans). Et c'est notamment pour cette raison, mais pas seulement, que j'ai adoré ce concert. La setlist, complètement imprévisible, ne ressemblait pas du tout à celle de la tournée précédente et défiait totalement les logiques de la promotion. Il aura fallu attendre le dernier tiers du show pour avoir des chansons tirées de Feast. Pas n'importe lesquelles (et particulièrement efficaces sur scène) : No Way Out, Smear Campaign et Deadlock, toutes trois parfaitement exécutées et imparables. Entre-temps, on aura eu le droit à un petit intermède acoustique avec un medley Phoenix Rising / Snake In The Grass (décidément, l'album Set The World On Fire fut à l'honneur), un classique old-school thrash rapide et décapant (I Am In Command) et d'autres surprises comme la chanson Carnival Diablos, exclue des setlists du groupe depuis douze ans. Evidemment, avec tous ces choix inattendus, quelques albums passèrent entièrement à la trappe (Remains, Criteria For A Black Widow, All For One, Metal, Schizo Deluxe), mais face à un tel déluge d'excellence et de surprises, qui oserait se plaindre ? Certainement pas moi, et vraisemblablement pas les autres fans présents dans la fosse dont certains sont bien survoltés (pogos, wall of death, etc.). Après Deadlock, c'est l'heure du rappel, et c'est la furieuse Ultra-Motion (quelle claque !), suivie de l'incontournable King Of The Kill qui se chargent de conclure un set d'un peu moins de deux heures. 

Généreux, fougueux, technique, implacable et plein de surprises ... tel fut le concert donné par Annihilator ce 16 octobre 2013. Une vraie leçon de thrash dont devraient s'inspirer bon nombre d'autres groupes pas forcément aussi habiles dans l'art de mélanger la puissance propre à un concert de thrash et bonne humeur. A n'en point douter, cette date restera comme l'une des plus importantes de l'année pour tout fan de metal ayant fait le déplacement... en attendant le retour des Canadiens en juin prochain sur la scène du Hellfest, c'est Jeff qui l'a annoncé fièrement pendant le concert. Mr. Waters, après la claque que vous venez de nous mettre, le rendez-vous est pris !

Setlist Annihilator :

01. Intro
02. Alison Hell 
03. W.T.Y.D. 
04. Knight Jumps Queen 
05. Reduced to Ash 
06. Set the World on Fire 
07. Refresh the Demon 
08. Never, Neverland 
09. No Zone 
10. Carnival Diablos 
11. Fiasco
12. Bliss 
13. Second to None 
14. I Am in Command 
15. Phoenix Rising / Snake In The Grass 
16. Drums solo
17. No Way Out 
18. Smear Campaign 
19. Time Bomb 
20. Ambush 
21. Deadlock 
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22. Ultra-Motion 
23. King of the Kill  

                  

Un grand merci à Roger Wessier pour cette soirée mémorable !

 

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