Anathema + Astra

Date

16 Octobre 2012

Lieu

Marseille

Chroniqueur

philippec

L I V E R E P O R T

La dernière fois que je suis venu à la friche de la belle de Mai c'était lors du  passage de Gojira au Cabaret Aléatoire, cette fois si je suis là pour c'est pour Anathema un groupe que j'ai déjà vu deux fois mais lors de festival estivales, toujours resté sur ma faim je suis ravi de les voir enfin en tête d'affiche.
Arrivé vers 20h00 avec un ami, nous avons attendu l'ouverture des portes en papotant avec d'autres fans, ce qui nous a permis de rencontrer le fan qui lors du hellfest 2009 a été choisi par Manowar pour jouer avec eux sur la main stage !  Vers 20h45 les portes s'ouvrent je me présente à la caisse pour récupérer une accréditation et un pass photo. Oh surprise ! Le manager du groupe n'a pas donné la liste d'invitations à l'organisation, n'étant pas seul dans ce cas, bloqué à l'entrée, après quelques peripéties nous avons pu contacter Roger, l'auteur de cette liste qui a confirmé que les personnes présentes en faisaient bien partie...

Après ce léger souci, je suis enfin à l'interieur, je prends place dans le pit devant la scène. Même s'il est très étroit, pour cette soirée nous ne sommes que deux photographes accrédités à couvrir l'événement donc on ne se marchera pas dessus...
Astra, le groupe d'ouverture, rentre sur scène. Cette formation californienne composée de cinq musiciens commence son set par un long instrumental intitulé Cocoon, ce titre très atmosphérique et progressif nous emporte vers des sphères floydiennes... N'ayant qu'une place étriquée, les cinq membres d'Astra se retrouvent en ligne et pratiquement les uns sur les autres, il faut dire qu'une batterie, un moog plus un mellotron (oui, oui !) c'est dur à caser sur quelques mètres carrés. C'est pour ça qu'ils seront pardonnés pour leur jeu de scène quasi inexistant... En fait leur musique suffit à réjouir l'auditoire, on reste toujours du côté Pink Floyd avec The River Under dont les premières notes se rapprochent de Careful With That Axe...

AstraAstra

Si leur espace est restreint, les Californiens bénéficient d'un son aux petits oignons qui met vraiment en valeur les ambiances atmosphériques de leurs compositions... Après le monde des Flamands Roses, Astra nous fait entrevoir celui du Roi Cramoisi (King Crimson) avec The Black Chord qui allie puissance et harmonie grâce, en partie, aux nappes de mellotron qui se superposent à la guitare et au moog. Ce titre est un mix de 21st Century Schizoid Man, Epitaph et The Court of the Crimson King. Si le côté Crimsonien ne peut être nié par Astra, le groupe ne tombe pas dans le pur plagiat, on relève tout de même dans leur musique un côté psychédélique et progressif plus poussé ainsi que des plages instrumentales beaucoup plus atmosphériques. The Weir­ding sera le quatrième et dernier titre d'un excellent set qui aura duré tout de même près de quarante cinq minutes. Cette parenthèse progressive et atmosphérique offerte par Astra a mis le public du Cabaret en apesanteur. Les Californiens, avec leur musique très influencée par les seventies, ont su captiver et faire planer un auditoire ravi par cette superbe prestation.

Astra

Pour ma part, content de cette révélation, je me suis précipité vers le stand merchandising d'Astra pour acheter leur dernier album !

Setlist Astra:

Cocoon
The River Under
The Black Chord
The Weirding

Comme je l'écrivais plus haut, j'ai vu Anathema deux fois : au Gods Of Metal 2007 ainsi qu'au Hellfest 2011. Mais ce sera la première fois que je vais les entendre et les voir plus de quarante cinq minutes ! Nous sommes dans le noir, les musiciens  font leur entrée et applaudissent par dessus leurs têtes pour nous saluer, la musique commence... Quelques notes de guitares comme intro puis la voix de Vincent entame "And I feel like, I knew you before..." le premier couplet de Untouchable partie 1. Il reste en voix de tête toute la première partie appuyé par  Lee aux choeurs... Le groupe enchaîne la deuxième partie de ce titre, cette fois-ci la voix d'écorché vif se mêle à celle plus aérienne de Lee, un grand moment de mélancolie qui fit monter les frissons parmi le public. Deux morceaux joués et déjà beaucoup d'émotion. Comme pour Astra, Anathema bénéficie d'un super son, par contre le light show très intime ne favorise pas la prise de photos mais tant pis, mes oreilles sont heureuses... "Bon­soir. Com­ment ça va Mar­seille ? C’est la pre­mière fois que nous venons ici !" nous envoie Vincent, lumières braquées sur le public. On entend "Non, c'est pas la première" et Danny confirme à son frère qu'ils étaient déjà venus à Marseille en 1999 pour le "Judgement tour" !
Après un "Fuck" de Vincent pour excuse, ils reprennent  leur set avec l'intense Thin Air, une melodie qui monte en puissance, portée par Jamie qui mène le tempo ...

Anathema-Jamie Cavanagh

Ce brûlot a embrasé la salle, le trio Cavannagh joue avec le public...
Avec son début piano /voix, l'émotion "à fleur de peau" est de retour sur Dreaming Light... Le chant de  Vincent nous électrise à nous faire dresser tous les poils du corps, une pure merveille... Le public reprend chaque mot de Vincent pour ne faire qu'une voix avec lui. La salle n'était peut-être pas pleine mais l'auditoire présent ce soir-là était constitué de purs fans qui reprenaient tous les titres en choeur ! Cette ballade d'une pureté magnifique fut mon dernier morceau dans le pit des photographes... Nous étions prêts à sortir quand Vincent interpelle mon camarade pour lui emprunter son reflex... Il le pointe sur le public en liesse et le prend en photo, moi j'ai juste le temps d'immortaliser la scène avant de sortir... Le public est conquis ! Suit Everything, Lee et Vincent ne font qu'un sur ce titre qui allie magie et mélodie...

Anathema-Danny Cavanagh Anathema-Lee Douglas

Vincent se plaît à parler en français pour nous présenter un enchaînement de titres sortis de l'album Judgement. Les fans lui rendent bien et l'acclament aux premières note de Deep ! Encore un moment intense et profond ! Anathema enchaîne, Danny commence seul à la guitare l'intro d'Emotionnal Winter, une composition qui révèle encore le côté écorché vif de Vincent. Sa voix monte en intensité tout le long de la chanson... le floydien Wings Of Gods, avec ses riffs tueurs, clôt cette parenthèse consacrée à Judgement...

Toujours en français, Vincent nous lance « Merci tout le monde !! Nous avons un nou­vel album cette année » puis pointe Lee qui est revenue sur scène... Commence A Simple Mistake, encore une ballade intense, la voix de désespéré de Vincent hypnotise totalement l'auditoire... Bien entendu, Lee n'est pas en reste, elle le prouve sur Lightning Song, une belle ballade qu'elle assume quasi seule, Vincent ne faisant que les choeurs... Une intro electro, un tempo basse / batterie hypnotique lance The Storm Before The Calm, un titre en deux parties : une electro et une plus atmosphérique magnifiée par les multiples interventions de Danny. Après ces deux compos tirées de leur dernier album, Weather Systems, Anathema termine sa série avec le martial The Beginning And The End, un brûlot qui monte en puissance tout le long pour finir en apothéose par un magnifique solo de Danny... Le Cabaret Aléatoire est aux anges... Suit Universal pas inoubliable en fait... L'intensité remonte, avec un tempo de batterie hypnotique, un Vincent chantant avec une voix robotisé... Un frisson passe dans le public qui reconnaît l'emblématique Closer, un de mes titres préférés, avec ce moment chaotique pourfendu de larsen où Vincent, en totale communion avec nous, se jette à terre en triturant les boutons de sa gratte... Une fois remis, Vincent demande au public de faire de la lumière avec les portables et briquets, puis Anathema, sous ce fabuleux light show, joue A Natural Distaster, chanté en canon, Lee encore une fois magnifique finissant le titre a cappella, tout est encore là pour nous faire passer une belle émotion...
 Anathema-Vincent Danny Cavanagh

 Anathema-Danny Cavanagh

Le show, qui aura duré près de deux heures, se termine avec Flying, Vincent nous demande si nous en connaissons les paroles. La ballade commence à la guitare puis la salle, en communion avec Vincent, chante comme un seul homme. Nous avons droit à un solo dantesque de la part de Danny, puis la ligne mélodique qui continue seule... Avec nous pour seule voix… Pendant qu’ils quittent la scène.

Anathema-Vincent Cavanagh Anathema-Vincent Cavanagh

Bien sûr, au bout de quelques minutes, ils reprennent place sur scène pour nous chanter Internal Landscapes, les voix de Lee et Vincent s'entremêlent, se fondant dans la musique. Le public se laisse porter par les guitares qui montent petit à petit en intensité... une fois le titre terminé, Vincent nous demande « Qu’est-ce qu’on fait ?», les fans hurlent leur titre préféré en espérant qu'il sera joué... Moi c'est Fragile Dreams que je hurle à tue-tête !

Anathema-Danny Cavanagh

Et bien j'ai gagné, comme beaucoup de fans apparemment, vue la ferveur qui monta dans la salle aux premières notes de Fragile Dreams, le refrain sera encore une fois chanté en choeur, mains levées en totale communion avec le groupe... Ce divin moment se termine, les musiciens, chacun leur tour, viennent toucher les mains de leurs fans puis repartent... Le rêve prend fin... Pas grand chose à dire pour conclure à part que, comme l'intégralité du public, j'ai passé un magique et merveilleux moment... Merci, et au plaisir de vous revoir un jour !

 

Setlist Anathema:

Untouchable 1
Untouchable 2
Thin Air
Dreaming Light
Everything
Deep
Emotionnal Winter
Wings Of Gods
A Simple Mistake
Lightning Song
The Storm Before The Calm
The Beginning And The End
Universal
Closer
A Natural Disaster
Flying


Rappel:
Internal Landscapes
Fragile Dreams

 

 

 

 

 

 

 

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