Amorphis + Leprous + Nahemah

Date

17 novembre 2011

Lieu

Lyon - Ninkasi Kao

Chroniqueur

Didier et Philippe

L I V E R E P O R T

Faire l’aller retour sur Lyon pour un concert depuis le midi, peu paraitre un peu fou pour la majorité des gens, pourtant à la sortie du concert du Ninkasi Kao, après le set d’Amorphis, la première chose que Philippe et moi nous sommes dites c’est : on a bien fait de venir… Et effectivement on a bien fait.

D’abord on a pu profiter du Nikasi et de son bar à tapas bien sympa. La bière est brassée localement et la charcuterie bien agréable. Roger, fidèle au rendez vous, nous confie nos sésames et nous voilà partis pour une belle soirée bien chargée. A l’affiche, les Espagnols de Nahemah, puis les Norvégiens de Leprous, supposés chauffer la salle pour les Finlandais d’Amorphis. Je dois avouer de suite que ni Philippe ni moi ne connaissions Nahemah, et Leprous. Nous découvrons au stand merchandising que Nahemah a déjà trois albums à son actif chez Lifeforce, dont le dernier en date, A New Constellation en 2009. Pour Leprous c’est kif, ils ont sorti un EP, une démo et deux albums, le dernier, Bilateral, en 2011, chez InsideOut.

La salle du Ninkasi n’est pas encore trop pleine ce qui nous permet de nous glisser quasiment au premier rang, devant la scène. Il n’y a pas de pit photo au Ninkasi, mais heureusement la scène est assez haute et permet à tout le monde de bien voir et aux photographes (nombreux ce soir) de faire chauffer les obturateurs. D’autant que Pablo, le chanteur de Nahemah vient d’investir la place et que le bougre est assez imposant. Il assure une bonne présence dans la semi pénombre, qui n’aide en rien les conditions de photo.

Nahemah-Pablo-Lyon2011

Ca va que la lumière va plutôt bien avec le style atmosphérique de death metal que livrent les Espagnols, bien en place. Longs break instrumentaux, riffs puissants, y’a rien à redire, à part peu être la voix un peu sous mixée. Pablo contrôle les samples de chaque morceau grâce à une télécommande fixée à son pied de micro. D’où je me trouve on dirait même un iPhone. Les rythmes sont assez travaillés mettant le batteur, Enrique, particulièrement en valeur. Je ne suis pas fan du style, je ne connaissais rien au groupe, mais j’ai néanmoins apprécié ce set très professionnel. En sortant nous remarquerons que les Espagnols voyagent dans un camping car, avec tout leur matos dans la soute. Ca, c’est du Rock ‘n’ Roll !

Nahemah-Paco-Lyon2011

Setlist Nahemah :

Labyrinthine Straight Ways
Under The Morning Rays
Nothing
Smoke's Men
The Wait

La scène est un peu réaménagée, on note de suite l’arrivée de claviers au centre sous le micro. Sur leurs stands, deux magnifiques guitares Ibanez 8 cordes attendent le début des hostilités. Et quand je dis hostilités, je suis assez loin du compte car quand les lumières s’éteignent, Leprous apparait sur scène et envoie une sacrée purée, accentuée par le chanteur Einar qui secoue ses dreadlocks à s’en péter les cervicales.

Leprous-Einat-Lyon2011

Ils œuvrent dans un metal plus violent, plus sauvage, malgré les claviers joués par le chanteur, que les Espagnols de Nahemah. Le contraste entre leur son et leur look est amusant puisque leurs tenues de scène sont carrément smart, nœuds pap, cravates, gilets, super propres sur eux. La salle part au quart de tour, on aura même un gros pogo, seul de toute la soirée sur un des nombreux moments hystériques du set. Faut dire que les musiciens, menés par leur chanteur, sautent partout, et que tout ça est très communicatif. A chaque session de dreadlock-banging, le chanteur manque de heurter ses claviers, faut dire que la scène parait petite tant ils bougent de partout. Les deux guitaristes sont excellents, le chanteur, totalement déchainé, frappant ses claviers Nord comme un barbare. Les Norvégiens sont catalogués avant-garde metal, voire metal progressif (on les compare souvent à Opeth ou Pain of Salvation), et c’est vrai qu’en écoutant un peu leur dernier album (en intégralité et en streaming ici) on perçoit mieux cet aspect prog. Sur scène, ce soir-là, je n’ai pas ressenti les choses de la même manière, tout me paraissant beaucoup plus violent. Dans un cas comme dans l’autre Leprous m’a vraiment séduit, et c’est encore un groupe qu’il va falloir découvrir au plus vite.

Leprous-Tor-Lyon2011

Setlist de Leprous :

Thorn
Restless
Passing
MB. Indifferentia
Waste of Air
Dare You
Forced Entry

Pas mal d’activité sur scène pour préparer la scène d’Amorphis. Une espèce de petite estrade en fer rappelle que Tomi Joutsen, le chanteur aux dreadlocks jusqu’aux genoux, n’est pas bien grand.

Amorphis-Tomi-Lyon2011

On amène aussi son pied de micro, sorti tout droit de Mad Max, sorte d’assemblage de bouts de ferraille, sur lequel on pose le micro assez spécial de Tomi. En effet il utilise un énorme micro avec une poignée dessous, permettant d’utiliser le micro comme un porte voix, mais aussi de deux poignées latérales, énormes, recouvertes de liège, qu’il utilise régulièrement lors des sections en chant death. L’ennui c’est que cet énorme micro lui cache assez souvent la figure, déjà qu’avec ses dreadlocks, on voit pas souvent sa tête, le micro n’arrange rien.

Amorphis-Tomi-Lyon2011

Le fond de scène est une grande fresque représentant le paysage (sans l’œuf) de la pochette du dernier album. J’ai réussi à m’avancer devant la scène, je suis pile devant Esa Holopainen, guitariste et cofondateur du groupe, la tête quasiment dans son rack de pédales impressionnant. La salle est maintenant bien pleine à l’exception du balcon dont l’accès a été condamné. Je note que la foule est assez jeune, et surtout pas mal de filles. Le concert démarre en trombes par la mélodie imparable de Song Of The Sage. La foule décolle immédiatement, ça bouge et ça chante à tue tête. Sur scène, il faut reconnaitre qu’à part Tomi et ses cheveux, les autres ne bougent pas beaucoup. Chacun est concentré sur son instrument, qu’aucun ne changera en cours de concert, et ne communique guère avec le public. Esa, devant moi, lâchera deux médiators, trois sourires et basta.

Amorphis-Esa-Lyon2011

Pas mieux pour les autres. Question son, par contre là c’est le top, on entend tout parfaitement bien. La setlist fait la part belle au dernier album et on a l’impression que les finlandais enchainent des tubes comme des perles sur un collier. Amorphis n’oublie pas pour autant ses fans les plus anciens et donc plus durs puisqu’un certain nombre de leurs morceaux death sont aussi interprétés (Against Widows, My Kantele, Black Winter Day, Vulgar Necrolatry).

Amorphis-Tomi-Lyon2011 Amorphis-Niclas-Lyon2011

Amorphis-Jan-Lyon2011

Amorphis-Santeri-Lyon2011

Perso je regrette qu’aucun morceau de Silent Waters n’ait été joué, et surtout mon morceau favori : Towards and Against. Vers la fin du set, un des roadies amène une guitare sur un pied, sur laquelle Esa jouera un passage du morceau, qui sonne comme une mandoline.

Amorphis-Esa-Lyon2011

Question lumière, c’est encore pas le pied, comme pour King’s X dans cette même salle. Le problème est que tous les spots sont sur ou au dessus de la scène, et les musiciens sont souvent dans l’ombre d’eux même car rétro éclairés.

Les musiciens quittent la scène sur un Black Winter Day énorme, mais reviennent rapidement sur l’intro de Skyforger et les hourras de la foule. Ils attaquent leur rappel avec l’imparable Silver Bride, puis le plus dur My Kantele pour terminer en apothéose sur House Of Sleep et disparaitre non sans avoir remercier la foule. On note quand même que le set n’aura duré que 1h20, dommage, ils auraient eu le temps de nous jouer mon Towards and Against

Nous retrouvons les musiciens de Leprous et de Nahemah au stand merchandising, et prenons leurs coordonnées histoire de récupérer les setlists. Pas trop le temps de rigoler avec Roger, que nous remercions, il nous faudra quatre heures pour rentrer. Le boulot, le lendemain, fût difficile… et ça aussi c'est Rock 'n' Roll !

Setlist d’Amorphis :

Song Of The Sage
My Enemy
The Smoke
Against Widows
Alone
You I Need
Sampo
Karelia Intro
Vulgar Necrolatry
Into Hiding
Crack In a Stone
Sky Is Mine
Magic & Mayhem Intro
Black Winter Day
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Skyforger Intro
Silver Bride
My Kantele
House Of Sleep

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