L I V E R E P O R T

Je sais, je suis un mec super serviable. Si, si. Quand mon fils m'a dit qu'il voulait aller voir AC/DC à Nice, alors que j'avais déjà été les voir à Bercy pour la même tournée, je n'ai pas hésité et me suis sacrifié pour l'accompagner. Et puis les concerts multi générations c'est quand même sympa non ? On avait déjà fait Scorpions à trois générations, alors banco pour AC/DC. Au final je bénie mon fils car y'a pas à dire, un concert d'AC/DC est une expérience inoubliable dans la vie d'un amateur de musique, et pas forcément que celle d'un amateur de metal. AC/DC l'a prouvé encore une fois lors de ce passage au Stade Hermann à Nice le 15 juin 2010. Comme le titrait Nice Matin le lendemain : "Mémorable !". C'est clair que nous, public, on n'est pas prêt d'oublier ça, et je me disais même que pour le groupe je pense que cette date restera dans les annales de la tournée Black Ice, pourtant extrêmement longue. Vous allez me dire qu'on dit ça à chaque fois, quand on est un régional, mais là, il régnait un vrai parfum d'apocalypse. En effet les départements du Sud-Est de la France étaient placés depuis la veille en alerte orange, et les conditions météo étaient déplorables, pluie, vent et températures en baisse. Le stade étant situé à quelques mètres du Var (le fleuve), et aux vues du désastre qui sévissait dans le Var (le département cette fois) cette même journée à seulement cinquante kilomètres à vol d'oiseau, les rumeurs d'annulation allaient bon train. Pourtant quarante-cinq mille personnes étaient bien là pour ce concert historique. La capacité maximale étant de cinquante-six mille, certaines zones du stade n'étaient pas pleines, notamment la mienne en Pelouse Or, ce qui nous a permis d'être à l'aise et bien placé. Question organisation c'est franchement naze, à l'entrée ça n'avance pas mais la foule reste calme, malgré les trombes d'eau qui s'abattent sur elle. Certains regrettent déjà d'être venu en t-shirt et en tongues.

Vers 18h30, Killing Machine, annoncé en grandes pompes marketing, entre en piste. Ce que j'avais craint en écoutant leur MySpace se confirme. Brouillon, chant ultra aigu, aucune originalité dans les morceaux qui nous sont servis. Franchement pas un cadeau en première partie d'AC/DC, mais bon, comme on connait la suite, on courbe l'échine et on attend patiemment la fin de ce set, déjà trempés jusqu'aux os. Franchement ça tourne à la purge, Csaba Zvekan, le chanteur se prend pour Rob Halford, mais ne l'est pas, et du coup on dirait une caricature de groupe metal avec pourtant plein d'ex-Slayer, Testament, Evergrey, Stratovarius ou Temple of Brutality. Comme quoi les ex, ça ne fait pas forcement un grand groupe.

Heureusement que Slash et sa team remettent tout le monde d'accord avec un set de cinquante minutes absolument génial. Son chanteur, Myles Kennedy (aussi chanteur de Alter Bridge) est excellent, que ce soit sur les compos du dernier album solo de Slash (Ghost où il remplace Ian Astbury, Back From Cali, Starlight, By The Sword > où il remplace Andrew Stockdale), ou celles de Guns 'n' Roses (où il remplace Axl Rose) et Velvet Revolver (où il remplace Scott Weiland). Un vrai caméléon vocal, doublé d'un bon front man. De son coté Slash est très en forme (boosté certainement par la présence de sa femme et ses enfants sur la gauche de la scène), les solos qu'il délivre sont très inspirés (contrairement à ce qu'on avait pu entendre du concert de Milan dans certaines vidéos par exemple).

Il balade sa grande carcasse, le visage caché derrière ses grosses lunettes de soleil réfléchissantes (je vous rappelle qu'il pleut des cordes), de droite et de gauche de la scène, puis termine par un énorme solo interminable sur Paradise City, positionné sur l'avancée de scène, sous la pluie. Belles images, énorme guitariste, très inspiré. Il ne dira pas grand chose dans le micro à part deux "Yeahhhh" et terminera le set par un "AC fucking DCCCCCC" avant de disparaitre. Son groupe assure bien et il a l'air bien à son aise avec lui. Outre Myles au chant, on trouve Bobby Schneck (Weezer, Greenday) à la guitare, Dave Henning (Doug Pinnick, Big Wreck) à la basse et fort bon, et Brent Fitz (Alice Cooper, Vince Neil) à la batterie. Perso, je trouve la setlist excellente, un mix de bons vieux Guns, de certains des excellents morceaux de l'album de Slash et même d'un morceau de Velvet Revolver. Au final 50mn de bonheur, humide, qui faisait déjà de cette soirée une soirée mémorable, avant même qu'AC/DC n'ai démarré leur set ravageur.

Setlist Slash:

Ghost
Back From Cali
Nightrain
Rocket Queen
Civil War
Starlight
By The Sword
Sweet Child 'O Mine
Slither
Paradise City

Un staff monumental débarasse le matos de Slash et prépare l''arrivée d'AC/DC. Un épisode amusant fut celui où un des employés, tentant d'enlever l'eau de l'avancée de scène eu son moment de gloire, acclamé par la foule (ça permettait de se rechauffer, d'un autre coté). Enfin les lumières s'etteignent et le dessin animé de Angus dans sa locomotive arrive sur les écrans géants (d'une luminosité impressionnante d'ailleurs), et c'est parti pour 2 heures de panard. Le son est énorme, pas aussi fort que pour U2, il me semble, meilleur qu'à Bercy pour moi. Le son sera entendu assez loin dans la région, probablement aussi dû au plafond super bas et au vent. On remarque aussi que le son est dix fois plus gros que celui de Killing Machine (et tant mieux) mais aussi bien plus gros que celui de Slash (dommage), à croire que toute la sono n'était pas allumée pour les premières parties. Globalement la setlist est identique (on le savait) à celle de Bercy l'année dernière à une exception prêt : Anything Goes a été remplacée par High Voltage (y'a pas photo de mon point de vue). La section rythmique est égale à elle-même : énorme. On entend particulièrement bien la basse de Cliff, Phil cogne en fumant sa clope, précis comme une horloge, et Malcom assure la baraque, grimaçant, et assurant aussi pas mal de chœurs. Ces trois là ne bougeront pas de plus de 30cm de leurs positions respectives. Brian semble finir le concert dans de meilleurs conditions vocales qu'a Bercy, même Highway To Hell ressemble à l'original, c'est dire ! Il manque de se casser la figure pour attraper la corde de la cloche de Hells Bells (qui ne sert à rien au niveau sonore) tant la scène est mouillée, il changera même de pompes pendant le concert. Il semble avoir plusieurs fois des soucis de retour avec son oreillette gauche. La star reste Angus, sans aucune comparaison, le mec est complètement incroyable.

Il viendra communier avec le public sous des trombes d'eau, et le solo du Let There Be Rock de 15mn sera l'apothéose de cette communion. A 55 ans, ce mec est franchement incroyable, son jeu reste musicalement génial et sa présence sur scène inégalée. Angus pendant son solo sur la plateforme au bout de l'avant scène, c'est déjà énorme, mais alors là, sous cette pluie diluvienne c'est carrément sublime. Il est trempé, il dégouline, son short rouge lui colle à la peau, il se roule quand même par terre dans l'ultime partie du solo.

H.A.L.L.U.C.I.N.A.N.T ! Avant ça un grand moment pour moi fût Dirty Deeds Done Dirt Cheap, excellentissime, qui lancera enfin le public dans l'ambiance (pas facile avec les pieds dans la pelouse trempée). Autre joli moment, The Jack, ou les caméras de scène cherchent les minettes perchées sur des épaules et qui dévoilent leurs dessous. Pourtant le temps ne s'y prête pas je vous le garanti. Le show est bien réglé puisque la dernière à se dévoiler, avait oublié d'en mettre (des dessous !). Les 2 heures passent à cent à l'heure et on ne sent même plus la pluie, quand arrive les canons de For Those About to Rock (We Salute You). Détails amusant, à la première salve des canons, une partie de l'écran géant de fond de scène dégage. Ils n'ont pas du aimer les vibrations, ou la pluie, ou les deux. Petit feux d'artifice et c'est fini. Merde déjà ? Heureusement grâce à l'organisation complètement nulle, on pourra profiter encore vingt bonnes minutes de la pelouse mouillée avant de pouvoir quitter le stade. Tiens la pluie s'est arrêtée. Le staff attaque déjà le démontage, direction le Stade de France dans quelques jours. Je me dis qu'à la place d'AC/DC j'utiliserais les images apocalyptiques de cette soirée pour le DVD du Black Ice Tour. En voila une idée qu'elle est bonne ? Ca me ferait encore un beau souvenir en DVD (comme Metallica à Nimes), enfin, on peut toujours rêver.

Soirée monumentale, inoubliable, monstrueuse avec deux légendes en pleine forme pour le même tarif. La dernière visite d'AC/DC à Nice datait de 1981 (Black In Black Tour à la Trinité), ça faisait un bail, c'est sûr, mais le Black Ice Tour, ce 15 juin, c'est du jamais vu, et du, pas prêt de revoir sur la Promenade des Anglais surtout dans ces conditions climatiques plutôt Rock 'n' Roll.

Franchement, fallait pas rater ça...rendez-vous donc en 2039 !

Setlist AC/DC

Rock'n Roll Train
Hell Ain't a Bad Place to Be
Back in Black
Big Jack
Dirty Deeds Done Dirt Cheap
Shot Down in Flames
Thunderstruck
Black Ice
The Jack
Hells Bells
Shoot to Thrill
War Machine
High Voltage
You Shook Me All Night Long
T.N.T.
Whole Lotta Rosie
Let There Be Rock
Highway to Hell
For Those About to Rock (We Salute You)