7Weeks + Loading Data + The Water Pipe Cult

Date

29 Mars 2014

Lieu

Cannes

Chroniqueur

didier, philippec

L I V E R E P O R T

Ce soir, Philippec et son matos photo, Deicide5000 et moi-même nous rendons à la MJC Picaud de Cannes, pour la deuxième soirée de son Festival Underground 2014. La veille, Jojo était venu voir Tagada Jones + Andrea & Nicolas, et ce soir, nous attendons de pied ferme 7Weeks + Loading Data + The Water Pipe Cult.
    
Le premier groupe à monter sur la scène de Picaud ce soir est le local de la soirée, le groupe niçois The Water Pipe Cult. Ça me fait plaisir de les voir enfin, j’en ai pas mal entendu du bien, mais jamais vus. Ils passent régulièrement au Volume à Nice, mais Picaud est quand même beaucoup plus agréable (pour eux, comme pour nous). On retrouve donc, Karo au chant,  Dav et Manu aux grattes, Mo à la basse, Kiki aux fûts et Luca au claviers.

Plutôt en forme le combo ! Karo, pieds nus, occupe bien la scène, elle saute, elle crie, elle descend dans la foule et lance des pogos, elle assure. Son jeu de scène fait un peu penser à Patti Smith dans sa jeunesse : déjantée, hystérique et à fond. Le seul hic, c’est que sa voix est sous-mixée et qu’on l’entend assez peu. Mo arbore une magnifique basse Rickenbacker, et son jeu est à la hauteur de son instrument : puissant. On sera gâté ce soir, avec du très bon niveau, et notamment du côté des bassistes. Côté guitare, ça assure aussi pas mal, avec Dav et Manu qui nous découpent en rondelles de leur stoner-bien-gaulé. Pas mal de variations dans les morceaux, et de petits breaks bien sympas. Je suis impressionné par le set d’effets de guitare de Manu. Comment ne pas s’y perdre ? Il porte un tee-shirt de 7Weeks, et Philippe me dit qu'il a joué avec eux en intérim.

Luca se fait engueuler par Karo, parce qu’il tweete sur son smartphone entre deux morceaux. Marrant, mais j’aurais préféré que les gens viennent au concert plutôt qu’ils lisent les tweets de Luca en direct de la scène. Ceci dit, une bonne centaine de personne sont là pour voir les locaux. Seul hic, tous ne sont pas restés pour les autres artistes, ce qui n’est pas très sympa, ni pour les artistes en question, ni pour la salle qui permet à des locaux de se montrer lors de la venue de groupe plus établis, ni même pour The Water Pipe Cult, qui je le devine, aurait aimé réserver le meilleur accueil possible pour leurs « ainés » de Loading Data et 7Weeks. Bref, promis j’arrête de râler. Quoique, j’aurais bien aimé aussi entendre Luca au saxo, il en joue sur plusieurs morceaux de leur album ou encore le morceau en duo avec le chanteur de Loading Data puisqu’il était présent ce soir. Par contre, plusieurs morceaux du prochain album sont joués, la moitié du set même (Some Random Act Of Weakness, Persistently Different, et les deux derniers Road To Granny et In The Mouth Of God).

Karo s’empare d’une cowbell pour aider Kiki avec quelques percus. On la croisera ensuite au bar, toujours munie de sa cloche. Meuhhh ! Vers la fin du set, Karo annonce qu’il leur reste trois morceaux, mais l’organisation lui dit qu’il ne leur reste surtout que cinq minutes, et ils doivent abandonner un des titres de leur setlist, c’est ballot ! Jje reste emballé par leur prestation. L’ombre des Stooges plane sur Picaud ce soir.

Setlist de The Water Pipe Cult :


Intro
Random Act Of Weakness
Hail To The Great Cobal Cobra
Counting Tales Of A Junky
Persistently Different
Stereo Lapdance
Ultra Mugging Song
Road To Granny
In The Mouth Of God


Nous remontons au bar nous désaltérer, il faut dire qu’il fait bien chaud dans la salle et les artistes ont l’air de bien transpirer et de donner de leur personne. La salle de Picaud, au sous-sol, est sacrément bien isolée, de sorte que nous n’avons même pas entendu que Loading Data attaquait son set. Heureusement, un des organisateurs vient prévenir les gens au bar, ainsi que les fumeurs dehors devant la MJC. Mais du coup, quand on rentre devant la scène, c’est un peu une vision d’horreur, car il n’y a plus personne pour écouter Loading Data. Il faudra bien dix minutes avant que la fosse se regarnisse correctement. Le problème se reproduira pour le début de 7Weeks. Encore la faute aux fumeurs…

Je ne connaissais pas du tout Loading Data, mais je dois dire qu’il ne faudra pas plus de trois morceaux pour apprécier le combo venu de Paris. Il faut dire que le troisième morceau, Double Disco, extrait de leur dernier album en date, est une tuerie. Le combo évolue à quatre. Avec Robin Vieville à la batterie, Pablo "Freebird" Saguez à la guitare (il utilisera aussi un clavier, connecté à son Mac sur quelques morceaux), Guillaume Theoden à la basse et Patrón au chant et à la guitare.

Le mix n’est encore pas top pour ce qui est de la voix. Je me place pourtant en conséquence, on ne se bouscule pas dans la place, mais rien n’y fait et on entend au final assez peu le son de la voix de Patrón, qui pourtant est un des points forts et spécifique du son Loading Data.

Quelqu’un dans le public gueulera deux ou trois fois pour qu’il y ait plus de voix, mais ça ne changera pas grand-chose. J’ai écouté leur son, sur album, qui est excellent, donc c’est vraiment dommage. Bref, on a fait avec. Tout le monde a pu se foutre de Pablo qui a réussi à se casser la gueule sur scène en jouant, pas mal ! Un petit mot sur la guitare de Patrón. Il passe son temps à l’accorder : en parlant au public, pendant les intros, au milieu des breaks… quelle plaie ! Pourtant il utilise une chouette Hagstrom Deuce F. A côté de lui, le bassiste n’accordera pas une seule fois sa Fender Precision Bass vintage. Fender Power ! Un boss !

En parlant du bassiste, quel maitrise encore ! J’avoue être bluffé par son style et son aisance, tout aux doigts. ?! J’étais même furax, prêt à abandonner l’idée un jour de jouer vraiment de la basse, et me mettre au triangle. En plus il n’est que « remplaçant » dans le line-up. La bassiste de Loading Data s’appelle Louise Decouflé, mais elle jouait le même soir avec un autre groupe et c’est donc Guillaume qui l’a remplacée au pied levé. Lui officie aussi avec Undercover Slut et Prime Sinister.

 

Bref, ils terminent un excellent set par un Do It On The Beach plutôt opportun sachant que la MJC de Cannes est à moins de cinquante mètres de la plage. Avant d’annoncer le dernier morceau, Patrón raconte qu’il est allé se baigner (le dingue) à Cannes, mais que c’était gelé (non, sans blague ?), mais que pas loin ils ont trouvé deux cadavres. Je n'étais pas au courant mais effectivement le lendemain, le Nice-Menteur local nous relatait que deux corps avaient été découverts dans la baie de Cannes. Sordide. On retrouve ensuite le groupe au stand de merchandising, à accueillir souriants les fans conquis par leur set.


Setlist de Loading Data :

Zootopia
Give The Rat A Name
Double Disco
Circus Blues
Dreadlock Doll
Cure Me
Butterfly Shelf
Alarm Me
Allright
Armageddon
On My Heart
Do It On The Beach


Cette fois, on ne sort prendre l’air que quelques minutes, car je n’ai pas envie de rater le début de 7Weeks. Si vos envoyés spéciaux des Portes du Metal, ne ratent pas le début, ça n’est pas le cas de la majorité des autres, toujours absents quand 7Weeks arrive sur scène. Ca choque un peu Julien, qui demande même si il y a un couvre-feu à Cannes. Ils attaquent quand même, pendant que petit à petit la salle se regarnit, pas autant qu’en première partie de soirée tout de même. C’est couillon, je trouve, de ne pas rester voir la tête d’affiche. Il y a vraiment des trucs que je ne capte pas. Ils attaquent et le son, il faut le reconnaitre, est puissant. La puissante basse de Julien (une magnifique Sandberg, décidément on est gâté ce soir côté matos) sert presque de guitare rythmique.

Comme souvent dans ce style musical, il utilise pas mal d’effets étalés devant lui. A sa droite, Nicolas s’agite aussi pas mal, il grimpe sur son retour pour prendre de la hauteur. Il utilise régulièrement son e-bow pour faire trainer des notes, dans les petits breaks calmes qui font la marque de fabrique de 7Weeks et cet espèce de stoner à tendance grunge. A la gauche de Julien se trouve Manu, avec son clavier Nord et ses machines. Si on n'entend pas forcément beaucoup le son dans les passages énervés, on les entend bien sur les intros et les breaks calmes. Après il faut voir le Manu en concert. Il semble habité. Et son clavier mange toute la soirée. Plusieurs fois, j’ai même cru qu’il allait tout foutre par terre à force de secouer le pied.

Derrière tout ça, on retrouve Jérémy avec ses dreadlocks en chignon sur la tête, et son jeu particulièrement subtil et inspiré. Le son du groupe est très bon, le plus soigné de la soirée et, contrairement aux groupes précédents, la voix est bien mixée. La setlist fait la part belle au dernier album (huit titres joués sur les dix de l’album), mais les trois albums sont quand même représentés. Les musiciens échangent à plusieurs reprises leurs instruments. Julien prend une guitare, et du coup Nicolas prend sa basse. Ou bien, une autre fois, c’est Manu qui lâche son clavier pour une basse. C’est sympa, faut savoir tout faire dans ce métier !

Quand je parlais du fait que Manu était déchainé, je n'exagère pas et d’ailleurs à un moment, il secoue tellement la tête que les lunettes de soleil qu’il tentait de coincer sur son front font un vol plané et atterrissent par terre. Mais "the show must go on", et ce qui devait arriver arriva : un des godillots de Julien écrase les lunettes. L’ambiance dans la salle, et malgré les défections, est bonne. Les musiciens ont l’air contents. Plusieurs fois, Julien mentionnera le fait qu’ils étaient déjà venus à Picaud et ont toujours été bien reçus, notamment lors du Ciné Concert de Dead Of Night.


Ils reviennent pour un assez long rappel. Au final il est une heure du mat quand ils terminent, ils ont joué quasiment deux heures. Ils finissent par un Ghosts On The Seaside Road faussement calme, et file vers le stand merchandising. On discute avec Julien et je choppe l'intégrale de 7Weeks, en souvenir.

Setlist de 7Weeks :

Acid Rain
Carnivora
You are So Special
Deadloss
Submarine
Diary Day 7
Let Me Drown
Year Zero
600 Miles
Four Again
Bones & Flowers
All Channels Off
Ghosts On The Seaside Road

Encore une bien belle soirée comme on aimerait en avoir plus souvent. La MJC Picaud, est vraiment un super endroit, on y est proche des groupes, l’ambiance est excellente. On en redemande ! A la fin du concert, nous rejoignons le parking, et là, coup de calcaire ! De loin j’aperçois deux mecs et deux nanas hystériques, qui dansent sur le toit de ce qui ressemble, avec la perspective, à ma bagnole. En fait non, c’est la leur, garée derrière, et ils finissent juste leur soirée, musique à fond, à sauter sur le toit de la pauvre mais robuste Xantia. Les voisins du parking ont dû adorer, la Xantia moins...

Stoner Power à Cannes ce soir !!
 


 

 

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